04/10/2012
Syrie : combien de temps encore ?
Le chemin de Damas 2
SAS n° 194
Comme parfois avec SAS, nous savons dès le début que la mission va échouer.
L'objectif est le même que dans le tome 1 : il a été expliqué il y a peu, dans le Monde, par Marine Le Pen : renverser le Président syrien, mettre à sa place quelqu'un de plus présentable, pour sauver le régime alaouite, afin d'éviter l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, ou d'islamistes pires encore, financés par le Qatar, ce qui pourrait provoquer des massacres de chrétiens et, éventuellement, la partition de la Syrie, avec la constitution d'un "réduit" alaouite, adossé à la mer, et à la base navale russe de Lataquié.
Le livre nous raconte que le Hezbollah libanais, comme le Hamas de Gaza, s'ils doivent beaucoup au régime syrien, puisque leur financement iranien passe par là, ne veulent pas insulter l'avenir et gardent une réserve prudente.
Selon l'auteur, la Turquie aurait été calmée par les menaces d'aide militaire au PKK. Ce calme supposé du gouvernement turc est, pour le moins, relatif.
Le livre a été écrit après la bataille d'Homs et alors que celle d'Alep commençait à peine, et le grand absent est le peuple révolté et martyr. Tout est dit sur les batailles internes au pouvoir, rien sur les opposants.
Il faut donc attendre pour savoir si cette guerre, dont sont victimes les civils, se terminera un jour, et comment.
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
03/10/2012
Florenge, Brême, Liège :Arcelor / Mittal : problème européen
UNE DÉLÉGATION D'EURODÉPUTÉS SOCIALISTES ET DÉMOCRATES RENCONTRE LES SYNDICATS D'ARCELOR/MITTAL À LIEGE
Une délégation d'eurodéputés socialistes et démocrates se rend, demain jeudi à Liège, pour rencontrer les représentants du syndicat socialiste FGTB engagés dans les négociations sur la fermeture des hauts fourneaux d'Arcelor/Mittal situés dans la région.
Parallèlement, l'eurodéputé allemand Bernd Lange parlera de l'avenir de l'industrie sidérurgique avec des représentants du comité d'entreprise d'Arcelor/Mittal à Brême.
La délégation emmenée par l'eurodéputé belge Frédéric Daerden, comprend la présidente de la commission de l'Emploi et des affaires sociales du Parlement européen, Pervenche Berès (France), le porte-parole du groupe S&D sur la politique sociale, Alejandro Cercas (Espagne) et Jutta Steinrück (Allemagne), membre de la commission Emploi et Affaires sociales.
A la veille de cette visite, Frédéric Daerden a déclaré: "Nous nous rendons à Liège afin de témoigner tout d'abord notre solidarité avec les travailleurs d'Arcelor/Mittal. Ce géant de l'acier mondial organise en réalité la casse de la sidérurgie pas seulement en Belgique mais aussi en France et ailleurs. Plusieurs milliers d'emplois sont menacés en Europe. Faceà de telles multinationales, la seule réponse possible doit se faire à l'échelle européenne".
16:50 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arcelor, europe
le roman de Yasmina Khadra au cinéma
Ce que le jour doit à la nuit
D'après le roman de Yasmina Khadra
D'Alexandre Arcady
Avec Fu'ad Ait Aattou, Fellag, Anne Consigny, Anne parillaud, Vincent Perez
Avoir vingt ans, non pas dans les Aurès, mais dans une petite ville algérienne, à la fin des années 50, jusqu'en 1962. Là où coexistent Français et Espagnols, Arabes, Juifs et Musulmans. Même si les Européens font bien sentir qu'ils sont les maîtres, et entendent le rester. Une cohabitation qui permettait aux amitiés et amours de jeunesse de durer.
Plus qu'une étude politique, le film est une fresque romantique, avec au moins deux histoires d'amour, l'une difficile, l'autre impossible, dans la beauté de paysages magnifiques, même si le film a été tourné en Tunisie et non en Algérie.
Une fresque de deux heures quarante, mais que je n'ai pas trouvée trop longue.Probablement grâce à des personnages particulièrement attachants, comme cette Européenne (Anne Consigny) mariée à un pharmacien arabe (Fellag), ou encore Anne Parillaud, incarnant une "cougard" avant l'heure.
J'ai parlé à plusieurs reprises de livres de l'écrivain algérien Yasmina Khadra. "Ce que le jour doit à la nuit" avait été élu "Meilleur livre de l'année" en 2008 par le magazine "Lire".
14:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
01/10/2012
Des utopies pour avancer
Europe, la dernière chance ?
Guillaume Klossa et Jean-François Jamet
Editions Armand Colin, collection "éléments de réponse"
"La multiplication, à un rythme effréné, des réunions de chefs d'Etat et de gouvernements, pour nous sortir de la crise nous effraie plus qu'elle nous rassure".
"Théâtre de compromis entre des diplomaties nationales plutôt que l'expression d'une volonté politique européenne bénéficiant d'une légitimité populaire".
"L'Europe n'est qu'un bon prétexte pour justifier telle ou telle décision difficile".
"Ils n'arrivent pas à se projeter en Européens."
"L'Europe n'est pas rentable médiatiquement. Cela ne fait pas vendre."
"Pour les décideurs locaux, l'Europe c'est du fric, difficile à avoir, et des emmerdes."
"La croissance d'une Nation dépend en grande partie de la croissance de ses voisins. Pouvoir bénéficier de marchés disposant d'une taille critique que seule l'échelle européenne permet d'atteindre aujourd'hui."
"Une mobilisation européenne autour de l'investissement dans le progrès technologique est une condition sine qua non du maintien de la compétitivité."
"Les multinationales présentes en Europe ne réinvestissent pas suffisamment leurs bénéfices dans de nouvelles capacités productives en Europe."
"A force de se concentrer sur elle-même et sa propre organisation, l'Europe oublie les dynamiques internationales."
"Demain l'Inde, la Chine, le Brésil et d'autres disposeront d'un niveau d'expertise et de savoir faire qui étaient de longue date le monopole de l'Occident"
"Aujourd'hui se jouent nos dernières chances de faire de l'Europe une puissance du monde de demain".
Tout le problème est là : la majorité des responsables politiques des Etats européens, y compris (ou surtout) sociaux-démocrates, ne veulent pas faire de l'Europe une puissance. Même s'ils présentent que face à la mondialisation les solutions ne peuvent être purement nationales. Probablement parce que nos opinions publiques, nationales, n'en veulent pas. En période de crise la tendance est au repli sur soi, alors que l'inverse serait indispensable pour sortir de la crise.
Il y a un problème de légitimité démocratique de l'Europe. Comment donner une légitimité démocratique à la Commission, aujourd'hui nommée par les gouvernements ?
Deux modèles politiques existent en Europe :
- Un modèle présidentiel, comme en France, qui voudrait que le Président (de la Commission ? du Conseil ? des deux ?) soit élu au suffrage universel. Nos électeurs sont-ils prêts à une campagne électorale opposant un socialiste allemand à un libéral portugais, un démocrate chrétien français, une verte suédoise ? Les électeurs socialistes sont-ils prêts à organiser une "primaire citoyenne", comme le propose ma camarade Mathilde Bouyé, entre des socialistes bulgare, italien, danois ?
- Un modèle parlementaire, dont le Royaume-Uni est l'exemple séculaire, les ministres étant des parlementaires. Dans ce cas, ils seraient donc des parlementaires européens. C'est sans doute pour cela que les Britanniques se sont opposés à ce que la "Haute Représentante pour les affaires étrangères et la sécurité" soit dénommée "ministre des affaires étrangères".
La nomination d'un "ministre européen de l'économie", comme le proposent les auteurs, ne changerait rien. Comme son homologue des affaires étrangères, il ne serait que l'expression du plus petit dénominateur commun de nos 27 Etats membres.
Il faut des idées, des utopies pour avancer, mais celles des auteurs, exprimant les idées de "EuropaNova" me semblent bien loin de la réalité et du réalisable.
08:48 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe