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08/08/2010

moisson rouge

Moisson rouge

 

Dashiell Hammett

 

Série noire

 

Gallimard et Folio policier n°38

 

 

Réédition d’un grand classique de la littérature « noire », paru aux Etats-Unis en 1929, juste avant la grande crise économique, en pleine prohibition, qui interdisait la vente de l’alcool, ce qui permettait aux gangsters comme Al Capone de faire fortune.

 

L’auteur du « Faucon maltais » invente le personnage du détective privé qui boit comme un trou,  mais tellement intelligent, grâce à son sens logique servi par son sens de l’observation,  et qui, en plus, passe à travers tous les mitraillages quand les cadavres s’accumulent sur son passage.

 

De nombreux auteurs, américains ou non, en particulier français, ont repris cette veine. Jean-Patrick Manchette se réclamait de cette filiation, et les amateurs de San Antonio retrouveront de nombreux traits communs avec leur héros préféré. Sans parler de l’utilisation d’un pic à glace pour un assassinat, idée qui sera reprise…

 

L’obsession de l’argent, et sa toute puissance,  l’absence de morale, la corruption de la police, le cynisme des puissants en font un témoignage passionnant sur la période historique, mais nous interrogent sur celle que nous vivons, tant les similarités dominent les différences.

 

L’action se passe dans « un endroit sinistre », « entre deux montagnes laides entièrement souillées par l’exploitation de la mine ». L’homme qui domine la ville « pour vaincre les mineurs (en grève pendant huit mois) avait dû lâcher la bride aux gros bras. Il leur avait livré la ville et n’était pas assez fort pour la reprendre. »

Le héros va se charger de « nettoyer » celle-ci en utilisant la bonne vieille méthode qui consiste à diviser pour régner, à dresser les uns contre les autres.

Mais sans illusion : une fois les têtes tombées, d’autres vont probablement apparaître, puisque le système reste inchangé.

Et tout cela à un rythme frénétique.

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

07/08/2010

Qui a voulu tuer Obama ?

Renegade (2)

 

SAS n° 184

 

Gérard De Villiers

 

Au-delà des scènes de sexe, aussi peu crédibles, par leur aspect obsessionnel, que l’invincibilité du super héros, la lecture des SAS peut donner une idée assez bonne de la situation des pays traversés.

 

Avant un retour, une fois de plus, au Liban, l’auteur nous amène en Israël. Description de la situation, y compris celle des Palestiniens de Cisjordanie, portrait de quelques extrémistes religieux, juifs,  y compris dans l’entourage du Premier ministre. Le fanatisme religieux ne se trouve pas uniquement chez les musulmans. Rôle des colons, mur de la honte. Argent déversé par l’Union européenne, et les Etats-Unis, pour que la situation n’explose pas.

De nombreux hommages sont rendus au courage et à l’intelligence des Israéliens, rappel de la Shoah,  mais les critiques sont sévères concernant la politique menée par le gouvernement actuel, entre deux actions qui font le succès de la série.

 

Une lecture de vacances qui donnera à penser, de façon critique,  à celles et ceux que la région ne laisse pas indifférents.

 

Malheureusement, un Président américain dictant ses conditions à un Premier ministre israélien, cela reste encore peu crédible.

14:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

06/08/2010

please give

Please give

De Nicole Holofcener

 

Une femme gagne sa vie en faisant le commerce de meubles de personnes décédées. Et elle culpabilise.

Son mari la trompe avec la petite fille de la voisine, et il culpabilise.

Leur fille, adolescente, est pleine de boutons d’acné, et cela lui pourrit la vie.

Cela pourrait être du Woody Allen, surtout que cela se passe à New-York, mais il faudrait un peu plus d’humour et de distanciation pour cela…

La voisine, dont, presque, tout le monde, attend le décès, pour agrandir l’appartement, est encore la plus drôle par sa méchanceté naturelle, sans arrière pensée.

La vie passe, avec ses ratés et ses petites joies, et cela rend le temps parfois un peu long…

 

 

08:14 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

05/08/2010

philosophie (et psychanalyse) des blagues

Petite philosophie des blagues et autres facéties

 

Jim Holt

 

10/18 n°4276

 

 

Ce petit livre insiste bien plus sur la "psychanalyse" des blagues que sur leur philosophie.

"Les blagues dévoilent les névroses et les obsessions de celui qui les raconte".

"Les blagues permettent de fantasmer sur ce que nous devons éviter de faire dans la réalité, et sont un moyen d'extérioriser par le rire nos instincts cruels, irrationnels ou agressifs". Comme l'a expliqué Freud dans "Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient",  les blagues, comme les rêves,  permettent de "contourner l'autocensure".

En fait, seules les blagues entrant dans "la théorie de la soupape" "libèrent le rieur de ses inhibitions, comme de ses pensées et sentiments refoulés".

A côté, se trouvent les blagues qui relèvent de "la théorie de la supériorité" : exemple :

" Pourquoi y -a-t-il des Flamands en Belgique et des Noirs aux USA ? - Parce que les Américains ont choisi les premiers !".

Ou quand un passant glisse sur une peau de banane, comme l'explique Bergson dans "Le rire".

Troisième catégorie, celles qui relèvent de "la théorie de l'incongruité", lorsque la logique dérape vers l'absurde. Le rire comme "remède aux aberrations de la raison pure", comme l'expliquait Nietzsche.

 

 

"Quand j'étais jeune, je voulais devenir quelqu'un. Je me rends compte aujourd'hui que j'aurais dû être plus précis" (Lily Tomlin).

 

 

 

08:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philo

04/08/2010

Dieu, en personne

Dieu en personne

 

Marc-Antoine Mathieu

 

Editions Delcourt

 

Grand prix de la critique 2010

 

 

Dieu vient sur terre. Pas son fils, pas il y a 2000 ans, non, Dieu en personne, aujourd'hui.

Et puisque c'est aujourd'hui, il a donc affaire à la police de l'immigration, à des psy, des sociologues, des astrophysiciens, des historiens, des philosophes, des spécialistes de la communication ("Un dieu sans message est-il encore un Dieu ?"), pour soigner son "image" ("Les images ont supplanté le verbe") et, continuité de l'Histoire, à des juges.

 

Le procès, commenté en direct, "tout à fait Thierry", met à mal l'armée d'avocats, aussi bien de l'accusation que de la défense.

"L'accusation aura à cœur de multiplier les arguments prouvant l'existence de Dieu, afin de le responsabiliser le plus possible", ("Personne ne peut adhérer à l'idée d'un Dieu qui n'aurait pas agi". "Le hasard,  c'est Dieu qui joue incognito"),  alors que les défenseurs "plaidant non coupable, sont contraints de minimiser le plus possible le rôle de Dieu".

"Responsable mais pas coupable ?"

 A-t-il existé "juste pour donner la pichenette initiale" ?

 

 "Jusqu'où maîtrise-t-on ce qui découle de nos actes ?"

"Dieu s'est-il incarné uniquement pour connaître enfin la faculté de rire ?"

"La recherche de la vérité vaut mieux que sa possession"

"Dieu est le non être qui a le mieux réussi à faire parler de lui".

 

Les idées sur Dieu venant de Queneau, Jules Renard, Voltaire, Flaubert, Descartes, Pascal, Sartre, Einstein, Jung, mises en scène, avec humour, dans une bande dessinée sobre et sombre, en noir et blanc.

 

Et Dieu dans tout ça ?

 

08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, philosophie