10/11/2012
A l'hopital
Bon rétablissement
Marie-Sabine Roger
Editions du Rouergue
Le nom de Marie-Sabine Roger ne vous dit peut-être rien. Si je vous dis "La tête en friche", cela doit vous évoquer un film touchant, plein d'humanité, avec une vieille dame en fin de vie qui initie un Gérard Depardieu un peu frustre, "la tête en friche", à la lecture de beaux textes.
Ce nouveau roman met en scène un vieil ours bourru, veuf sans enfant, à la limite de la misogynie, hospitalisé à la suite d'un accident. Il y passe "des nuits longues comme des cours de philo", et "les journées commencent tôt, ce qui laisse du temps pour déprimer, ensuite."
Bien entendu, il en ressortira humanisé.
Marie-Sabine Roger a le sens de la formule.
"Retraite : marche que fait une armée pour s'éloigner de l'ennemi après un combat désavantageux, ou pour abandonner un pays où elle ne peut plus se maintenir"
"La plupart des femmes n'ont pas besoin de nous : un ballotin de chocolats leur suffit amplement à remplacer l'orgasme"
"Le joug du quotidien, qui maintient l'attelage, empêche de se séparer, peut-être également de se casser la gueule".
"Un zeste de respect ne nuit pas aux rapports, qu'ils soient humains ou de police".
"J'ai des souvenirs, à mon âge, c'est plus sûr qu'avoir des ambitions".
"Les illusions n'existent que pour être perdues"
"La gratitude naît de l'humanité que les gens vous témoignent, rarement de leur excellence"
"L'espoir fait surtout vivre ceux qui en tirent profit"
"La pudeur s'accroît avec l'âge, l'étendue de ses ravages et de ses ramollissements."
"Une maladresse qui vient du cœur se pardonne plus volontiers qu'un silence confortable"
"Pour ceux qui sont bornés, la bêtise est sans bornes"
"Pépé a eu le baptême comme on a ses vaccins"
"Je n'aime rien chez le missionnaire, hormis, bien sûr, la position"
08:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
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