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12/02/2024

Rellire l'histoire du sionisme

Deux peuples pour un Etat ?

Shlomo Sand

éditions Seuil

 

"Pour de nombreux intellectuels juifs critiques, il était clair que le désir de créer un Etat juif exclusif sur une terre peuplée en majorité par des Arabes entraînerait un conflit violent et insoluble."

"Avec l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Israël, les massacres perpétrés par le Hamas et les bombardements de la bande de Gaza la question d'un Etat binational où Israéliens et Palestiniens seraient citoyens d'un même Etat est devenue une urgence pour toute la région."

"7,5 millions d'Israéliens-juifs dominent, par une politique d'expulsions, de déplacement, de répression et d'enfermement, un peuple palestinien-arabe de 7,5 millions de personnes, dont une grande partie est privée de droits civiques et des libertés politiques élémentaires."

"Il est évident qu'une telle situation ne pourra durer éternellement."

"Ici, c'est un Etat d'apartheid." (Tamir Pardo, ancien chef du Mossad)

"l'oppression sévère et la négation des droits élémentaires de la population locale ont suscité une résistance violente, entraînant une répression toujours plus rude."

"Depuis cinquante-six ans, plusieurs millions de Palestiniens vivent sous un régime militaire et sont privés de droits civiques, juridiques et politiques. Plus grave encore : les Palestiniens soumis à l'occupation doivent vivre à côté de colons dans une situation d'apartheid de plus en plus évidente. Il leur est interdit d'habiter dans les colonies où ils sont autorisés uniquement à travailler. Il leur est interdit d'épouser un Juif ou une Juive et ils ne peuvent pas obtenir la citoyenneté israélienne."

"Seule l'intégration égalitaire dans le cadre d'un pouvoir commun serait à même de garantir qu'Israël  puisse être un refuge pour tous ses habitants."

"En 1923, nombre de sionistes instruits savaient qu'il n'y avait jamais eu d'exil de masse de la population locale dans l'Antiquité, ni même de vague d'émigration importante. Nombreux sont ceux qui jugeaient probable que les paysans locaux palestiniens étaient les descendants des anciens Hébreux. Les Arabes n'ont pas exterminé la population rurale qu'ils y ont trouvée."

"Le recours au mythe de l'exil et du retour vers "la terre des ancêtres" après deux mille ans d'errance est devenu la doxa du sionisme, le présentant comme un fait historique authentique."

"Les récits de la Bible ont été transformés en "faits historiques" "On peut déplorer que cette falsification historique manifeste n'ait pas posé problème aux historiens israéliens qui savaient pertinemment qu'il n'existe à ce jour aucune trace ou témoignage d'un exil organisé par les Romains ou par les autres."

"Israël doit accorder l'égalité civique aux Palestiniens sous occupation"

"Israël se trouve face à un choix simple : continuer d'être un Etat d'apartheid ou avancer progressivement vers un Etat binational fondé sur l'égalité avec une citoyenneté égale et commune pour les Palestiniens et les Israéliens, dans le cadre d'une fédération, avec des institutions dont une partie incarnera la souveraineté partagée, et l'autre formulera les aspirations culturelles et nationales spécifiques."

"On ne peut plus séparer les deux populations et partager le pays de façon équitable"

"Le futur Etat palestino-israélien devra être une démocratie associative, qui stimulera et développera deux langues et deux cultures, tout en préservant l'autonomie interne de chaque communauté."

 

02/02/2024

La genèse du conflit israélo-arabe

Les origines du conflit israélo-arabe

1870_1950

Georges Bensoussan

Que sais-je n° 4099 (inédit)

 

"Au début du XIXe siècle, on ne distingue pas la Palestine de la Syrie, laquelle englobe les Etats actuels (ou territoires) de Syrie, Liban, d'Israël, de Palestine et de Jordanie?"

"L'empereur Hadrien raye de la carte le nom du royaume de Judée et le remplace par Palaestina"

"Si les métayers arabes ne sont pas dépossédés au sens juridique du terme, ils se sentent arrachés à une terre dont ils avaient le sentiment qu'elle était devenue la leur par le travail fourni."

"L'attachement à une terre que les Juifs n'habitent plus depuis longtemps, mais qui figure au coeur de leur imaginaire national."

"Imprégnée des idéaux du socialisme et du populisme russe, la communauté des immigrants juifs entend bâtir une société égalitaire en inventant le modèle collectiviste et autogéré du kibboutz."

"la violence demeure endémique entre les deux communautés qui deviennent peu à peu deux sociétés"

"l'immigration de classes moyennes apporte un capital privé qui contribue à l'essor économique du pays et rend compte de son urbanisation."

"à mesure que les violences séparent les populations, la partition se dessine par un double mouvement d'exclusion"

"le parti communiste est la seule formation politique à accueillir les Juifs et les Arabes."

"l'unité arabe ne se fait que sur le refus d'accorder des droits politiques à la minorité juive, y compris à Jérusalem, où les Juifs sont majoritaires."

"la Palestine arabe semble devoir se battre sur deux fronts à la fois, l'adversaire sioniste et les ambitions de l'émir Abdallah de Transjordanie"

"en avril 1948, la défaite palestinienne est consommée en moins de six semaines"

"avant la défaite militaire des Palestiniens, près de la moitié de la population a déjà fui. la fuite des élites, convaincues que leur exil sera de courte durée,  dès les premiers combats. Près de la moitié des réfugiés arabes fuient la guerre, les représailles, le chaos économique et l'anarchie intérieure sans avoir été explicitement expulsés."

"L'Etat d'Israël accordera la pleine et totale égalité sociale et politique à tous ses citoyens, sans distinction de race, de croyance et de sexe." (David Ben Gourion)

"Il n'y a pas eu de départs massifs à la suite d'un ordre venu de dirigeants arabes, de même qu'il n'y a pas eu de la part de l'Etat d'Israël une politique systématique d'expulsion"

"C'est désormais moins la fuite des réfugiés qui pose problème que l'interdiction qui leur est faite de rentrer chez eux."

"Le conflit a provoqué l'exode de 700 000 à 750 000 réfugiés palestiniens. 160 000 Palestiniens demeurent dans ce qui devient l'Etat d'Israël dont ils sont devenus citoyens"

"En quelques années, 750 000 Juifs du monde arabe vont s'installer en Israël dans des conditions précaires"

 

08:29 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, palestine

21/06/2018

La question de Palestine

L'invention de la Terre sainte

1799/1922

Henry Laurens

éditions Fayard

 

"La petite Palestine, petit canton de l'Empire ottoman,  pas plus grande qu'un ou deux départements français, a pris une place qu'elle n'avait jamais occupée dans les imaginaires, sauf peut-être dans la période des croisades."

"Après s'en être passée pendant cinq siècles, l'Occident réinvente La Terre sainte."

Plus la France se laïcise, plus en défend ses droits sur les Lieux saints chrétiens."

"La montée des différentes formes d'antisémitisme génère l'expression d'un nationalisme juif dont la forme la plus radicale sera le sionisme."

"Loin d'être un humanitarisme, le sionisme est un volontarisme qui ne peut se réaliser que dans le retour aux origines."

"Dès les années 1900, le sionisme commence à se heurter au nationalisme arabe palestinien.

"A l'horizon 1900, toutes les conditions définissant la question de Palestine sont présentes : deux groupes humains se constituant en peuples revendiquant une même terre, avec un rôle permanent des acteurs impériaux extérieurs à la région."

"Durant la Grande Guerre, Français et Anglais mènent une politique hésitante et contradictoire destinée à leur assurer le soutien des mondes juif et musulman." "La contradiction des engagements pris est patente."

"Cette terre qui était sainte pour les religions l'est devenue pour les nations au cours des deux derniers siècles."

 

08:27 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, palestine

17/03/2015

Nétanyahou : on ne peut plus clair !

Il n'était pas difficile de deviner qu'avec Nétanyahou, les négociations n'étaient qu'un simulacre pour tromper l'opinion publique internationale. La poursuite de l'implantation de colonies dans les territoires occupés était révélatrice d'une volonté politique évidente.

Campagne électorale oblige, il a été on ne peut plus clair : pas d'Etat palestinien tant qu'il sera Premier ministre.

Il ne serait pas grave qu'il n'y ait toujours pas d'Etat palestinien si, sur le territoire d'Israël et de la Cisjordanie, se constituait un Etat laïc, avec des droits égaux pour ses habitants, sans tenir compte de leur religion. Mais ce n'est pas ça que Nétanyahou a en tête.

Il pratique la politique du pire : une tension permanente anxiogène qui le favorise électoralement. Un affaiblissement de l'Autorité palestinienne et le renforcement du Hamas pour justifier sa politique belliciste. En fermant la voie de la constitution d'un Etat palestinien, il favorise la montée des extrémismes, en particulier islamistes. Il le sait et, comme toujours, il est bien décidé à en jouer.

Lors de mes premiers voyages en Israël, il y a trente ans, la droite expliquait que les Palestiniens avaient déjà un Etat : la Jordanie. Aujourd'hui, la  droite radicalisée de Nétanyahou veut les envoyer au Pakistan...

J'espère que ceux qui considèrent que c'est Dieu qui leur a donné cette terre et que les autres doivent en partir ne seront pas majoritaires aujourd'hui...

 

20/09/2011

Adhésion de la Palestine à l'ONU

A la recherche de la solution impossible ?

 

 

1) Je suis un laïc. Je ne suis pas favorable aux Etats basés sur une religion, ni au Pakistan, ni ailleurs.

Je rêve de pays où vivent en harmonie les gens,  sans se préoccuper de la religion des voisins.

Hier une délégation est venue au Parlement européen expliquer que cette terre leur a été promise par Dieu, et qu'il faut respecter la volonté de Dieu.

L'argument n'est pas nouveau. Pour moi, il est irrecevable.

La laïcité, c'est ce que proposaient les Palestiniens. Cela ne leur a pas été accordé, pas plus que le droit au retour,  pour ceux qui ont été chassés par les armes en 1947 et 1967.

 

2) Je n'étais pas né en 1947, mais je ne suis pas certain que la résolution 181 qui a décidé de créer deux Etats, Israël et la Palestine était sage.

63 ans plus tard cette résolution n'est toujours pas devenue une réalité, au moins pour un des deux Etats.

 

3) Les Palestiniens qui on choisi la voie guerrière ont échoué. Le terrorisme est une réponse du faible au fort, mais il tue des innocents et conduit à une impasse.

Il ne faut pas oublier que c'est l'échec des négociations de Camp David qui a lancé la 2ème "Intifada". L'humiliation que subissent les Palestiniens conduit à une frustration qui ne peut être que néfaste à la paix dans la région.

Il faut éviter un "choc des civilisations".

 

4) Les Palestiniens qui ont choisi la voie pacifique ont également échoué. Au moins pour l'instant. Ont-ils un autre choix que de tenter d'exister par la voie diplomatique ?

En 1999 la "communauté internationale" a promis aux Palestiniens un Etat "le moment venu". Mais qui décidera du "moment venu" ?

 

5) Si deux Etats existent, cela doit inclure le droit de tous d'y vivre et d'y pratiquer leur religion, en Israël comme en Palestine, y compris pour les300.000 habitants des colonies illégales, qui doivent accepter qu'ils ne vivent pas en "Judée / Samarie".

 

6) Il est évident que seule l'adhésion à l'ONU peut provoquer une reprise des négociations, d'Etat à Etat, éventuellement avec la médiation de la communauté internationale. Israël a le droit de poser la question de sa sécurité. Il est clair que la Palestine de 2011 n'épousera pas les frontière de 1967, encore moins celles de 1947. Mais Israël ne pourra pas continuer à imposer par la force ses solutions de colonisation.

 

7) Tout le monde comprend bien que cette question constitue, aux Etats-Unis,  un enjeu électoral majeur. Les dirigeants américains ont fait toute la pression possible sur les dirigeants palestiniens pour qu'ils renoncent à demander l'adhésion de la Palestine à l'ONU, en particulier un chantage financier (600 millions de $ d'aide par an), en plus de la pression sur 70 Etats membres de l'ONU qui se voudraient souverains.

 

8) L'Union européenne est condamnée à renoncer à avoir une politique étrangère commune : soit elle se divise et chaque pays vote comme il l'entend à l'ONU, soit elle est unie et pour cela doit s'aligner sur les USA, comme le font systématiquement certains Etats.

 

9) Heureusement il semble que l'Union européenne n'ose pas, à ce stade, faire trop de chantage sur son aide (1 milliard d'euros par an), mais on me dit que sa "Haute représentante" demande aux Palestiniens l'engagement de ne pas avoir recours à la justice internationale à l'encontre d'Israël. N'est-il pas déplorable qu'Israël craigne à ce point les Cours internationales de justice ?

 

10) Même si les USA mettent leur veto à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, si 2/3 des Etats membres de l'organisation reconnaissent, de façon bilatérale, l'Etat palestinien, la preuve sera faite que la "communauté internationale" reconnaît au peuple palestinien le droit à un Etat, à côté d'Israël, comme prévu en 1947.