Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/11/2009

Lumen

Lumen

Ben Pastor

Actes Sud / Actes noirs

 

Cracovie, 1939. La Pologne vient d’être envahie par les armées de l’Allemagne et de l’URSS.

Quelques partisans tentent de résister.

Un jeune officier allemand enquête sur l’assassinat de la mère supérieure d’un couvent de la ville, puis sur le suicide du capitaine avec qui il partageait un appartement réquisitionné.

Morts marginales quand l’horreur s’abat sur le pays.

Les énigmes trouveront leurs solutions à la fin, après d’innombrables fausses pistes. La lumière sera faite : « lumen » en latin.

L’enquête est l’occasion de montrer la vie que les occupants font subir aux Polonais, les relations difficiles entre l’armée d’une part et la SS et la SD d’autre part, les « états d’âme », et même la prise, puis la crise, de conscience du jeune universitaire devenu officier, « vidé de son insouciance ».

Et au passage quelques histoires d’amour, ou simplement de désirs sexuels.

 

« Si la lumière qui est en vous n’est que ténèbres, combien seront grandes les ténèbres mêmes ! » (Evangile selon Matthieu)

« En la regardant il sentait l’essence troublante et muette de cette intimité »

« Un homme amoureux ne se suicide pas »

« Les vieilles bases du comportement viril n’ont pas changé : un homme ne pleure pas, ne ment pas et n’embrasse pas d’autres hommes ; un homme sait comment dire « merci » à la femme avec qui il vient de faire l’amour ; si nécessaire, un homme se bat à mort pour les causes qui en valent la peine »

« Nous sommes tous faibles. Notre point de rupture varie, c’est tout.

08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

22/11/2009

Nous voilà

Nous voilà

 

Jean-Marie Laclavetine

 

Prix du roman historique

 

Gallimard

 

 

"Nous voilà" fait allusion au célèbre hymne "Maréchal nous voilà !", entonné par les enfants des écoles pendant la guerre.

Du Maréchal (Pétain) il est question, et l'auteur lui "taille un costard" (en bois) : "Opportuniste au dernier degré, uniquement soucieux de contrer Foch. Unique général français à avoir préconisé l'abandon de la Lorraine. Il a usurpé le titre de sauveur de Verdun".

 

Mais il est question surtout de la génération post soixante-huitarde, "l'époque d'avant le sida, d'avant la tristesse pragmatique, d'avant le chômage",  qui arrive aujourd'hui à la soixantaine : "nous voilà !"

 

Pour relativiser les choses, il est bon de rappeler que la frange de notre génération qui vivait en communauté, si elle a toujours eu les faveurs des journalistes et des romanciers, représentait un % minime. Parmi cette minorité, certains, issus de la haute société, s'en sont bien sortis. D'autres peuvent dire, comme une des protagonistes : "j'ai voulu changer le monde, je n'ai réussi qu'à massacrer ma vie".

 

C'est un roman qui a des accents autobiographique. Je n'étais pas à la manifestation anti-nucléaire de Creys-Malville, en 1977, mais le chapitre qui y est consacré ressemble à un reportage vécu.

 

Par contre,  j'étais étudiant à l'Université de Paris 8 Vincennes, et la scène montrant un enseignant accordant, par lâcheté, des bonnes notes au héros du livre ressemble plus à la reprise d'un ragot qu'à la vérité.

Certains "départements" (notamment économie, philosophie) par refus de la sélection, ne donnaient pas de notes, et tous les étudiants inscrits se voyaient attribuer les "unités de valeur", "quelque soit le degré de paresse ou d'inculture", comme dit l'auteur. Le ministère de l'éducation a pris au mot leur refus des diplômes : les leurs n'ont pas été validés !

Dans les autres départements a été mis en place un système de contrôle continu des connaissances. Les exposés y tenaient plus de place que les devoirs sur table. Il n'y avait pas d'amphithéâtres magistraux,  mais des cours en petits groupes. Nous mettions les tables en rond ou en carré. En cours de géographie nous allions souvent, avec le professeur,  sur le terrain, les pieds dans  la glaise. Même en Histoire nos cours n'oubliaient jamais le lien avec la réalité contemporaine.  Une révolution, pacifique,  à l'université...juste après 68 !

Mes années d'université ont été des années de découvertes et d'émerveillements, sans substances hallucinogènes.

Mais, comme dit l'auteur "la mémoire est une bonne romancière"

 

 

"L'autonomie est la sœur de la solitude"

 

"Elles nous en auront fait voir ! Tellement voir, et si peu toucher."

 

"On a chaud, on a froid, on croit que c'est l'amour, et c'est le choléra"

 

"Il entrait en elle comme on entre chez soi, avec une joie calme faite d'abandon, de soulagement et d'oubli"

 

"La balle qui te tuera demain partira peut-être du fusil que tu as négligé de ramasser"

 

"L'esprit de jouissance a supplanté l'esprit de sacrifice" (Philippe Pétain, Maréchal de France)

 

"J'applique la loi française, avec humanité, mais avec fermeté" (Xavier Vallat, Commissaire aux questions juives...on dirait du Besson !)

 

"Ils sentaient déjà sur eux se refermer la mâchoire de glace des années tristes"

 

"On a cru que ce n'était qu'un début ! Ce n'était que le dernier sursaut d'une civilisation devenue sénile, obscène d'égoïsme et de suffisance"

 

"Fierté d'être arrivés, déception pourtant de n'être pas allés encore plus haut, sourde désillusion de n'avoir rencontré l'Histoire que dans un bout d'essai, mêlé à l'excitation du frottement clanique de l'entre-soi, du pouvoir et de la notoriété partagée".

 

"L'amour : un travail, une longue peine. Il n'est pas donné. Il ne vient pas des nuées comme une foudre. Il se construit petit à petit. Il se cisèle avec patience, il se mérite, il se décide."

09:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

21/11/2009

Le dresseur d'insectes

Le dresseur d'insectes

 

Arni Thorarinson

 

Editions Métaillé Noir

 

Ayant apprécié deux romans de l'auteur islandais Arnaldur Indridason, je me suis  lancé dans ce roman, tout autant policier, de cet autre auteur islandais.

 

Le personnage personnel n'est pas commissaire de police, mais journaliste, travaillant en étroites relations avec la police, vivant dans une petite ville du Nord du pays. "L'Islande profonde !"

Points communs entre les deux hommes : vivant seul, relations difficiles avec les femmes, des enfants déjà grands, avec la culpabilité de ne pas prendre le temps de s'en occuper, trop pris par leurs enquêtes.

 

Comme dans "La voix" d'Indridason et "Millénium", les abus sexuels subis par les enfants sont vigoureusement dénoncés. Mode littéraire du moment,  ou symptôme réel d'un problème particulièrement  grave dans les pays nordiques ?

Autres maux des sociétés nordiques évoqués au fil du roman : l'alcoolisme, une relative permissivité sexuelle et le suicide.

La plongée dans un centre de désintoxication, pour les besoins de l'enquête, est intéressante.

Comme dans "Millénium", le journaliste se voit confronté aux problèmes des relations entre la rédaction et la puissance économique propriétaire du journal.

 

Je suis resté interrogatif sur le titre du roman, l'explication qui se trouve à la fin étant peu explicite : "Celui qui s'essaie à dresser les insectes s'attaque à une tâche difficile, ces derniers ayant une fâcheuse tendance à se dérober.

Que fait alors le dresseur d'insectes ?

Il écrase du pied ceux qui tentent de lui échapper.

Et ces insectes là entrent dans la catégorie de ce qu'on appelle les dommages collatéraux."

 

 

"Le silence est une cachette qui couvre d'un voile le non-dit. Le silence est une discussion, une dispute menée par d'autres moyens".

 

"La croissance n'est qu'une appellation politiquement correcte pour désigner la cupidité"

 

"Tu prends le premier verre. Le deuxième te prend."

 

  "Un homme peut être heureux avec n'importe quelle femme pourvu qu'il ne soit pas amoureux d'elle" (Oscar Wilde)

 

"Il n'existe qu'une seule chose plus difficile que d'élever un enfant : parvenir à se montrer exemplaire. C'est à ce moment là qu'on devient imparfait".

 

08:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

15/11/2009

Happy Sex

Happy Sex

 

Zep

 

Réservé aux adultes

 

Editions Delcourt

 

 

Titeuf est bien connu, surtout par les élèves de primaires, leurs parents et grands parents.

Son créateur, Zep, avait imaginé une initiation sexuelle, pour la Cité des sciences de La Villette, sous le titre "Le zizi sexuel".

 

Cette fois-ci il s'adresse directement aux adultes, parents et grands parents des lecteurs de Titeuf.

Quelques planches ont été publiées par Libération à la fin de l'été.

 

Une soixantaine de petites histoires dessinées, avec talent, pour nous faire sourire des petits problèmes sexuels... des autres.

Ce n'est pas porno, mais ce n'est pas non plus pour les bambins.

 

L'ensemble est tendre et drôle, dans l'esprit de Titeuf.

 

09:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd

14/11/2009

le vieux qui lisait des romans d'amour

Le vieux qui lisait des romans d'amour

 

Luis Sepulveda

 

Points P.70

Prix "Relais H" et Prix "France culture" 1992

 

 

Le livre est dédié à Chico Mendes, défenseur de la forêt amazonienne, assassiné avant la parution du livre.

Comme le faisait Chico Mendes,  ce livre parle des équilibres fragiles qui lient l'homme et son environnement.

 

C'est donc l'histoire d'un vieux (environ 60 ans...) qui vit dans la forêt amazonienne.

Venu là en colon, mais ne devant sa survie qu'à son amitié avec les indiens.

Autre avantage,  indiscutable : il savait lire, et dans ses lectures, ce qu'il préférait, c'était les romans d'amour...

 

Un tout petit livre,  par son format, qui a mérité le rare exploit d'être récompensé à la fois par le très populaire jury des "relais H" et par "France Culture"...

 

 

"Les pauvres pardonnent tout, sauf l'échec"

 

"Nul ne peut s'emparer de la foudre dans le ciel, et nul ne peut s'approprier le bonheur de l'autre au moment de l'abandon"

 

"Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire"

 

08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature