26/08/2024
De Paris à Damas
Mission Damas
David Mc Closkey
éditions du Seuil
Sam Joseph, agent de la CIA, est envoyé à Paris pour recruter Mariam Haddad, d'une bonne famille chrétienne syrienne, travaillant, à un haut niveau, dans les services de sécurité du régime syrien.
Bien que cela soit totalement interdit par la CIA, Sam tombe amoureux, et cela semble réciproque.
Les choses deviennent dangereuses quand Sam est nommé à Damas et que Mariam accepte d'être son informatrice car elle a pris du recul sur le régime dictatorial qui n'hésite pas à tuer son propre peuple pour garder le pouvoir.
Il y a la lutte entre l'opposition et le pouvoir, mais aussi les luttes au sein même du pouvoir avec quelques fous furieux que le régime laisse faire pour terroriser la population.
La CIA a dans son viseur celui d'entre eux qui a tué l'honorable correspondante de la CIA à Damas, que Sam vient remplacer.
La galerie de portraits est assez réussie, les méchants comme les gentils.
Sur le plan politique on voit bien comment l'Iran et la Russie aident le régime a rester en place.
Malheureusement, même si la CIA remporte quelques succès dans le roman, aujourd'hui la dictature reste bien en place !
08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, syrie
18/04/2021
Destins croisés au coeur des ténèbres
Une guerre sans fin
Jean-Pierre Perrin
éditions Rivages / noir
Longtemps grand reporter à Libération, auteur de plusieurs récits de guerre et de voyages au Proche-Orient, en Iran et en Afghanistan, Jean-Pierre Perrin retourne à la fiction, manifestement inspirée de la réalité, pour nous raconter trois parcours croisés :
Joan-Manuel est romancier. Otage, il est libéré dans le désert, non loin de la frontière turque. Ses tribulations le mène à Ankara, Barcelone, sur les traces de la guerre "civile" espagnole ("plus de 15.000 bouquins ont été écrits sur cette putain de guerre"), Ségovie, la Sierra de Guadarrama, Salamanque, Santiago de Compostela, Notre Dame "de la barque" en Galice. Littéraire, ses références sont Machado, Lorca, Unamuno
Alexandre est diplomate. Il ne répugne pas à informer les services français de renseignements. Il est un grand admirateur d'Eric Blair, alias George Orwell. Il part pour Beyrouth, Baalbek, Homs, la Sierra de Guadarrama, l'île de Jura (Ecosse), dernier refuge d'Orwell.
Daniel est un mercenaire spécialisé dans la sécurité. Il quitte Bagdad à la recherche d'une jeune femme disparue lors d'une mission humanitaire. Son enquête le mène à Beyrouth, Tripoli, Homs.
"La guerre commence quand on s'habitue à l'enlaidissement du monde"
"Une femme ne peut être déshabillée si les médecins sont des hommes, et il vaut mieux la laisser mourir, fût-ce dans les pires souffrances, plutôt que d'offenser la religion."
08:41 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
26/09/2020
Un rebelle syrien non islamiste
Juste parmi les hommes
François Dupaquier
éditions Fayard
François Dupaquier est un "humanitaire", spécialiste de la réponse humanitaire des zones de conflit.
Dans son roman, il met en scène une jeune journaliste, ancienne de l'action humanitaire. Elle croise la route d'un jeune Syrien, rebelle mais se battant également contre les islamistes. "Plongés dans l'obscurantisme religieux." "Les mouvements révolutionnaires laïcs sont devenus la cible de l'Etat islamique."
"Les djihadistes étrangers affluent par centaines. Seuls les rangs puissants des groupes radicaux, financés par les pays du Golfe, peuvent les nourrir."
"La Turquie soutient les groupes proches des "Frères musulmans", le Qatar et l'Arabie saoudite arment des groupes salafistes."
Les atrocités du régime syrien nous sont rappelées. Les rebelles syriens non islamistes étaient, au départ, soutenus par la CIA, avant que le Président américain ne s'en désintéresse. Ils sont alors devenus complètement dépendant de la Turquie qui a pour principale obsession l'écrasement des Kurdes.
Les deux jeunes gens cherchent à savoir qui fournit au régime les armes chimiques interdites. Les Russes sont prêts à tout pour les empêcher de remonter la filière.
Ils tentent également de suivre la piste de l'aide américaine.
"Diviser l'Europe dans le climat politique mondial actuel est une folie. Tout ce travail d'union des peuples européens depuis la Seconde guerre mondiale est en train d'être balayé par la bêtise humaine."
"Seuls 30% des fonds sont utilisé pour l'achat de nourriture, le reste étant principalement dépensé en transport."
19:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, syrie
22/07/2020
De la Macédoine à la France
L'odyssée d'Hakim
3. De la Macédoine à la France
Fabien Toulmé
éditions Delcourt / encrages
Troisième, et dernier, tome de Fabien Toulmé qui raconte les dernières étapes du voyage d'Hakim, parti de Syrie, où il avait une pépinière, mais où il était menacé par la dictature, aujourd'hui en France, en passant par la Jordanie, la Turquie, la Grèce, et pour ce troisième tome, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie (le pire accueil), l'Autriche, la Suisse. un voyage de trois ans.
Bien entendu, quand il arrive en France, les problèmes, logement, travail, sont loin d'être réglés. Son jeune fils dans les bras complique un peu les choses, mais lui attire spontanément la sympathie.
Un récit touchant, profondément humain.
08:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, immigration, syrie
10/05/2019
CIA, pétrodollards et Djihad
La guerre de l'ombre en Syrie
Maxime Chaix
éditions Erick Bonnier
Depuis le début du soulèvement en Syrie, les "experts" et la presse nous expliquent qu'il y a ( avait ?) deux sortes de rebelles : d'un côté les islamistes djihadistes et de l'autre l'"Armée Syrienne Libre" composée de militaires hostiles à Assad.
Maxime Chaix réfute cette distinction en affirmant que l'ASL "sert en fait de forces d'appui et de sources d'armes, de fonds et de combattants à la nébuleuse djihadiste.", "essentiellement financée par les pétromonarchies".
"Les puissances de l'OTAN soutenaient la nébuleuse djihadiste par l'entremise de l'ASL. Les "rebelles modérés" n'auraient été qu'un "alibi."
"L'Etat islamique" n'aurait été que "la réponse saoudienne à l'influence iranienne."
"L'administration Bush déléguera à ses alliés saoudiens le financement de réseaux islamistes sunnites à travers le Moyen-Orient afin d'y refouler l'influence iranienne."
L'idée était de "créer une sorte de barrage sunnite pour empêcher la continuité territoriale entre l'Iran et le Hezbollah libanais", de "couper le Hezbollah de ses sources d'approvisionnement en armes venant de l'Iran via l'Irak et la Syrie."
Obama craignait "le renversement de Bachar el-Assad sans aucune alternative politique viable et modérée", avec "un risque de génocides des minorités." "Obama a mis en priorité le contre-terrorisme en Syrie au détriment des tentatives de forcer le président Bachar el-Assad à quitter le pouvoir." Ce qui entraîna "de profonds désaccords entre la royauté saoudienne et Obama." Obama refusa "de livrer des missiles sol-air à la rébellion de peur qu'ils n'équipent des groupes terroristes."
N'y a-t-il vraiment, comme l'affirme l'auteur, aucune opposition non islamiste en Syrie ? Pas de "société civile" ?
Il ne mentionne à aucun moment la lutte des Kurdes, appuyés par les Américains, à la fureur du président turc.
16:51 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie