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29/09/2011

face à la crise

Le monde d'après

 

Une crise sans précédent

 

Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein

 

Editions "Plon"

 

 

Gilles Finchelstein est le directeur de la Fondation Jean Jaurès, présidé par Pierre Mauroy. C'est un ami de vingt ans. Sa plume est aussi claire que son esprit est agile.

Son livre est pertinent, et facile à lire, sur un sujet un peu difficile. Il est d'actualité. L'amitié peut favoriser les bonnes lectures.

 

La crise financière est devenue économique et globale. Depuis la faillite de l'Islande, nous ne nous demandons plus si un Etat peut se trouver en cessation de paiement, mais combien de temps la Grèce va pouvoir y échapper. La faillite de l'Islande n'empêche pas certains de continuer à prétendre que la situation de la Grèce est de la faute de l'Euro et du FMI...

 

L'explication de la crise : "la déformation du partage de la valeur ajoutée", qui fait que le travail est moins payé, et plus imposé,  que le capital. Les travailleurs ont répondu par l'endettement à la stagnation, ou même la baisse, de leurs revenus. "Le salaire réel moyen a reculé aux Etats-Unis comme dans la zone Euro". "Les ménages ont, par conséquent, substitué l'endettement aux revenus pour soutenir leurs dépenses".

 

"L'erreur est de tenter un sauve-qui-peut solitaire quand la situation exige une coopération et une coordination sans faille". "A un problème global, on apporte des réponses locales". "La navigation solitaire n'a aucun sens dans une économie mondialisée et dans une crise globale" ; "A crise globale, réponse globale et non repli national"

 

"Les premières victimes de cette crise sont donc les ménages, et d'abord les ménages les plus pauvres."

"Rien ne justifie de ne sauver que les banques. Il faut, très vite, alléger la dette des ménages" ; "Aucune raison ne justifie que les plans de sauvetage ne concernent que les banques et ne bénéficient pas aux particuliers"

 

Tout le monde sent bien que c'est notre organisation sociale qui est en cause. Ecroulement du communisme, faillite du libéralisme économique et de la dérégulation : il n'y a plus de modèles : il faut inventer un monde nouveau, "le monde d'après".

Les auteurs pensent que  la social-démocratie, avec un autre partage de la valeur ajoutée,  "un modèle d'économie de marché plus solidaire, plus durable, et plus européen",  est le creuset le plus approprié pour aider à cette maïeutique. Dois-je préciser que je partage cette analyse ?

"La crise a au moins ceci de positif qu'elle relégitime l'action publique"

"Réguler les déséquilibre économiques internationaux, car telle est la cause la plus profonde de la crise actuelle, et tel est le risque le plus important pour le monde futur"

"On a laissé aux marchés le soin de s'auto-organiser. Les pouvoirs publics ont failli dans leurs missions de contrôle" ; "Ils n'ont pas su contrôler efficacement les opérateurs financiers"

 

"Il faut que la mondialisation de la politique réponde à la mondialisation de l'économie".

 

"Attaqués par le bas sur les produits à faibles coûts, nous sommes désormais attaqués par le haut, sur les produits à forte valeur ajoutée, par les pays émergents, qui font des investissements importants, avec des gains de productivité impressionnants"

"L'innovation conduisant au développement de nouveaux produits reste faible" (En France)

"La moitié des exportations chinoises proviennent d'entreprises des pays développés qui se sont implantés en Chine"

 

"Un grand emprunt européen, équivalent à 1% du PIB européen, lancé par l'Union européenne, concentré sur les infrastructures et les nouvelles technologies"

"Donner à l'Union européenne de vrais moyens, c'est à dire un vrai budget"

 

"La crise met en lumière une dérive dans la place qu'occupe l'argent par rapport aux autres valeurs de nos sociétés"

 

 

08:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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