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20/10/2012

peintre polisson ?

Fragonard

 

L'invention du bonheur

 

Sophie Chauveau

 

Editions Télémaque

 

 

J'ai découvert les livres de Sophie Chauveau en lisant ses excellentes biographies de trois peintres de la Renaissance florentine : Lippi, Botticelli et da Vinci.

 

Pour le "Siècle des Lumières", elle a commencé non pas avec un peintre mais avec Diderot. Elle revient à la peinture avec cette biographie de Fragonard. "Il a commencé à peindre en Marivaux des couleurs, il a fini en La Fontaine cynique après avoir été toute sa vie un Diderot du pinceau. C'est dire s'il a épousé son siècle."

 

 

"Le Progrès est l'idée neuve du règne de Louis XV"

 

"Le règne de la Pompadour a ouvert une ère de modernité et d'intelligence dans les arts."

 

"Il ne voit plus les choses qu'à travers du tableau qu'il pourrait en tirer"

 

"Très froissés mais toujours vides, les lits racontent à l'imaginaire des amours comblées."

 

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture

19/10/2012

voyeurisme littéraire

Dans la maison

 

De François Ozon

 

Avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer,

Kristin Scott-Thomas, Emmanuelle Seigner

 

Meilleur film aux festivals de San Sebastian et de Toronto

 

 

Luchini joue parfaitement le rôle d'un professeur de littérature, fasciné par les dissertations d'un élève qui émerge de la banalité de ses camarades.

 

Ernst Umahauer, dont je ne sais rien, sauf qu'il a 21 ans, joue avec crédibilité le rôle de l'élève de 16 ans qui rend ses copies et attend les conseils de son professeur pour poursuivre l'écriture de sa fiction.

Où s'arrête la réalité ? Quand commence la fiction ?

Trouble au moment de distinguer la frontière de la normalité.

Quand commence la manipulation de l'élève sur le maître, et réciproquement, dans l'organisation du voyeurisme ?

 

Un film qui met souvent mal à l'aise, rehaussé par le jeu des acteurs.

 

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

18/10/2012

Afrique : Etats faillis, miracles ordinaires

AFRICA

 

Etats faillis, miracles ordinaires

 

Richard Dowden

Directeur de la "Royal African Society"

 

Préface de Sylvie Brunel

 

Editions Nevicata

 

Le livre de Dowden,  correspondant de journaux anglais en Afrique pendant trente ans, fait penser à ceux de Kapuscinsky : des chapitres conçus comme des reportages, avec des anecdotes, et une réflexion de fond sur les problèmes vécus par les Africains.

 

A travers des voyages dans une douzaine de pays africains, majoritairement anglophones, les réalités de l'Afrique nous sont dévoilées.

 

Le livre se termine par une note optimiste : l'Afrique va s'en sortir, avec trois atouts : le téléphone portable, la Chine et la classe moyenne naissante.

"L'Europe a dominé l'Afrique. Cette domination semble aujourd'hui toucher à sa fin avec l'arrivée des Chinois."

"Là où l'Occident voit un continent qu'il faut aider à s'arracher à la pauvreté, la Chine voit une terre où gagner de l'argent."

"Les gouvernements qui ont obtenu le plus de la Chine sont ceux dont les réserves pétrolières sont les plus abondantes."

"L'Afrique est la dernière ressource inexploitée de minerais."

 

La couverture, photo d'une jeune femme qui exhibe fièrement son doigt taché d'encre, preuve qu'elle a voté, est superbe.

 

Mais, comme l'écrit dans sa préface la géographe, spécialiste de l'Afrique, Sylvie Brunel : "la meilleure façon de découvrir l'Afrique, c'est d'y aller".

 

 

"L'industrie de l'humanitaire a tout intérêt à pérenniser l'image des Africains en victimes; quoi de plus simple- et lucratif- que de dresser le portrait de victimes dépendantes de la charité de l'Occident ?"

"Jamais l'aide extérieure ne permettra de transformer des sociétés entières".

 

"C'est la combinaison fatale de luttes internes pour le pouvoir et d'ingérences extérieures qui ont provoqué le naufrage du continent noir". "Les guerres se mirent de plus en plus à ressembler à des luttes pour le contrôle des ressources, sans objectif politique".

 

"Une chose différencie les dictateurs d'Afrique de ceux d'Asie, c'est que dans cette dernière région, ils investirent leurs fortunes volées dans le pays même. Les élites africaines ne voyaient pas en quoi le développement de leur pays aurait servi leurs intérêts. D'après la Banque mondiale, la richesse privée hors du continent se monte à deux fois le montant de l'aide reçue."

"Si même les Africains expatrient leurs avoirs, comment l'Afrique pourrait-elle attirer les investisseurs étrangers ?"

"L'argent volé à l'Afrique passe par le système bancaire international et ses territoires off-shore".

 

"Le capitalisme a besoin de marchés et les Occidentaux auraient sans nul doute préféré que des Etats prospères émergent en Afrique." "Quelle ironie de constater que l'Ouest capitaliste persiste à considérer l'Afrique comme un continent nécessitant de l'assistance et non un marché à prendre."

 

"Comme la plupart des conflits africains la guerre du Soudan entraîne relativement peu de pertes directes en vie, mais provoque des décès massifs dans la population par suite des exodes, pénuries et maladies".

 

  "Ce qui est indispensable pour survivre est à l'opposé de ce qui est nécessaire pour se développer".

 

"Les Etats-Nations n'ont pas été créés par les Africains, alors quel intérêt pourraient-ils leur porter ?"

08:02 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

17/10/2012

Khadra adapté en BD

L'attentat

 

Scénario de Loïc Dauvillier, d'après le roman de Yasmina Khadra

 

Dessin et couleur de Glen Chapron

 

Editions Glénat, en partenariat avec "Courrier international"

 

 

Après Khadra adapté au cinéma, Khadra adapté dans une  BD particulièrement réussie.

 

L'histoire est poignante, mais sans pleurnicheries : un arabe israélien, chirurgien, opère en urgence les victimes d'un attentat suicide. Il apprend alors que la kamikaze n'était autre que son épouse. "Pourquoi une femme belle et intelligente, adulée par ses amies majoritairement juives, a pu tout remettre en question ?"

 

Il cherche alors à comprendre, se rend compte qu'il connaissait mal celle qui partageait sa vie, se rend compte également de toute l'ambigüité de sa situation de Palestinien si bien intégré dans la société israélienne.

"On ne survit jamais tout à fait aux affronts. Il n'y a pas pire cataclysme que l'humiliation.  J'ai voulu que tu comprennes pourquoi nous avons pris les armes, pourquoi les gosses se jettent sur les chars, pourquoi je veux mourir les armes à la main."

A la recherche de la cause de la décision de son épouse, il se retrouve en fait à la découverte de lui même.

 

 

"Il faut savoir regarder la mer, c'est un miroir qui ne sait pas mentir. Laisse la rumeur des flots absorber celle qui chahute ton intérieur".

 

"Et si on commençait à rendre sa liberté au Bon Dieu ? Depuis le temps qu'il est l'otage des bigoteries"

 

 

08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

16/10/2012

Scandaleuse fédération PS du Pas-de-Calais ?

La Fédé

 

Comment les socialistes ont perdu le Nord

 

Nord-Pas-de-Calais : la longue histoire d'un scandale

 

Benoît Collombat et David Servenay

 

Editions du Seuil

 

 

L'exemple même du livre qui ne tient pas la promesse de ses sous-titres racoleurs.

D'abord, jusqu'à preuve du contraire, les socialistes n'ont pas perdu le nord. Ils n'ont pas perdu non plus le Pas-de-Calais, et c'est de la "fédé" de ce département dont il est question.

Faire l'amalgame entre Dalongeville, maire, heureusement éphémère et malheureusement socialiste,  d'Hénin-Beaumont, et les péripéties du grand stade de Lille est tout simplement malhonnête,  intellectuellement.

Voir une organisation quasiment mafieuse derrière nos petites fêtes des "Amis de la Rose" est tout simplement grotesque. Illégal ? Interdit de l'utiliser pour des campagnes électorales ? C'est ce que j'ai découvert. L'argent que nous avions mis de côté a été intégralement versé au "Secours populaire", qui en a été bien content.

 

A tout seigneur, tout honneur, le livre commence par un chapitre sur Daniel Percheron, longtemps le "patron" de la fédé. Chapitre qui finit par reconnaître qu'en cinquante ans de vie politique, il ne peut être reproché à Percheron aucun enrichissement personnel. "L'homme n'est pas attiré par les signes extérieurs de richesse".  J'ai connu Daniel il y a plus de trente ans. C'est un homme cultivé, drôle, généreux, toujours prêt à aider, ayant une connaissance approfondie, géographique et historique de "son" terroir. Ayant pour obsession la défense des intérêts du Parti...et du Pas-de-Calais ! C'est peu dire que ses successeurs n'ont pas été à la hauteur de l'héritage.

Il est reproché au Président de la Région d'employer des amis politiques. Un des exemples repris à plusieurs reprises est celui de Bruno Magnier, maire de Saint-Omer, présenté comme un "recalé du suffrage universel". Bruno n'a été candidat qu'une fois, c'était à la mairie de Saint-Omer, et il a gagné. Bruno avait un métier, difficilement compatible avec ses responsabilités d'élu. En France les maires reçoivent une indemnité, pour les indemniser de leurs dépenses, mais pas de salaire. Tous les cadres de la mairie touchent bien plus que lui. C'est pour cela qu'il y a tant de retraités parmi les maires de France. Le Conseil régional rétribue les compétences de Bruno Magnier, probablement avec un horaire aménagé. Je ne trouve pas cela scandaleux.

 

Le livre s'étend longuement sur le cas de Jean-Pierre Kucheida, maire de Liévin. Il aime trop les bons restaurants. Il a eu le tort d'utiliser une carte de crédit d'un organisme de logement social. Même s'il a tout remboursé, les électeurs ne lui ont pas pardonné. Il a été puni par le suffrage universel. Du côté de la justice, Kucheida a bénéficié d'un "non lieu", et les journalistes auteurs du livre ont été condamnés pour diffamation.

 

La "fédé" du Pas-de-Calais, malgré l'autorité de Percheron, qui n'a jamais été de l'autoritarisme, n'a jamais été d'un seul bloc. Le livre parle surtout de l'ex bassin minier. Mais les "bagarres" entre Lens et Liévin ont toujours été homériques. Et les "gens de la côte" ne sont pas ceux du bassin minier, comme ceux de l'Arrageois ne sont pas ceux de l'Audomarois. Alain Richard, que je connais bien, parle de transformation de la "fédé" en "willayas". C'est vrai, et cela est du au Premier secrétaire fédéral de transition,  Serge Janquin,  qui considérait que "charbonnier est maître chez lui", et que chaque député était libre d'interpréter à sa façon les décisions du parti.

J'ai appris à mes dépends que, contrairement à Daniel Percheron, il n'était pas de parole.

 

J'ai été surpris de lire qu'une militante aurait été victime de discriminations parce qu'elle faisait campagne pour le "non" au référendum sur le Traité constitutionnel européen. Je connais l'exemple d'un contractuel du Conseil général ayant reçu un "rappel à l'ordre" pour "manquement au devoir de réserve" pour avoir fait campagne pour le "oui". Après 17 ans de loyaux services, son contrat n'a pas été renouvelé l'année suivante.

Les cadres de la "fédé" et des sections sont souvent des salariés de collectivités territoriales, dont les élus n'ont pas une position monolithique. 

 

Il est beaucoup question de fausses cartes qui seraient payées par les élus. Si ce phénomène existe, ce n'est pas l'essentiel. Effectivement, à comparer le nombre d'adhérents dans chaque commune, il est facile de voir celles qui ont un maire socialiste et les autres. Mais, dans la commune de l'Essonne où j'étais élu dans les années 80, j'ai vu la section du parti communiste divisée par dix en quelques années après la perte de la ville par ce parti. Cela s'appelle le clientélisme, et n'est propre ni au PS, ni au Pas-de-Calais.

 

Des élus socialistes du Pas-de-Calais ont été victimes des emprunts que l'on qualifie aujourd'hui de "toxiques", proposés par les banques, en particulier Dexia. S'ils étaient seuls dans ce cas, Dexia n'aurait pas fait faillite !

 

Les auteurs cherchent à démontrer que le Front National fait sa pelote des faiblesses du PS. Cela est peut-être partiellement vrai, mais ce que le livre ignore totalement, c'est la lutte politique menée, à partir des années 70, par Percheron et sa "bande" pour reprendre, une à une, par le quadrillage du territoire,  toutes les places fortes du PC, en particulier dans le bassin minier, et que l'électorat protestataire communiste est souvent passé directement à l'extrême droite.

Et comment analyser la quasi disparition de l'UMP ?

 

09:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique