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06/01/2022

Chacun de nous est concerné

Elise et les nouveaux partisans

Dominique Grange et Tardi

éditions Delcourt

 

Inutile de présenter le dessinateur Tardi, dessinateur de BD capable de raconter, avec grand talent, aussi bien Nestor Burma que la vie de son père au stalag. Il a également mis en images "Mort à crédit" et "Voyage au bout de la nuit" de Céline.

Pour les gens de ma génération qui ont eu autour de 20 ans en mai 68, Dominique Grange est La chanteuse engagée qui parle des luttes d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, en particulier du Chili après le Coup d'Etat de Pinochet. J'ai pensé à elle en me promenant à Valparaiso et dans la maison de Pablo Néruda.

Ce livre n'est pas leur première collaboration. Il n'y a pas de surprise : c'est excellent, sensible et prenant. Elise n'est pas Dominique, mais la vie de luttes de Dominique inspire beaucoup l'Elise de ce roman graphique.

Comme Elise, j'ai été étudiant à la fac de Vincennes juste après mai 68. Je me souviens bien du fourmillement de gauchistes. En particulier de la "Gauche Prolétarienne". Mais contrairement à Elise, la majorité des étudiants étaient là, comme moi, non pas pour faire la révolution dans d'interminables réunions mais avaient choisi Vincennes parce qu'ils travaillaient et que cette université proposait des horaires de cours le soir et le samedi. Nous étions pressés de décrocher notre licence pour avoir de meilleures perspectives d'emploi. Et beaucoup d'enseignants étaient loin d'être réactionnaires !

Elise a découvert sur le tard que Mao était un dictateur et sa "Révolution culturelle" une machine à broyer les humains.

 Que sont devenus les responsables de la "Gauche Prolétarienne" ? Ils venaient de la bourgeoisie et y sont retourné. Certains se sont implantés en usine, comme des prêtres ouvriers. D'où ils venaient ils n'avaient aucune idée des conditions de vie de la classe ouvrière. Je n'avais aucune envie d'aller travailler chez renault, comme mon père et ma tante !

Comme le raconte le roman graphique, l'aventure s'est terminée pour certains par la drogue et/ou la suicide.

"Nos motivations étaient légitimes" écrit justement Dominique. Elle omet de signaler que les élections de juin 68 n'ont pas démontrer que "le peuple" était de notre côté, malheureusement...

 

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