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28/04/2019

Reine mère

Catherine de Médicis

scénario : Mathieu Gabella

historien : Renaud Villard

dessin/couleurs : Paolo Martinello

éditions Le Monde, Glénat, Fayard

 

Fille de Laurent de Médicis, orpheline l'année de sa naissance, mariée à 14 ans, avec une dot brillante, veuve à 40 ans d'Henri II, mère de dix enfants, dont  trois rois de France successifs sur lesquels elle aura une grande influence jusqu'à sa mort à 70 ans, âge canonique à l'époque.

La grande question débattue par les historiens est sa responsabilité dans les massacres de la Saint Barthélémy (environ 10 000). Comme l'écrit Renaud Villard : " l'historien doit assumer que la vérité absolue, incontestable, définitive, n'existe pas en histoire."

Florentine, les complots sanglants ne lui sont pas étrangers. Son premier fils, François II est sous l'influence de son épouse Marie Stuart qui appartient à la famille ultra-catholique des Guise. Catherine s'empressera de la renvoyer en Ecosse pour l'écarter de la régence, car le nouveau roi, Charles IX,  n'a que 10 ans. Elle gardera toujours l'espoir d'établir une concorde durable, aidée en cela par son principal ministre Michel de l'Hospital.

Le problème d'un position médiane est que les deux camps sont mécontents. Mais son édit de tolérance préfigure le fameux édit de Nantes. Elle ne laissera pas l'image d'une reine mère pacificatrice.

 

08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

02/04/2019

Tandem de grande classe

Le petit bleu de la côte ouest

Manchette / Tardi

éditions Folio policier / Futuropolis

 

Jean-Patrick Manchette est un auteur marquant du roman policier noir français. Avec son style direct, il mêle aventures et critique sociale.

Tardi, avec son trait aussi noir que le propos de Manchette, était le dessinateur tout trouvé pour mettre en BD ces romans, comme il l'avait fait pour "Voyage au bout de la nuit" et "Mort à crédit". La preuve qu'il est possible d'être un militant bien à gauche et capable de comprendre le travail de Céline, écrivain génial mais antisémite et partisan de Pétain jusqu'à Sigmarigen ("D'un château l'autre").

"Le petit bleu de la côte Ouest" raconte l'aventure d'un cadre commercial portant secours à un accidenté de la route que deux tueurs cherchent à éliminer parce que le mourrant aurait pu lui livrer des secrets.

On boit beaucoup d'alcool, on fume également, sur fond de musique de jazz, et le lecteur y prend plaisir.

 

 

 

08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, polar

26/03/2019

Jeanne fantasmée

Jeanne d'Arc

Scénario : Jérôme Le Gris

Historienne : Murielle Gaude-Ferragu

Dessin et Couleurs : Ignacio Noé

éditions Le Monde, Glénat et Fayard

"Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées"

 

"Toutes les femmes médiévales que nous connaissons sont des saintes ou des reines". Comme l'écrit l'historienne Murielle Gaude-Ferragu :" le mythe de la Pucelle finit par recouvrir la réalité du personnage."

La BD a du mal à s'extraire de la légende, donc des légendes miraculeuses.

Comme l'écrivit l'historien Jules Michelet : " Jeanne d'Arc est l'incarnation du peuple devenu soudain l'acteur de l'histoire de France." Jeanne voulait continuer la guerre, Charles VII voulait s'entendre avec le Duc de Bourgogne, pour le détacher de son allié anglais. Ce qu'il fera en 1435, quatre ans après la mort de Jeanne. Jeanne n'était plus dans la ligne. Le roi ne fera aucune proposition pour payer une rançon, pratique pourtant courante à l'époque. L'album présente Charles VII repentant, et demandant pour cela un procès en réhabilitation. Mais n'était-ce pas pour qu'il ne soit pas dit qu'il tenait sa couronne d'une hérétique ?

L'historien Gérard Noiriel nous rappelle que "huit ans après la mort de Jeanne fut instaurée la "taille" comme impôt permanent prélevé dans chaque famille du royaume, à l'exception des nobles et des clercs, afin de financer l'armée royale. Une armée permanente, composée de mercenaires. C'est à ce moment là que l'Etat royal s'est vraiment imposé. Le double monopole de l'impôt et de la force publique" (Une histoire populaire de la France)

La BD évoque "l'infâme traité de Troyes", sanctionnant la défaite d'Azincourt, qui déshérite le dauphin. L'historien Yann Potin demande :"à moins que ce ne soit, plus banalement l'une de ces tentatives, courantes en Europe, de construire la paix perpétuelle par l'union des couronnes." Comme Pologne et Lituanie, Castille et Aragon, France et Navarre...(dans "Histoire mondiale de la France", dirigée par Patrick Boucheron)

Comme l'écrit François Reynaert ("Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises") : "Durant trois siècles la mémoire de Jeanne disparaît." "Il faut attendre le XIXe siècle pour assister à son grand retour." "La droite catholique est folle de la vierge inspirée qui, au nom de Dieu, a sauvé la France et son roi." Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920...et aujourd'hui utilisée par l'extrême droite !

 

 

08:44 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, bd

31/01/2019

Au temps de la Ségrégation

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Prix Pulitzer 1961

Harper Lee

adapté et illustré par Fred Fordham

éditions Grasset

 

Un classique de la littérature américaine, délicatement adapté en BD,  après l'avoir été au cinéma (avec trois Oscars)

L'action se passe en Alabama où sévit la Ségrégation, pendant la grande Dépression de 1930.

Atticus est veuf, et élève seul ses deux enfants pré-adolescents. Avocat, il est "commis d'office" pour défendre un homme noir accusé d'avoir violé une femme blanche. Malgré les attaques haineuses dont il est l'objet, il fait son travail de défenseur et démontre l'innocence de l'accusé pendant le procès. Malgré sa brillante démonstration, le jury condamne le pauvre homme. Atticus et ses enfants sont marginalisés par une grande partie de la communauté blanche de la ville.

Malheureusement, malgré les combats menés, les préjugés restent tenaces.

 

"Une inoubliable histoire de courage et de conviction, sur le devoir d'agir quel qu'en soit le prix." Barack Obama.

 

 

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature

19/01/2019

Espagne, juillet 36

La guerre civile espagnole

Paul Preston

Adaptation et illustrations : José Pablo Garcia

édition Belin

 

Paul Preston, historien britannique, docteur en Histoire d'Oxford, enseignant à la London School of Economics, spécialiste de l'histoire de l'Espagne contemporaine. Je trouve que le titre d'un de ses autres ouvrages "Une guerre d'extermination" s'applique mieux aux évènements survenus en Espagne lors de cette période. Il ne s'agissait pas d'une "guerre civile", mais d'une guerre de militaires rebelles, avec des troupes marocaines comme fer de lance, soutenus par Hitler et Mussolini,  contre d'autres militaires ("70% des généraux et un peu plus de la moitié des colonels restèrent fidèles à la République"), et surtout contre une population civile mal armée pour se défendre.

"On estime que le nombre des assassinats en zone franquiste est trois à quatre fois supérieur à celui des assassinats en zone républicaine." "Franco qualifiait de "rédemption morale" les tueries qui suivaient la prise de nombreuses villes."

Pour expliquer, Preston remonte au début du XIXe siècle avec l'antagonisme entre une bourgeoisie progressiste d'un côté et de l'autre la noblesse terrienne et l'Eglise. J'ai déjà eu l'occasion de parler de la Constitution libérale, la Pepa adoptée à Cadix en 1812,  annulée par Ferdinand VII.

 

"La dépendance vis-à-vis d'un marxisme français rigide et simpliste que promouvait l'inflexible leader Pablo Iglesias porta préjudice au parti socialiste."

"En 1939, 70% de l'opinion britannique était favorable à la République, alors que le gouvernement conservateur était partisan de Franco."

"En refusant à la République le droit d'acheter des armes, les Britanniques se dispensaient d'aider les forces révolutionnaires."

"Franco concéda aux Allemands d'importantes richesses minières et des droits d'exploitation."

"Fin octobre 36, un peloton franquiste exécuta 14 prêtres basques.Ni le Vatican, ni les hiérarques de l'Eglise espagnole ne condamnèrent les exécutions."

"L'Eglise vit ses efforts au service de la cause rebelle récompensés par le contrôle exclusif de l'éducation."

 

08:37 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire, espagne