18/08/2013
les "dessous" s'exposent
La mécanique des dessous
Musée des arts décoratifs, rue de Rivoli, jusqu'au 24 novembre
Il y a un peu de dessous, il y a surtout tout ce qui s’interpose entre le corps et le vêtement.
Jusqu’au XVIe siècle, des armatures en fer, même pour les enfants, pour tenir le corps droit, car la droiture morale doit se refléter dans l’attitude corporelle.
Puis les armatures incorporent les vêtements, ou entre les dessous et les vêtements.
C’est le temps des cerceaux, des crinolines, des « paniers », des faux culs, des coussinets qui mettent en valeur la poitrine.
Moins que de « dessous », il faut parler d’échafaudages !
Deux originalités dans l’exposition :
- des mécanismes qui montrent « la mécanique des dessous » ;
- la possibilité d’essayer ces cerceaux.
Puis revient le temps des corps martyrisés, des tailles étranglées, des corsets…
Concernant les messieurs, une partie de l’exposition est consacrée aux « braguettes », laissant croire à une virilité volumineuse. Uniquement réservée à l’aristocratie : la « fraise » qui se porte autour du cou, de plus en plus volumineuse, jusqu’à tomber en désuétude. Beaucoup plus tard les messieurs ont également, comme les dames, la possibilité de porter des ceintures ventrales pour affiner leur tour de taille. Moins efficace, mais moins pénible que le corset…
10:13 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition
17/08/2013
Giordano Bruno enquête
Le temps de la prophétie
S.J. Parris
10-18
1583, Angleterre
La prophétie en question, est celle de la fin du monde, une de plus. Tout cela en raison d’un alignement exceptionnel de certaines planètes. L’astronomie ne s’est pas encore détachée de l’astrologie. Ni de la religion, puisque quelques années plus tard Giordano Bruno sera brûlé vif par l’Inquisition, pour avoir osé affirmer que le soleil et non la terre est le centre de l’univers, et que celui-ci est infini.
Giordano Bruno, déjà excommunié pour avoir quitté, sans permission, l’ordre des Bénédictins, est supposé être le narrateur menant l’enquête sur l’assassinat d’une, puis deux demoiselles d’honneur de la reine Elizabeth I, fille d’Henri VIII et Anne Boleyn, déclarée « hérétique » par le Pape.
Bien qu’excommunié, Bruno se trouve témoin d’une conjuration de catholiques favorables à Marie Stuart, ou à son fils Jacques VI, roi d’Ecosse.
Derrière les conjurés, deux puissances catholiques : le Duc de Guise, cousin de Marie, leader des catholiques de France, à qui la Saint Barthélémy ne semble pas avoir suffit, et bien entendu, l’Espagne du très catholique Philippe II.
Cinq ans plus tard, Guise sera assassiné et « l’Invincible Armada » espagnole, chargée d’envahir l’Angleterre, subira une cuisante défaite.
Le roman donne une explication des tensions trop liée à la querelle religieuse. L’antagonisme anglo-espagnol était au moins autant économique que religieux.
Elizabeth I a fait tuer sa cousine Marie Stuart, la catholique, point de ralliement de tous ceux qui menaçaient son trône, mais elle a accepté que Jacques, fils de Marie, tout aussi catholique que sa mère, lui succède.
« Toutes les confessions peuvent être interprétées de façon à entériner la volonté politique des hommes ».
« Quand les illettrés ont peur, ils s’en remettent aux vieilles superstitions »
« La plupart des hommes de haut rang préfèrent être divertis qu’éclairés »
« S’apitoyer sur son sort est la distraction des faibles »
21:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
14/08/2013
Meurtres chez les Borgia
1502
Michaël Ennis
Editions du Cherche Midi
1502, Italie, Etats papaux
Rodrigo Borgia, devenu le pape Alexandre VI, charge l’ancienne favorite de son fils aîné Juan, d’enquêter sur l’assassinat de celui-ci.
Très rapidement, le rapprochement est fait avec les meurtres en série de « sorcières ».
A la recherche du psychopathe, le florentin Machiavel, qui n’avait pas encore écrit « Le Prince », devient, avant l’heure « profiler », en se basant sur ses connaissances psychologiques et historiques. « Comprenez la nature des hommes, et vous pourrez prévoir ce que feront les hommes ».
Il est aidé dans la recherche de la vérité par Léonard de Vinci, pionnier de la « police scientifique » de part son aptitude aux dissections et ses raisonnements mathématiques et géométriques.
En face d’eux, César Borgia, fils mal aimé, cardinal ayant remplacé son frère comme « capitaine général » des armées du Pape, et les « condottieri », généraux mercenaires se vendant au plus offrant, et jouant toujours leurs propres partitions, au détriment des peuples italiens.
La Renaissance artistique est à son apogée, mais les paysans souffrent plus que jamais des affrontements entre seigneurs de la guerre, et les superstitions sont bien ancrées.
Il y a des meurtres, de l’action, des intrigues, de l’amour…
11:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
10/08/2013
La saga des chevaliers normands en Sicile
Les chevaliers de proie
Le sang des Hauteville
Michel Subiela
J’ai lu n°8867
Comment des chevaliers normands, du Cotentin, de basse extraction, partis comme mercenaires en Sicile, sont devenus Ducs et Contes en Pouilles et en Calabre, avant de conquérir la Sicile.
Le premier tome de cette saga court de l’an 1000 à 1063, soit trois ans avant la double défaite des Byzantins, contre les Normands à Bari, leur dernière place forte en Italie, et contre les Ottomans à Manzikert.
Tancrède, « bras de fer », est anobli par le Duc de Normandie, à qui il a sauvé la vie, un jour de chasse au sanglier. Ses fils partiront, ensemble ou l’un après l’autre, chercher fortune vers le Sud, se taillant des fiefs à la force de l’épée, et de la ruse.
Billard à trois bandes entre les Musulmans, qui n’étaient pas toujours unis, les Byzantins, jamais à l’abri de trahisons, et les Papistes, eux-mêmes divisés entre Normands, Lombards, et autres, comme l’Empereur du Saint Empire romain germanique. C’est le temps du schisme entre Catholiques et « Orthodoxes ».
« Est-ce que les mots dont sont faits les contes ne sont pas encore l’encens de nos gloires et le baume de nos misères ? »
« Il est fort, il est beau, et, en plus, il est fou ! Que peut-on espérer de mieux d’un garçon ? »
18:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
04/08/2013
La Rochepot, en Bourgogne
Du Moyen-âge à la famille Carnot
Un peu au sud de Beaune, à côté du bourg de Nolay, se situe un château pas très grand, mais superbement restauré : La Rochepot.
L’esprit médiéval n’a pas complètement disparu avec le donjon du seigneur Pot. Mais l’essentiel est Renaissance, en particulier les toitures vernissées dans le style des hospices de Beaune.
La partie visitable est des plus intéressantes, par son ameublement et sa décoration, si l’on accepte la continuité des siècles.
Une occasion de se souvenir de la famille Carnot, dont la descendante occupe toujours les lieux. Lazare Carnot, natif de Nolay, organisateur des armées républicaines, membre du Comité de Salut public, puis du Directoire, ministre sous le Consulat, opposé au principe de l’Empire napoléonien, mort en exil. Son fils Nicolas-Sadi (en témoignage d’admiration pour le poète persan Saadi), physicien, inventeur du « principe de Carnot ». Son autre fils, Hippolyte, ministre, refusant de prêter serment à Napoléon III. Le petit fils Sadi Carnot, président de la République, assassiné à Lyon. L’arrière petit fils Sadi Carnot junior, Saint-Cyrien qui terminera sa carrière comme colonel, initiateur de la restauration du château (probablement pas avec sa solde…) qu’il a reçu en « étrennes ».
Le vaste parc est conçu comme un passage symbolique des ténèbres à la lumière.
Un conseil : arrivez à dix heures, à l’ouverture, afin d’éviter les hordes de touristes…
12:55 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage