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26/07/2009

cote 512

La cote 512

 

Thierry Bourcy

 

Folio policier n°497

 

 

Célestin est policier de profession. En 1914, il aurait pu choisir de rester "à l'arrière" pour continuer à exercer sa profession. Mais il monte bravement au front. Et quand il soupçonne un meurtre, au milieu de cette "boucherie" générale, sa passion professionnelle reprend le dessus, et il enquête.

 

En fait,  le meurtre, et donc l'enquête,  n'interviennent qu'après une centaine de pages et ne sont qu'un ingrédient pour décrire les horreurs de la guerre, et les chagrins des femmes. Le livre, dessiné, de Tardi, sur la "grande" guerre, est, de ce point de vue, probablement plus fort.

 

 

"Il était rare que les crimes de la rue le menassent chez les aristos, c'était la misère qui, d'ordinaire, engendrait la violence"

 

"Est-ce la guerre qui nous rend fous, ou faisons nous la guerre parce que nous sommes fous ?"

 

"La guerre est une manière d'assassinat. Collectif et officiel."

 

"L'armée, c'est comme la police : pour un poilu qui fait son devoir et va risquer sa vie, tu as deux embusqués dans les bureaux, le cul bien au chaud, et qui font tout pour te rendre la vie impossible"

 

"Les statistiques, c'est la jouissance des cols blancs"

 

"A quoi bon tout raconter, puisque la moitié des choses qui se passent ici ne sont pas croyables ?"

 

"Il arrive toujours un moment où la guerre est au dessus de nos forces"

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

18/07/2009

Lorraine connection

Lorraine connection

 

Dominique Manotti

 

Editions Payot / Rivages / Noir (format poche n°683)

 

 

L'histoire commence comme un roman social qui montre la colère ouvrière face aux conditions de travail, à la sécurité non assurée, aux primes promises et jamais versées,  le désespoir face au chantage à la délocalisation.

Impossible de ne pas penser à la situation actuelle dans tant d'entreprises.

 

Puis le social devient financier, crapuleux jusqu'aux meurtres.

Le désastre de la sidérurgie lorraine hante tout le monde. Les subventions, en particulier européennes, abondent.

Des jeux d'écriture, des comptes numérotés au Luxembourg, des rachats d'entreprises : tout est romancé, tout pourrait être tellement vrai. Y compris le Président du Conseil régional, ancien de l'OAS. Le Président de la Région a changé,  mais tout le système de connivence entre "élites" est tellement actuel, comme le climat social délétère !

 

Le style est nerveux, parfois à la limite du télégraphique.

 

Au total un vrai, bon polar,  avec une dimension politique et sociale décapante, malheureusement toujours d'actualité.

 

 

"Tu gagnes assez de fric pour le claquer, et avoir envie d'en gagner encore plus. Et jamais assez pour être vraiment riche et t'en foutre"

 

"Les sommes que manient les bureaucrates bruxellois nous introduisent dans la catégorie supérieure de la corruption."

 

 

09:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

12/07/2009

La princesse des glaces

La princesse des glaces

Camilla Läckberg

Editions Actes Sud

Grand prix de la littérature policière 2008

 

Beaucoup de points communs avec Millénium : polar suédois, même éditeur français, couple pour mener l’enquête (dans ce cas une romancière et un policier), mêmes secrets dans une grande famille,  violences conjugales et pédophilie.

Espérons que cela reflète des préoccupations plus qu’une réalité généralisée.

Les personnages sont attachants, dans cette petite ville de province, ancien village de rudes pêcheurs, reconverti dans le tourisme.

 

« Charrier un policier pour son salaire, c’est comme se moquer d’un handicapé »

« Comment quelqu’un pouvait avoir envie de sucer un truc qui puait autant qu’une cigarette ? »

« Le soutien-gorge qu’elle portait était une excellente preuve du progrès de la science au service de l’humanité »

« Depuis son enfance, on avait inculqué à son épouse qu’une femme doit à tout prix dissimuler qu’elle a une quelconque forme d’intelligence et mettre toute son énergie à être seulement belle et désemparée »

 

10:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature

05/07/2009

Sépulcre

Sépulcre

Kate Mosse

Editions JC Lattès

 

« Par l’auteur  de Labyrinthe », dit la page de couverture.

De « Labyrinthe », l’auteur a repris la technique des deux récits parallèles à deux époques différentes : la contemporaines dans les deux cas, l’épopée cathare pour « Labyrinthe », la fin du XIXe siècle pour « Sépulcre ».

Autre point commun : Carcassonne et sa région : pour « Sépulcre »,  Rennes les Bains et Rennes le Château, rendus célèbres par « Da Vinci Code ». Mais il n’est pas question de la descendance du Christ. Le « trésor des Templiers », autre fantasme à propos duquel ces communes sont souvent évoquées, est tout juste mentionné. L’héritage wisigoth, «richesses qu’avaient contenues le Temple de Salomon, pillées par les Romains à la fin du 1er siècle,  trésor légendaire dont les Wisigoths s’étaient à leur tour emparé,  durant la mise à sac de Rome » (Ve siècle), est d’avantage mentionné, sans que la piste ne soit explorée plus avant, tout comme celle qui aurait pu nous conduire à Claude Debussy.

N’ayant jamais été attiré par les tarots, « devenus, à l’époque de la Révolution française, une méthode de divination, une façon de relier le visible et le connu à l’invisible et à l’inconnu », et ne croyant pas à leurs pouvoirs, ni à tout ce qui est surnaturel, n’ayant pas plus peur d’Asmodée que des autres démons,  j’ai eu quelque mal à « accrocher », les intrigues policières étant, par ailleurs, délibérément secondaires.

En bref : j’avais bien aimé « « Labyrinthe », j’ai moins aimé « Sépulcre ».

 

« Il ne venait même pas aux journalistes l’idée de vérifier par eux-mêmes la véracité des informations qu’on leur avait fournies ».   

« Ce que nous appelons civilisation est juste une façon pour l’homme d’essayer d’imposer au monde naturel ses propres valeurs »

« La musique est une façon toute personnelle de réagir à la vibration »

09:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

28/06/2009

l'épervier

L’épervier

Patrice Pellerin

Edition Dupuis, collection Quadrants

 

Le Chevalier Yann de Kermeur va-t-il pouvoir éviter à la France du « bien aimé » Louis XV de perdre le Canada ? Nous savons bien que nous, mais cela n’empêche pas de retrouver avec plaisir les aventures d’un héros chevaleresque, dont les historiens, en particulier les historiens de la marine, garantissent la qualité dans la reconstitution du contexte historique et des détails maritime.

Le premier cycle, de huit premiers tomes, a été réédité et compilé. Les aventures se déroulaient en Bretagne, sur mer et en Guyane, au rythme d’une enquête policière.

Les femmes y étaient belles, intelligentes et courageuses.

Avec « La Mission » », le second cycle commence au Canada, nous amène à Versailles, et ne devrait pas tarder à nous ramener au Canada, plus tourné vers l’espionnage.

On retrouve,  dans ce début de deuxième cycle,  les qualités du premier : scénario soigné, avec des aventures, des rebondissements, de l’Amour, des trahisons, des dessins réalistes « à l’ancienne », des couleurs qui en font autant d’œuvres d’art.

A suivre…

 

10:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd