16/04/2008
Forza Veltroni
Rome éternelle, regrets qui ne le sont pas moins
Berlusconi a donc gagné. Les électeurs nous déçoivent parfois...
J'ai eu l'occasion de voir Berlusconi au Parlement européen, suivi par une meute de caméras et de photographes. Salarié(e)s de ses télévisions et de ses journaux.
Il était en permanence maquillé pour passer à la télévision. La vie réelle pour lui, c'était déjà, et c'est probablement plus que jamais, ses apparitions médiatiques.
Je sais que vous pensez à un autre Président de la même veine. Plus fort encore puisqu'il n'a pas besoin d'être propriétaire des télévisions et des magazines pour y être chez lui.
Berlusconi est probablement le seul autre Président à être capable de dire : "Casse-toi pauvre con".
Ce qui me préoccupe surtout c'est que Berlusconi n'a pas gagné seul, mais avec la Droite de la Droite : d'une part les anciens néo-fascistes qui ont rejoint son parti, d'autre part les xénophobes de la "Ligue du Nord".
Il est certain que, contrairement à Prodi, Berlusconi, surtout ainsi encadré, ne va pas aider à faire progresser l'Union européenne. Encore moins l'Europe sociale.
J'ai beaucoup plus souvent rencontré Walter Veltroni. Parfois au Parlement européen, dont il n'a jamais été membre, mais où il est passé plusieurs fois en visite, et surtout quand il était le leader du Parti Démocrate qui était encore de Gauche. Il m'embrassait à chaque fois comme seuls les Méditerranéens savent le faire. J'ai travaillé avec lui pour préparer le Congrès du Parti Socialiste Européen, dont j'étais alors le Secrétaire général, et que nous avions décidé de tenir à Milan. Sur quinze Etats que comptait alors l'Union européenne, onze Premiers ministres étaient de notre famille politique. Tous étaient venus pour lancer la campagne des élections européennes. Walter Veltroni avait choisi personnellement les couleurs des décors du Congrès (nuances de gris) et nous étions tombés d'accord pour sacrifier les spectateurs dans l'axe de la tribune afin de permettre aux photographes et aux caméramans de travailler dans de bonnes conditions. Walter est un homme qui a compris, il y a longtemps, que la politique est, aussi, une question d'images.
Le Parti Démocrate, dont il est maintenant le leader, a cessé d'être "de Gauche". Long chemin pour un ancien Parti Communiste. Est-ce pour se faire pardonner ce péché originel qu'il a fusionné avec les amis de Romano Prodi, qui siègent au Parlement européen avec les amis de Bayrou. Un seul parti politique dont les membres siègent dans deux groupes politiques différents au Parlement. Un peu difficile à comprendre, même pour nous Français...
Walter a quasiment vingt ans de moins que Berlusconi. Il a manifestement décidé de provoquer une mue générationnelle brutale dans son parti, un peu comme l'a fait Zappatero : la moitié des parlementaires sortants ont été mis à la retraite ; 1/3 des candidat(e)s avaient moins de 40 ans...
Tout en regrettant qu'ils ne se veulent plus de Gauche, souhaitons à ces démocrates de représenter l'avenir de l'Italie.
08:58 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, italie