Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/05/2013

Hannah Arendt et la "banalité d'Eichmann"

Hannah Arendt

 

De Margarethe Von Trotta

 

Avec Barbara Sukowa

 

 

En 1961, la philosophe Hannah Arendt, juive allemande,  ayant fui un camp, français, pour se réfugier aux Etats-Unis propose à un grand journal américain de suivre le procès d'Eichmann, haut responsable nazi.

 

Ces articles font scandale dans la communauté juive.

D'une part parce qu'Hannah met en cause l'aveuglement de bien des responsables de communautés juives, qui prônaient la passivité.

D'autre part, elle constate la "banalité" d'Eichmann et échafaude sa fameuse théorie de la "banalité du mal".

Elle a du mal à faire admettre que "chercher à comprendre n'est pas excuser".

 

Pour sa défense,  Eichmann se présente comme un simple rouage, obéissant  à des ordres, sans prise sur des évènements qui le dépassaient.

Dans la réalité,  ce n'était pas tout à fait le cas. Le film ne le dit pas, mais Eichmann est entré dans les SS dès 1932. C'est Heydrich (le cerveau de Himmler, et de l'extermination des Juifs) qui lui a confié l'organisation des convois de la mort. Il n'était donc pas un simple exécutant, mais un acteur,  actif,  majeur, militant,  puis responsable,  d'un parti à l'idéologie raciste.

 

Comment le philosophe Martin Heidegger, professeur de philosophie et amour de jeunesse d'Hannah, a-t-il pu adhérer au parti nazi, et à sa pensée,  si la philosophie sert à apprendre à penser ?

 

Ce film est une magistrale leçon de philosophie, peut-être un peu difficile à traduire en film. "Comment filmer une femme dont l'activité principale est la pensée ?" s'est demandé la réalisatrice Margarethe Von Trotta. Défi difficile à relever...

 

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

Commentaires

En 1945, les criminels de guerre nazis se sont présentés comme de simples rouages d'une machine obéissant à des ordres de supérieurs hiérarchiques. Défense d'autant plus facile à mettre en place que les principaux responsables étaient morts (Hitler, Himmler, Heydrich)...

Seul, peut-être, Albert Speer, au procès de Nuremberg, a reconnu une part de responsabilité dans les crimes nazis. Ce qui lui a épargné la corde et valut seulement 20 ans de prison.

Écrit par : Frédéric Dubuisson | 17/05/2013

Les commentaires sont fermés.