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16/05/2013

Drame syrien : les raisons historiques

Aux origines du drame syrien

 

1918 - 2013

 

Xavier Baron

 

Editions Tallandier

 

 

Bientôt 100.000 morts, 1 million et demi de personnes déplacées. Et tout le monde se rend bien compte de cela n'est pas terminé.

"Tant que chaque camp pourra disposer des armements nécessaires, et que les combattants ne feront pas défaut, la guerre pourra continuer".

 

Pays aux frontières arbitraires, issues de tractations anglo-françaises (accords Sykes/ Picot), "les territoires syriens perdus forment aujourd'hui le Liban, la Jordanie, la Cisjordanie, Israël, l'ouest de l'Irak, et la province d'Alexandrette. Le grand royaume arabe indépendant promis par les Britanniques aux Arabes en échange de leur entrée dans la guerre contre l'Empire Ottoman, en 1916,  est oublié. Ce démembrement est l'une des causes du ressentiment à l'égard de l'Occident." "La Syrie moderne n'a jamais réellement oublié les provinces dont elle a été privée à la chute de l'Empire ottoman."

 

La France, qui a reçu mandat de la Société des Nations, "choisit de s'appuyer sur les minorités", dont les Alaouites. "La puissance mandataire leur ouvre la carrière militaire". "L'armée offre à la communauté alaouite les premières perspectives de promotion sociale".

 

En Syrie, foyer du nationalisme arabe, "creuset des idéaux unitaires",  la "catastrophe" de 1948 a créé un traumatisme durable. Bien entendu, l'armée a rejeté la faute sur les responsables politiques.

"L'entrée de l'armée syrienne dans la vie politique, qu'elle ne quittera plus, a lieu le 30 mars 1949, armée qui, pour la première fois au Proche-Orient, prend la responsabilité du changement politique".

"L'armée est devenue la force principale du pays".

"La nécessité impérieuse de mobiliser toutes les ressources de la nation dans le combat contre Israël justifient tous les excès, toutes les atteintes à une vie politique pluraliste."

 

La répression de Hama, en 1982, "ville systématiquement bombardée par l'artillerie et les chars", 20.000 morts en trois semaines,  a constitué les prémices des affrontements actuels. "Le régime a révélé sa nature en montrant que rien ne peut l'arrêter quand il se trouve dos au mur". Est-ce parce que les initiateurs de la révolte étaient liés aux "Frères musulmans" que le silence de la communauté internationale a été assourdissant ?

 

Souffrant de la phobie de l'isolement, "les seules alliances stables ont été celles nouées avec la Russie et l'Iran."

 

Avec l'arrivée au pouvoir de Bachar, "la référence devient le modèle chinois, le monopole du pouvoir n'est pas un obstacle à l'ouverture économique." Mais, "l'économie planifiée ne parvient pas à achever sa transition vers une économie de marché". "Un quart de la population vit dans la pauvreté."

 

"Le choc qui fait basculer le mouvement de revendications vers un affrontement ouvert avec le régime se déroule à Deraa. Cette ville illustre le désintérêt dans lequel sont tombées les régions rurales." "La révolte syrienne naît dans les régions périphériques et non pas à Damas".

Le régime "réagit avec démesure. La répression devient la norme".

"Les manifestants veulent désormais la chute du régime et non plus quelques réformes".

"Les jihadistes radicaux apparaissent comme les principaux bénéficiaires des fonds et armes envoyés par l'Arabie saoudite et le Qatar, alors que l'Occident hésite à armer l'Armée syrienne libre".

"L'Iran est, de son côté, déterminé à apporter un appui illimité" au régime syrien.

 

"Les aspirations pacifiques et démocratiques du début ont été progressivement balayées par la violence de la répression et le pays a sombré dans une guerre totale aggravée par l'irruption d'acteurs extérieurs".

 

"Il restera un pays dévasté, divisé, exsangue, qui devra retrouver la capacité de faire vivre ensemble tous les Syriens."

 

09:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie

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