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16/03/2008

Les hirondelles de Kaboul

Les hirondelles de Kaboul

Yasmina Khadra

 Pocket n°11988

 Le seul point commun avec le film "Les cerfs-volants de Kaboul", c'est l'horreur de la vie à Kaboul du temps des talibans. "Kaboul, une ville en état de décomposition avancée", "Les joies ayant été rangées parmi les péchés capitaux". "Kaboul la maudite qui apprend tous les jours à tuer". "Il n'y a que des fantômes, sans voix, sans attraits, qui traversent les rues sans effleurer les esprits : des nuées d'hirondelles en décrépitudes, bleues ou jaunâtres, souvent décolorées et qui rendent un son morne lorsqu'elles passent à proximité des hommes." Le livre commence par une lapidation, dans les "règles", avec la femme enterrée jusqu'à la taille pour l'empêcher de s'enfuir. "L'ivresse de la fornication l'avait détournée de la voie du Seigneur". Mohsen, intellectuel qui rêvait de modernité y assiste, et l'avoue à sa femme, avocate, qui, pour sortir avec lui, est obligée de s'emprisonner dans le trop fameux "tchadri" ("Le port du tchadri est devenu une nécessité pour épargner aux hommes des sortilèges démesurés"). Il n'arrive pas à être d'accord avec les talibans qui considèrent que "aucun homme ne doit quoi que ce soit à une femme, ces créatures viscéralement hypocrites et imprévisibles". Atiq, qui a combattu les soviétiques, reconverti en geôlier, traîne sa peine et supporte mal de voir son épouse souffrir d'une maladie incurable. Il "se surprend parfois à ne craindre que vaguement les foudres du ciel". La folie des talibans conduit à la folie de toutes et de tous, sans espoirs, et à la mort des plus faibles : "Les hommes sont devenus fous : ils ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit".

 Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul est Algérien. Ses livres portent souvent sur le dialogue de sourds entre Orient et Occident.

 Extraits :

 " Les terres afghanes ne sont que champs de bataille, arènes et cimetières".

 "La désertification poursuit ses implacables reptations à travers la conscience des hommes, et leurs mentalités".

 "Le seul moyen de lutte qui nous reste, pour refuser l'arbitraire et la barbarie, est de ne pas renoncer à notre éducation".

 "Vivre, c'est d'abord se tenir prêt à recevoir le ciel sur la tête. Si tu pars du principe que l'existence n'est qu'une épreuve, tu es équipé pour gérer ses peines et ses surprises."

 "Il n'est pire amour que le regard que l'on échange dans une gare lorsque les deux trains vont chacun de son côté".

 "Ton visage est l'ultime soleil qui me reste. Ne me le confisque pas...aucun soleil ne résiste à la nuit".

16:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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