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13/11/2008

Hubert Védrine au Parlement européen

L'Europe à ce moment de l'Histoire du monde

 

Hubert Védrine invité des socialistes au Parlement européen

 

 

A) D'abord un constat assez pessimiste :

 

Le volontarisme optimiste des années 90 n'est plus de mise.

L'Histoire continue : la question est de savoir si elle continue avec ou sans nous (les Européens).

 Il n'y a pas de "communauté internationale", et le droit international est impuissant.

Il n'y a pas d'architecture globale du monde multipolaire.

L'intégration européenne est en panne et, sur la question de l'Europe,  le fossé s'est creusé entre les élites et le peuple.

Le choc des incultures provoque un clash des cultures fait de mépris réciproque.

Bush est une caricature, mais pas une aberration : il correspond à ce que certains Américains souhaitaient (et même une majorité, il y a quatre ans) : que les Etats-Unis soient le "phare" du monde, comme certains Européens pensent que l'Europe est un exemple pour le monde, sans comprendre que le néocolonialisme disparaît.

Bush part, les problèmes demeurent.

Nos valeurs ne sont pas toutes universelles.

Un siècle de domination américaine, venant après quatre siècles de domination européenne, se termine.

Cela est perceptible dans les votes à l'ONU.

La mondialisation économique se retourne contre nous.

 

B) Les clarifications indispensables pour l'Europe :

 

1) La géographie :

 

Quelles sont les limites de l'Europe ?

Quelles sont les possibilités d'indentification ?

Le progrès par l'intégration dans l'Union européenne ne fonctionne plus.

 

2) La répartition des pouvoirs :

 

Il faut stabiliser l'Union européenne, même dans le mécontentement.

Il est tellement difficile de faire adopter le Traité de Lisbonne, qu'il faudra vivre avec pendant longtemps (ou vivre avec le Traité de Nice prolongé) : le cycle de nouveaux Traités, à répétition,  est brisé.

Les négociations ne se feront donc plus sur les institutions mais sur les politiques communes et sur les coopérations renforcées. (L'Europe "à la carte", avec subsidiarité dans la répartition des pouvoirs, en utilisant mieux les mécanismes actuels).

Les deux crises les plus récentes (Géorgie et crise économique) ont été réglées de façon intergouvernementale, pendant que le Parlement européen et la Commission se chargent de la réglementation.

 

3) L'Europe dans le monde :

 

Personne ne veut d'une "Europe puissance", mais l'Europe, pour se faire respecter et défendre ses intérêts, devra montrer sa capacité de nuisance.

Quelle politique étrangère commune, appuyée sur quelle politique commune de défense et de sécurité, pour constituer un pôle dans un monde multipolaire ?

 

Conclusion :

 

Nous sommes dans un monde "post-occidental".

La bataille entre régulateurs et dé régulateurs reprendra dès que la crise sera passée.

Les gauches européennes doivent apporter des réponses aux crises actuelles et futures.

08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

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