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13/09/2024

Année 62

Le pouilleux massacreur

Ian Manook

éditions La manufacture des livres

 

Pour une fois Ian Manook ne nous emmène pas dans des aventures à l'autre bout du monde, mais dans un petit voyage dans le temps : 1962.

Manook est né est 49, il avait donc alors treize ans. Pas assez pour être en deuxième année d'université comme le "héros" du livre, mais assez pour se souvenir de l'indépendance de l'Algérie, de l'OAS et de ses bombes, des manifestations, en particulier celle qui se termine tragiquement au métro Charonne, des grands travaux autour de Paris. Je n'ai pas le souvenir de la liberté de moeurs décrite dans ce roman.

"Je n'ai jamais joué au "pouilleux massacreur", jeu de cartes qui peut être assez cruel si vous tirez une carte avec un pique.

Mais je n'ai pas connu non plus de "bande" faisant des mauvais coups. Il est vrai que je ne vivais pas en banlieue...

 

"écrire, c'est évoquer des sentiments universels à travers des destins individuels. L'amour, la haine, la vengeance, le dégoût, le bonheur, ça n'atteindra les lecteurs que si tu les touches avec des histoires auxquelles ils peuvent s'identifier. Des histoires d'êtres de chair et de sang"

J'ai le même âge que Manook, mais je ne me suis pas vraiment identifié.

 

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar social

09/09/2024

Face au terrorisme

état de terreur

Hillary Rodham Clinton et Louise Penny

Babel noir (poche)

 

Une bombe dans un autobus à Picadilly, une autre dans un bus se rendant à la gare du Nord à Paris, une troisième ne va pas tarder, mais où ? Et plus encore ! Sur le sol américain ?

Nous avons du mal à croire que la Secrétaire d'état américaine puisse jouer un rôle central pour faire face à cet "état de terreur", mais nous la suivons avec plaisir dans ses tentatives en Iran, au Pakistan, en Afghanistan, à Moscou...

Je suis certain que la Secrétaire d'état Hillary Clinton se serait fait un plaisir de dire à Poutine en pleine face ce que se permet de dire la Secrétaire d'état de fiction.

Le portrait de l'ancien Président des Etats-Unis est une caricature, mais Trump n'est-il pas une caricature de Président ?

"un homme creux. Un récipient vide dans lequel  ces hommes et ces femmes ont déversé leurs ambitions, leurs indignations, leurs haines et leurs inquiétudes."

Le rythme est haletant et la lecture est aisée.

 

La montée de l'extrême droite est stigmatisée:

"Certains haïssent la diversité des Etats-Unis et les changements qu'elle a entraînés. Ils craignent pour leur gagne pain, leur mode de vie. Ils se considèrent comme des patriotes. Des fanatiques !"

"Le glissement vers la Droite des conservateurs raisonnables. Le déplacement de la Droite vers l'extrême Droite. De l'extrême Droite vers la Droite alternative. De leur rage et leur frustration, tous ces gens se sont radicalisés, poussés par un Internet rempli de théories délirantes, de "faits" fabriqués de toutes pièces et de politiciens suffisants qu'on autorisait à vomir des mensonges."

 

06/09/2024

Mystères et complots à Montpellier

Les pierres de la discorde

Yves Desmazes

Le papillon rouge éditeur

 

1693 : l'arc de triomphe à la gloire de Louis XIV, à l'entrée de la ville,  face au jardin du Peyrou, va bientôt être inauguré quand le jeune Annet reçoit un bloc de pierre sur la tête.

Annet, enfant abandonné confié au curé de son village parle l'occitan, le français et le latin, ce qui lui permet de servir d'interprete  à l'architecte qui ne comprend rien au parler des artisans locaux,  mais aussi à l'intendant du roi, Nicolas de Basville, et aussi leur répéter ce qu'il entend chez l'un et chez l'autre. A peine un peu d'espionnage. Est-ce pour cela qu'on a voulu le tuer ?

Annet n'a , en réalité que deux buts : découvrir ses origines et amasser assez d'argent pour pouvoir demander la main de sa belle amoureuse.

Les complots sont ceux ourdis par l'intendant du roi contre le cardinal de Bonzi, président des Etats du Languedoc, et réciproquement.

 

08:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique

04/09/2024

BD au Centre Pompidou

Bande dessinée

1964/2024

Centre Pompidou

jusqu'au 4 novembre

 

Les oeuvres de 130 artistes sont exposées en douze thèmes présentés en autant de salles.

- 1960 Contre-culture

Les années 60 marquent un tournant. C'est l'apparition d'Hara-Kiri et des héroïnes érotiques des éditions Losfeld. Le graphisme est "pop". On note l'inspiration des "comics" underground américains. Apparaissent également les reportages dessinés et les autotbiographies.

- Rire :

Gaston Lagaffe, Rubrique-à-Brac de Gotlib, et Claire Brétécher qui fait rire des travers de ceux que l'on appelle pas encore les "bobos".

- Effroi :

L'effroi vient du Japon et gagne la France avec un graphisme et des récits dérangeants.

-Rêve :

Le rêve donne libre cours à l'absurde, aux peurs, aux désirs. Rêves...et cauchemars !

-Au fil des jours :

Exprimer le temps qui passe

- Ecriture de soi :

Récits autobiographiques

-Couleur, noir et blanc :

Dans les années 80 l'esthétique du noir et blanc se renouvelle et la couleur explose avec des artistes comme Moebius.

-Histoire et mémoire :

Art Spiegelman avec Maus, le récit de la Shoah, Jacques Tardi qui nous raconte la Première guerre mondiale, Joe Sacco qui nous parle de Gaza, avant l'actuelle tragédie.

-Littérature :

L'adaptation en BD des grands auteurs de la littérature. Emma Bovary devient Gemma Bovery.

-Anticipation :

La science-fiction a toute sa place dans la BD, en particulier au Japon avec les mangas basés sur la robotique.

- Villes :

Dans les villes se déploie l'imagination des artistes.

-Géométrie :

Tout l'art de la structuration de la planche.

 

07:47 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, bd

02/09/2024

Histoire d'un conflit (XIXe-XXIe siècle)

Comment la Palestine fut perdue

et pourquoi Israël n'a pas gagné

Jean-Pierre Filiu

éditions du Seuil

 

Le livre est divisé en deux parties :

1) - Les trois forces israéliennes :

a) un sionisme historiquement chrétien

"un des actes de foi du courant "évangélique" est la croyance en la "seconde venue" de Jésus à Jérusalem pour y établir le Royaume céleste, une fois les Juifs "restaurés" sur la terre d'Israël."

"L'imprégnation biblique de la plupart des décideurs anglo-saxons se double de la détermination à fermer les portes des USA à l'immigration."

b) un pluralisme de combat

"Soit la dimension juive d'Israël est appelée à se dissoudre face à la démographie palestinienne, dans le cadre d'un Etat de droit assurant l'égalité à tous ses citoyens ; soit l'ambition démocratique de l'Etat juif est vouée à capituler face à la domination durablement imposée à des millions de Palestiniens"

c) une stratégie de faits accomplis

"à partir de l'été 48, l'Etat juif ne lutte plus pour sa survie mais pour obtenir le territoire le plus étendu, et donc le plus favorable à une campagne massive d'immigration juive."

"Ce renversement de légitimité qui fait passer les "droits" des immigrants sionistes avant ceux des Arabes de Palestine, est fondamental, car tout le reste en découle"

2) Les trois faiblesses palestiniennes

a) L'illusion arabe

"Les Palestiniens sont privés de représentation autonome par des Etats" supposés "frères"

"Les Palestiniens sont réduits à n'être qu'un peuple de réfugiés"

"L'appui financier du roi Faysal, du fait même de sa générosité désintéressée, constitue la seule intervention arabe à avoir renforcé sensiblement le nationalisme palestinien."

"En 1990, Arafat plaide en vain devant le Conseil de Sécurité de l'ONU en faveur d'une protection  internationale de la population palestinienne des territoires occupés"

b) la dynamique factionnelle

"Le Hamas accuse l'OLP d'avoir cédé à l'invasion intellectuelle de l'Occident en adoptant l'idée d'un Etat laïc"

c) le deux poids, deux mesures

"le nationalisme palestinien se réclame en vain du droit des peuples à l'autodétermination, au sortir de la Première guerre mondiale. Mais il découvre que dans le mandat confié par la SDN sur la Palestine, seul le peuple juif se voit reconnaître des droits nationaux, dont sont en revanche exclus les habitants arabes, pourtant majoritaires à 90%.

Et c'est une décision de la toute jeune ONU, en 1947 qui déclenche le début de l'exode de la population arabe de Palestine, bien avant la proclamation de l'Etat d'Israël.

C'est encore l'ONU qui en 1949 créée une agence dédiée aux réfugiés palestiniens, agence chargée de les assister dans leur exil, plutôt que de garantir leur droit au retour dans leur patrie.

C'est toujours l'ONU qui après l'occupation par Israël, en 67, du reste de la Palestine mandataire, continue de réduire le peuple palestinien à un statut collectif de réfugiés sans droits nationaux."

"Israël présente le paradoxe d'un Etat créé par une décision de l'ONU, le plan de partage de la Palestine de 1947, qui va pourtant contester avec constance, et jusqu'à maintenant, la supposée "partialité" de l'ONU à son encontre."

"la réalité est que la domination islamiste à Gaza est confortée par le blocus israélien. Le Hamas, loin d'être affecté par un effondrement généralisé, investit avec succès dans la contrebande."

Conclusion : "sans un cadre de coexistence, un tel rapport de force n'apportera à l'Etat juif ni la sécurité, ni la stabilité, ainsi que l'épouvante du 7 octobre l'a démontré."