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22/07/2010

25 ans dans les services secrets

25 ans dans les services secrets

Pierre Siramy avec Laurent Léger

Flammarion

 

L’auteur a été mis en examen pour avoir brisé le « secret défense ». Cela pourrait en faire un gage d’intérêt, pour ce livre qui se veut croustillant.

L’impression majeure que j’ai retirée de la lecture, rapidement ennuyeuse,  de ce témoignage est d’avoir à faire tout d’abord à une organisation terriblement bureaucratique, hiérarchisée et cloisonnée, vraiment « loin du mythe de James Bond », même si « la DGSE reste la seule administration à pouvoir s’exonérer de la loi ».

L’éditeur nous appâte en nous faisant miroiter les « dessous » des affaires comme « Rainbow Warrior » et l’assassinat des moines de Tibéhirine, des révélations sur Hernu, Dumas et Rondot. En fait les services sont tellement cloisonnés que cet ancien de la DGSE, malgré des responsabilités assez élevées ne sait rien du fin mot des affaires qu’il traite, « avec l’humilité de l’accepter ».

Il n’est pas surprenant que « l’Etat n’assume jamais l’action de ses services secrets », même si « son haut commandement dépend strictement des intentions, nobles ou pas, des politiques ». Je n’ai, malheureusement, pas été surpris non plus de lire que ses collègues sont « nombreux à ne pas masquer leur idéal d’extrême droite : racisme larvé, antisémitisme affirmé, obsessions antimaçonnique, homophobie déclarée ». Pourquoi cette administration serait-elle épargnée par les luttes d’influences, par le carriérisme, par les oppositions entre services ? De là à en faire l’essentiel d’un livre…

Les seules vraies « révélations » nous apprennent que « le service de contre-espionnage ne disposait que de deux germanophones » avant la chute de mur de Berlin, ce qui ne devait pas aider à comprendre ce qui se passait à l’Est. D’autant plus inquiétant que « les compétences linguistiques ne font pas partie des critères essentiels, et rares sont ceux qui parlent la langue du pays dans lequel ils sont nommés »…

Autres faits inquiétants dans un service qui se veut fondamentalement gaulliste : « on a une fâcheuse habitude : attendre que les Américains nous donnent la réponse à nos questions »,  et la propension des jeunes fonctionnaires à quitter le service, une fois formés, pour aller travailler, de façon beaucoup plus rémunératrice,  dans les sociétés privées d’intelligence économique.

En conclusion la DGSE vit « sous un double tropisme : l’Afrique et la lutte contre le terrorisme ».

08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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