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14/09/2023

Florence au temps de la Renaissance

Perspective(s)

Laurent Binet

Grasset

 

1557, Florence. Le peintre Pontormo est retrouvé mort au pied de fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans, commandées par Cosimo de Médicis, Duc de Toscane.

L'artiste été assassiné avec ses outils de travail.

Seul un homme connaissant bien les techniques de peinture peut mener l'enquête. Pour l'aider,il se tourne vers Michel-Ange qui travaille à sa chapelle Sixtine. Le nouveau Pape veut faire voiler les nudités qui orne la chapelle du Vatican. Les nudités florentines sont également critiquées. Au point de tuer l'artiste ?

L'inquisition  est "insensible aux beautés de l'art, pour qui toute représentation du corps humain est une offense faite à Dieu."

Cosimo doit faire face aux convoitises de sa cousine,  Catherine de Médicis, reine de France car épouse du roi Henri II, alliée au républicain florentin Piero Strozzi.

Tout le monde est suspect !

Roman à la forme originale, épistolaire, comme "Les liaisons dangereuses".

L'auteur, Laurent Binet, s'est fait connaitre en 2010 avec l'excellent "HHhH".

 

"La perspective nous a donné la profondeur. Et la profondeur nous a ouvert les portes de l'infini. Nous ne pouvions prétendre égaler le Dieu créateur, mais nous pouvions, mieux que les prêtres, porter sa parole au travers d'images muettes ou de statues de pierre. C'est la perspective qui permet de voir l'infini, de le comprendre, de le sentir.

"Si le peuple des petits artisans, commerçants, apprentis, unissait ses forces à celles des ouvriers, des valets, des commis, alors chacun en tirerait le plus grand profit, car nous pourrions peser assez pour exiger la création de nouvelles corporations, non pas verticales mais transversales, auxquelles seraient attachés de nouveaux droits."

"La satire n'est-elle pas l'arme des faibles pour ridiculiser les grands ?"

 

05/07/2023

Pont aérien

De sang et d'acier

Harald Gilbers

éditions Calman Lévy

 

Berlin 1948. Harald Gilbers poursuit ses portraits de Berlin, commencés avec "Germania" qui se déroulait en 1944. Comme dans "Germania" il s'agit d'arrêter un tueur en série. La recherche est compliquée par la division de la ville en secteurs. Le "mur" n'a pas encore été construit mais les passages d'un secteur à l'autre deviennent difficiles, surtout pour les polices. Car en 1948 s'opère la scission entre les polices d'un côté du secteur soviétique, de l'autre des Occidentaux. Le commissaire  Oppenheimer choisit l'Ouest.

Il est beaucoup plus difficile pour les policiers que pour les meurtriers de passer d'un secteur à l'autre. Les crimes peuvent avoir lieu à l'Ouest ou à l'Est. Heureusement, avec intelligence, les policiers des deux côtés se mettent d'accord pour travailler ensemble, au mépris des ordres de leurs hiérarchies.

Les soviétiques instaurent le blocus de Berlin Ouest. Les habitants sont privés d'électricité et de nourriture alors que la reconstruction est loin d'être achevée. Les Alliés ne cèdent pas et mettent en place un "pont aérien" qui donne le titre original au roman.

 

 

"La guerre était terminée depuis trois ans mais les Berlinois vivaient toujours au milieu des ruines."

"Sur scène, des hommes de couleur différente jouaient ensemble. Ils ne cherchaient pas à se livrer bataille à cause de théories raciales absurdes. Le groupe prouvait une chose : la coopération sociale et le respect mutuel n'étaient pas une utopie."

"les meurtriers ne sont acceptés par la société que quand ils portent un uniforme."

"l'antisémitisme était toujours bien présent. La profanation de cimetières juifs avaient repris juste après la fin de la guerre. Un phénomène qui touchait tous les secteurs de Berlin."

 

08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique

15/06/2023

Entrer en guerre, ou pas ?

Hollywood s'en va en guerre

Olivier Barde-Cabuçon

Série noire / Gallimard

 

Septembre 1941 : Roosevelt et les Démocrates voudraient que les USA entrent en guerre contre l'Allemagne nazie.  Les Républicains s'y opposent sur le thème d'"America First". Certains ne cachent pas leur anti-sémitisme.

Hollywood est du côté des démocrates. Des films favorables à l'intervention se préparent, avec plus ou moins de difficultés. Le tournage d'un film en particulier concentre tous les enjeux de l'époque.

Une détective privée a été embauchée pour protéger la vedette du film, et le film lui même. Elle est lesbienne, portée sur la boisson mais supérieurement intelligente. Un personnage ouvertement inspiré de Chandler.

Rebondissements à quasiment chaque chapitre, jusqu'à la fin, car il y a des traitres !

 

 

 

18:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique

03/06/2023

Une nouvelle aventure de Nicolas Le Floch

L'énigme du Code noir

Laurent Joffrin

éditions Buchet.Chastel

 

Avril 1791 à Paris. L'Assemblée constituante est divisée entre les "amis des noirs" qui veulent appliquer l'égalité face aux défenseurs de la propriété. La catégorie des "libres de couleur", esclaves affranchis, peut être un point d'entrée vers l'égalité.

Laurent Joffrin continue à faire vivre les personnages inventés par Jean-François Parot.

Le "Code noir" dont il est question a été établi par Louis XIV, officiellement pour limiter les excès des propriétaires d'esclaves. En réalité il leur donnait quasiment tous les droits.

"Black Lives matter" ?

 

"C'est un fait qu'il y a environ cinq cent mille captifs à Saint-Domingue, pour moins de soixante-dix mille Blancs. Sans férule, les Noirs auraient tôt fait de renverser l'ordre des choses et de se livrer aux dernières exactions contre les familles de planteurs."

"L'esclavage a été aboli dans le royaume depuis des lustres, par un édit du roi Louis X le Hutin. Depuis, tout esclave qui touche le sol de France est réputé libre."

"Condorcet a demandé, en forme de sarcasme, qu'on rédigeât de nouveau le premier article, pour écrire, non pas "les hommes" mais "les hommes blancs naissent et demeurent libres et égaux en droits."

"C'est Saint-Méry qui a inventé ce mot : il faut défendre "l'aristocratie de l'épiderme"

 

 

16:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique

10/05/2023

Le premier roman d'Anne Perry

L'étrangleur de Cater Street

Anne Perry

10/18

 

Anne Perry vient de décéder, à l'âge de 84 ans. La presse française en a peu parlé alors qu'elle a vendu des millions de livres, généralement des polars historiques. Elle vivait entre l'Ecosse et Los Angeles.

Ce roman est le premier de la série "Charlotte et Thomas Pitt" qui en compte une trentaine.

Au delà de l'énigme policière, le roman montre la société anglaise de l'époque victorienne. Difficile de ne pas y voir une critique acerbe d'une société divisée en classes sociales quasiment hermétiques. Le pur jus du snobisme anglais.

Charlotte appartient à une famille bourgeoise. Pas question de se compromettre avec des classes inférieures, comme celles des commerçants...ou des policiers !

Sa soeur rêve de se faire épouser par un Lord pour monter d'un cran dans la hiérarchie sociale.

Les bigots obsédés par le désir, des autres, ne sont pas épargnés.

Une société dans laquelle les femmes ne peuvent être que dépendantes des hommes, donc reléguées au second plan.

Sans grande déclaration mais une peinture qui parle d'elle même à travers ce polar qui raconte l'enquête d'une série de meurtres dans un quartier honorable.

 

"Je n'ai jamais rencontré un vrai pauvre"

"Je me demande ce que les apparences laissent filtrer de la nature profonde, ce que nous savons réellement sur autrui."

"Les sentiments féminins, les principes des femmes ne s'appliquent pas aux hommes."

 

 

08:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique