11/02/2015
Venger Jaurès
La vengeance de Jaurès
Scénario : Fred Duval et Jean-Pierre Pécau
Dessin et couleur : Gaël Séjourné
éditions Delcourt
Ce que l'on sait : 1919 : l'assassin de Jaurès, Raoul Vilain est acquitté. Il trouve la mort quelques années plus tard, victime de tirs républicains. Cible ou victime accidentelle ?
Ce que l'on sait moins : le 7 avril 1919 la fédération socialiste de Corse vote une motion qui appelle "à rechercher et à punir les auteurs de la mort de Jaurès", et à constituer à cet effet un groupement opérationnel : "les Vengeurs de Jaurès."
La direction nationale de la SFIO ne donna pas suite à cette motion, mais elle constitue le point de départ de cette fiction : la SFIO fait assassiner Raoul Vilain, en Espagne, par un tueur corse. Bien entendu contre l'avis de Léon Blum.
"La politique consiste à choisir entre le désastreux et le désagréable" (Georges Mandel)
"Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de la dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire" (Georges Clémenceau)
21:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
09/02/2015
Minsk = Munich ?
Les Sudètes étaient incontestablement peuplées d'Allemands, comme l'est de l'Ukraine est incontestablement majoritairement peuplé de Russophones, pour ne pas dire de Russes. C'est vers la Russie que se dirigent majoritairement les civils qui fuient les bombardements.
Les Européens d'aujourd'hui ne veulent pas plus la guerre que ceux de 1938. Ils ne sont pas plus prêts à mourir pour le Donbass que leurs ancêtres pour Dantzig.
Daladier disait : "Je suis venu pour sauver la paix, mais je ne puis accepter que soit mise en cause l'existence de la Tchécoslovaquie". Ce à quoi Hitler a répondu : "Loin de moi cette pensée".
Aujourd'hui, François Hollande et Angela Merkel insistent sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine, et Poutine ne semble vouloir négocier que sur la base d'une "large autonomie" du Donbass. Poutine fait la guerre tout en le niant. Comme il niait vouloir démanteler la Géorgie. Il ne supporte pas que l'Ukraine et la Moldavie quittent le giron de l'Empire russe. Et il sait qu'en face de lui, les dirigeants occidentaux ne veulent pas faire plus que livrer des gilets pare-balles. Les négociations, comme toujours dans l'Histoire, ne sont que la prolongation de la guerre par d'autres moyens.
De ces négociations, est écartée la Haute Représentante pour la soit disant "Politique Etrangère et de Sécurité Commune" de l'Union européenne. Aux commandes, les plus hauts responsables des deux puissances européennes ayant le plus d'intérêts économiques avec la Russie. Renonceront-ils à ces intérêts au nom du principe de la soit disant "intangibilité" des frontières héritées de l'histoire ?
21:01 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine
08/02/2015
Allemagne, 1926
Des hommes de tête
Richard Birkefeld & Göran HachmeisterLivre de poche policier n°33396
Un roman policier écrit par deux historiens allemands qui racontent l'entre deux guerres en Allemagne. J'ai adoré la "Trilogie berlinoise" de Philip Kerr, et tous les romans qui ont suivi, mais Kerr est écossais.
Deux champions de moto et concurrence pour le prix d'Allemagne de 1926. En concurrence également pour séduire la belle Théa von Bock. L'un est un hobereau, l'autre un ouvrier qui a fait toute la guerre de 14/18 ("Pas question de justifier toutes les bassesses et toutes les violences an nom du drapeau de l'honneur national.").
A chaque étape du championnat la police retrouve un cadavre décapité. La guerre a brouillé le sens de la valeur des vies humaines, "dans un monde où règnent les gros profiteurs de guerre et les lâches petits donneurs de leçons"..
Au delà de l'enquête, les auteurs nous font sentir la montée du fascisme et de la question raciale (la "pureté de la race" ; "La libération du droit à l'extermination des vies inutiles", pour reprendre le titre d'un livre paru en 1920). Le "honteux" Traité de Versailles et "les scélérats" qui l'ont signé sont vilipendés, et même assassiné comme Rathenau en 1922 . L'armée allemande ne saurait avoir été vaincue ! Elle a été victime du "coup de poignard des agitateurs judéo-bolchéviques". Tout est de la faute de la République...
"Comme au front. Soûl avant l'assaut, soûl pendant l'assaut, soûl après l'assaut. L'alcool aidait avant tout à vaincre la peur, puis la lâcheté, et, au bout du compte, il banalisait cette joie effrénée d'avoir survécu."
18:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
07/02/2015
Plan Vigipirate et journaux gratuits
Bizarre. Je vais faire quelques emplettes dans un hyper marché où je me rends quelques fois. Dans la galerie marchande, je remarque qu'il n'y a plus le présentoir de journaux gratuits. En passant devant l'accueil je demande où ils ont été déplacés.
Réponse : " Ils ont été supprimés à cause du plan Vigipirate". Ces présentoirs de journaux gratuits représentaient donc une menace pour notre sécurité ?
Je vais prendre le train à la gare de Nîmes : les journaux gratuits sont à leur place habituelle. Pas de plan Vigipirate, ou pas de menace ?
J'arrive à Paris : idem : pas de suppression des présentoirs de journaux gratuits ? Ma sécurité est-elle en danger ? Ou un responsable de la sécurité d'un hypermarché veut prouver son existence en prenant une mesure inutile ? Ou reflet d'une ambiance qui tendrait à prouver que les terroristes ont gagné au moins la possibilité de nous empêcher de vivre normalement ?
17:12 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vigipirate
06/02/2015
Fiction ?
Discount
De Jean-Julien Petit
Avec Corinne Masiero, Pascal Demolon, Olivier Barthelemy, Zabou Breitman,
Hier, des employés d'un super marché de Frontignan ont été condamnés pour avoir subtilisé, et distribué aux plus pauvres, des aliments ayant atteints la date de préemption, destinés à la destruction. Car les grandes surfaces préfèrent les détruire que les distribuer aux banques alimentaires. Condamnés...mais dispensés de peine !
Dans le film, les employés de ce "hard discount" vont plus loin puisqu'ils revendent, à prix cassés, ces produits promis à la destruction, et d'autres produits détournés.
Il est vrai qu'ils sont voués au licenciement en raison de l'arrivée de caisses automatiques auxquelles nous sommes invités à scanner nos achats.
L'une des protagonistes distribue généreusement des coupons de promotion. Rappel à la réalité, puisqu'une employée d'un supermarché de Lorraine a été trainée en justice pour cette raison.
Bien sûr il y a des invraisemblances, et il est interdit de voler, même ce qui va être détruit, mais ce premier film est plein de générosité, de sincérité, de sensibilité, de solidarité. Il appelle à la résistance contre la misère, avec l'énergie du désespoir et, surtout, avec beaucoup d'humour.
Les acteurs sont attachants. Surtout les actrices, avec, au premier rang, Corinne Masiero que l'on a vu, en particulier, en policière dans la série de téléfilms inspirés des romans de Fred Vargas. Native de Douai, elle reprend opportunément l'accent du Nord.
Zabou Breitman est étonnante dans son rôle de directrice un peu dépassée, Algérienne musulmane cherchant la promotion sociale et , indirectement, l'émancipation d'une mère étouffante à force d'amour.
08:57 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma