26/05/2019
Semaine sanglante
Dans l'ombre du brasier
Hervé Le Corre
Rivages / Noir
Le brasier, c'est la fin de la Commune de Paris. La "semaine sanglante" commence le 22 mai, le roman commence le 18. Les deux et se terminent par la défaite finale dans le cimetière du "Père Lachaise", à Belleville le dimanche 28.
Dans l'ombre de ce bain de sang, la vie humaine n'ayant plus beaucoup de valeur, un pervers enlève des jeunes femmes qu'il drogue, pour les "louer" à un photographe, ou les vendre, en particulier aux Prussiens qui encerclent Paris, sans intervenir dans la guerre civile.
Un relieur élu "responsable de la sécurité" du Xe arrondissement part à la recherche de la dernière jeune femme enlevée, dont le fiancé est sergent dans les rangs des communards.
L'auteur est clairement dans le camp de la Commune, et avance l'espoir d'un monde meilleur.
La répression fut féroce. Le roman est clair sur ce point, mais ne donne pas les chiffres : 1 000 morts dans les rangs de l'armée "régulière", entre 5 700 et 7 400 fédérés tués pendant les combats + 20 000 personnes fusillées sans jugement, 13 000 condamnations, dont 3 800 à la déportation en Algérie ou en Nouvelle- Calédonie, dont Louise Michel. L'état de siège subsista jusqu'en 1876.
19:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, littérature, histoire
23/05/2019
De la prise de la Bastille à la décapitation du roi
Un peuple et son roi
de Pierre Schoeller
avec Olivier Gourmet, Adèle Haenel, Gaspard Ulliel, Laurent Lafitte
en VOD
Le peuple est représenté par des artisans du faubourg Saint-Antoine dont la figure majeure est Olivier Gourmet, souffleur de verre. Mais qui est "le peuple" dont certains partis politiques, ou gilets jaunes, voudraient s'approprier la représentation ?
Au sein du peuple, certaines femmes posent ouvertement la question de leur place, de leurs droits.
Louis XVI est incarné par Laurent Lafitte, en décalage avec les représentations habituelles du monarque. Il campe un monarque taiseux et calculateur.
Entre 89 et 93, il y a 91 et la piteuse fuite jusqu'à Varennes qui révèle de façon crue le double jeu du roi.
De Pierre Schoeller, j'avais beaucoup aimé "L'exercice de l'Etat", avec, déjà, l'excellent Olivier Gourmet. J'ai été déçu par la mise en scène trop théâtrale d'"Un peuple et son roi".
15:54 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, histoire
21/05/2019
Une femme d'aujourd'hui
Gloria Bell
de Sebastian Lelio
avec Julianne Moore, John Turturo
Gloria a cinquante ans et n'en souffre pas. Divorcée, elle ne s'interdit rien.
Le film reflète la vie d'aujourd'hui des familles recomposées. Il faut vivre en composant avec l'ex et la nouvelle femme de l'ex, faire accepter son nouvel homme par les grands enfants devenus adultes. Quand sont échangés des souvenirs communs à la première famille, les nouvelles pièces rattachées ne peuvent que se sentir exclues.
Film plaisant avec quelques longueurs.
A voir pour Julianne Moore.
10:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
19/05/2019
Sadisme
1793
Niklas Natt och Dag
éditions Sonatine
1793, Suède. En France la Terreur est à l'ordre du jour. Les échos de la Révolution parviennent à Stockholm. La noblesse suédoise craint une contamination. D'autant plus que l'année précédente le Roi Gustave III a été assassiné. Le trône revient à son fils Gustave Adolphe IV, 14 ans, sujet à des accès de démence. La société est divisée entre une classe riche dégénérée et des pauvres qui vivent dans des conditions épouvantables.
C'est dans ce contexte qu'un vétéran de la guerre russo-suédoise repêche un corps mutilé, amputé de ses quatre membres, les yeux crevés, la langue arrachée. L'enquête est confiée à un magistrat tuberculeux.
Âmes sensibles s'abstenir. Celles et ceux qui aiment le "gore" seront servis.
"Personne ne devient criminel sans d'abord avoir été victime."
"Si la pensée dit une chose et la réalité une autre, c'est forcément la pensée qui se trompe."
09:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thriller, histoire
14/05/2019
Une grand-mère face à la tentation du Djihad
L'adieu à la nuit
d'André Téchiné
avec Catherine Deneuve, Kacey Mottet Klein
Dans un milieu assez aisé, une grand-mère aimante découvre que son cher petit fils qui lui dit partir au Québec a organisé, en réalité, son départ pour la Syrie via la Turquie, avec sa petite amie, après s'être converti à l'islam.
Rêve d'un "ailleurs" qui serait tellement mieux ! Aveuglement absolu, déni de réalité...
Vivant non loin de Lunel d'où partirent les premiers djihadistes français, je mesure bien la réalité du problème.
Mais que faire ? Comment convaincre que c'est une connerie à ne pas faire ?
Catherine Deneuve, dont c'est le huitième film avec Téchiné, n'en fait pas trop. Elle est juste bien.
15:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma