14/10/2011
quand les musulmans aidaient les juifs
Les hommes libres
D'Ismaël Ferroukhi
Avec Michaël Lonsdale, Tahar Rahim, Lundra Azabal
1942 : dans le Paris de l'occupation, la Mosquée de Paris accueille des Juifs qui fuient les rafles (organisées par la police parisienne, et non par l'armée allemande contrairement à ce que montre le film), leur procure de faux papiers et organise leur départ clandestin.
Le film "Indigènes" avait, opportunément, rappelé le rôle des soldats africains aux premiers postes dans l'armée de libération de notre pays. Ces "hommes libres" nous font connaître le rôle, totalement méconnu, des musulmans dans la lutte contre le nazisme, en totale solidarité avec les Juifs.
La preuve est une nouvelle fois faite que ces peuples du Nord de l'Afrique sont du même terreau, du même sang, de la même culture, et que seule l'Histoire les a éloignés au fil du hasard des conversions religieuses.
Comment et pourquoi n'auraient-ils pas demandé leur indépendance après la victoire à laquelle ils avaient largement participé ?
Cette histoire, d'autant plus magnifique qu'elle est vraie, aurait méritée une mise en scène un peu plus élaborée. La scène de l'affrontement armé entre la gestapo et les résistants aurait méritée de ne pas être caricaturale...D'autant que les acteurs sont excellents, à commencer par Michaël Lonsdale et Tahar Rahim, qui s'est fait connaître dans "Le prophète".
Un film que je ne regrette pas d'avoir vu.
08:34 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
07/10/2011
pères et fils dans les vignes
Tu seras mon fils
De Gilles Legrand
Avec Niels Arestrup, Lorant Deutsch, Patrick Chesnais, Anne Marivin, Valérie Mairesse
Deux pères et deux fils.
L'un puissant hobereau viticulteur, qui ne tente pas d'aimer son fils et en trouve un de substitution.
Son régisseur, qui sait qu'il va mourir d'un cancer, et qui n'accepte pas de se faire "voler" son fils.
L'héritier naturel, écrasé par son père.
L'héritier putatif, qui ne manque pas de talents, et qui voudrait sortir de sa condition de fils du régisseur.
Au zoo de Niamey, le gardien m'avait expliquer qu'il était obligé d'éloigner les lionceaux mâles, systématiquement brutalisés, et même tués par leur père.
Les mâles dominant ont-ils un problème avec leurs fils ?
Sur les relations père/fils, il faut voir le film tchadien "Un homme qui crie", prix du jury à Cannes l'année dernière, disponible en DVD, et diffusé en ce moment sur Canal +.
"Tu seras mon fils" est un film au milieu des vignes. Un film qui a du corps, du tanin, long en bouche. Tout sauf gouleyant. Ce n'est pas un grand cru, mais il se laisse déguster avec plaisir.
08:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
30/09/2011
Piccoli et Moretti au Vatican
Habemus Papam
De et avec Nanni Moretti
Avec Michel Piccoli
Une centaine de cardinaux (ça manque de femmes, et de jeunes !) élisent un nouveau Pape. Celui-ci, incarné par Michel Piccoli, qui ne semblait pas être candidat (mais peut-on être Pape sans avoir travaillé à son élection ?), se dérobe, et parvient même à s'enfuir pour se promener incognito dans Rome.
Tout cela est traité à la manière de Nanni Moretti : avec un humour un peu burlesque, joyeux mais une tendance un peu trop marqué à se mettre en avant (il joue le rôle du psychanalyste). Ce nombrilisme de Moretti ressort d'autant plus que le jeu de Piccoli est tout en finesse et en retenue, mettant en avant sa fragilité d'octogénaire.
Plus que la question cléricale, est posée la problématique plus générale de la liberté individuelle face au choix personnel devant l'exercice du pouvoir.
08:09 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
23/09/2011
Outreau, c'était trop
Présumé coupable
De Vincent Garenq
Avec Philippe Torreton
L'histoire de la tragédie d'Outreau.
Tragédie, car il y a bien eu actes de violences sur des enfants. Tragédie, puisque une cinquantaine de personnes innocentes ont été accusées par une affabulatrice. Une douzaine d'inculpés ont fait, pour rien, plusieurs années de prison.
Je n'ai jamais vraiment eu confiance dans la "justice" de mon pays. Sortant du film, elle me fait peur, tant elle apparait comme une machine à broyer, inhumaine.
Tout comme j'ai été choqué par le tutoiement systématique de la part des policiers.
Même si Outreau vient peu de temps après Dutroux, l'emballement médiatique et judiciaire est effrayant.
Le juge d'instruction n'instruit pas '"à charge et à décharge", comme il en a l'obligation. Et à la fin du film, sa seule explication de ce qu'il a fait subir aux innocents est "j'ai scrupuleusement respecté le code de procédure pénale, je suis un technicien..."
Depuis il poursuit sa carrière sans problème.
Le "héros" malheureux" perd son honneur, son travail, sa maison, sa mère (morte de chagrin), sa femme, ses enfants.
Le propos est souligné par une mise en scène réaliste.
Philippe Torreton est prodigieux. Il a perdu 27 kg pour incarner la grève de la faim de l'innocent accusé. La vue de son corps souffrant est violente, et dure à supporter, malgré la pudeur de l'acteur.
08:44 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/09/2011
One day
Un jour
De Lone Scherfig
Avec Anne Hathaway et Jim Sturges
Pour celles et ceux qui aiment les comédies romantiques.
Et pour Anne Hathaway.
L'histoire est simple : le soir de la remise de leur diplôme, ils passent une nuit ensemble. Et décident de se revoir tous les 15 juillet. Nous avons donc droit à l'évolution, pas du tout parallèle, de ce couple improbable qui n'arrive pas à décider s'ils s'aiment ou sont seulement amis. L'un monte avant de s'écrouler, l'autre va doucement, mais surement, sur un chemin laborieux et classique. Finiront-ils ensemble ?
Il y a des longueurs pour le savoir, mais de bons moments aussi.
08:41 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma