10/05/2009
L'ultime secret de Toutânkhamon
Toutankhamon
L'ultime secret
Christian Jacq
Pocket n°13913
La langue copte, qui n'est plus utilisée aujourd'hui qu'à des fins liturgiques, est celle des anciens Egyptiens. Christian Jacq fait donc des Coptes les authentiques descendants et héritiers du peuple des pharaons, et des prêtres de l'Eglise fondée en 40 par Saint Marc, les gardiens de la sagesse antique, transmise de manière ésotérique.
La quête du héros fait penser à celle du Graal : le secret de la vie éternelle, "l'ultime secret" de Tout-ânkh-Amon dont le nom signifie "symbole vivant du mystère". L'ânkh, la croix ansée, est l'emblème de la vie.
Ses aventures, pleines de rebondissements, sur fond de lutte séculaire entre le Bien et le Mal, de la Lumière contre les Ténèbres, se déroulent au moment de la chute du roi Farouk, rendu responsable de la défaite face à Israël. Nasser s'appuie sur l'armée, sur fond de mécontentement de la population. La moitié des terres est possédée par 2% de privilégiés.
Les Américains savonnent la planche aux Britanniques, colonialistes arrogants qui tiennent le canal de Suez.
Le héros rencontrera l'Amour, bien entendu, et celui-ci durera jusqu'à la fin des temps...
Christian Jacq, docteur en égyptologie, est parfois accusé, par ses éminents collègues, de prendre quelques libertés avec l'Histoire, dans ses romans. Ce livre est un roman, se basant sur des faits historiques, et laissant une large place à l'imagination, jusqu'au surnaturel.
Il nous permet de nous distraire tout en nous instruisant et en nous faisant réfléchir, sur le sens de l'Histoire, sur le sens de la vie, sur le sens des religions.
Libre à vous de croire, ou non, qu'"issu d'une confrérie initiatique égyptienne, le Christ a tenté de transmettre au monde une partie de l'enseignement pharaonique."
"La vérité peut parfois n'être pas vraisemblable"
"Legenda signifie "ce qui doit être lu et connu"
"L'administration coloniale ne s'intéressait guère aux conditions de vie effroyables de la majorité de la population. On n'ouvrait pas d'écoles, on ne construisait pas de logements sociaux, on ne luttait pas contre les maladies, mais on faisait des affaires juteuses avec les adulateurs de Farouk. Avec l'aide de la famille royale, les spéculateurs s'enrichissaient sur le dos des paysans."
"Tant que le soleil et la lune se lèveront à leur place, l'espérance d'une vie juste nous animera"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
03/05/2009
Putain de guerre
Putain de guerre
1914-1915-1915
Tardi et Verney
Editions Casterman
Putain de guerre, en général, putain de guerre de 14/18 en particulier.
Le texte est sobre : la mobilisation, la guerre, l’ennemi, les tranchées, Verdun vus par un simple soldat, ouvrier parisien dans le civil. Il ne fait pas de grands discours : il raconte ce qu’il voit et ce qu’il ressent.
Les dessins de Tardi sont fabuleux. Ils pourraient se passer de textes tellement ils sont explicites, en noir et blanc ou en couleurs.
Une très belle leçon d’Histoire et d’humanité.
Un seul regret : aucune mention des tentatives de Jaurès pour tenter d’empêcher la course à la folie, et son assassinat.
« La France ne pouvait se refaire autrement que par la guerre qui purifie » Alfred Baudrillart, évêque, 16/08/1914
09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
02/05/2009
Le silence de Mahomet
Le silence de Mahomet
Salim Bachi
NRF Gallimard
Une vie de roman d’aventures. Ce livre n’est pas une biographie, mais donne des éléments romanesques de fragments d’une vie racontée tour à tour par Khadija, la première épouse, plus âgée, et assez riche pour le faire vivre, puis par Abbou Bakr, le disciple, puis par Khalid Ibn al-Whalid, l’adversaire, qui l’aimait pourtant, et enfin par Aïcha, la dernière épouse, si jeune.
Le livre parle de Mahomet, qui reste silencieux, et de Dieu, le même que celui des Juifs et des Chrétiens. Mahomet « le voulait arabe pour les Arabes ».
« Cette éternelle jeunesse que retrouvent les hommes à l’l’âge mûr »
« Une vie dépend beaucoup de son accomplissement et non de sa durée »
« Si les rêves d’un être se réalisent tous, alors celui-ci aura vécu mille fois plus qu’un autre ».
« L’âge, ignoble, consume les espérances »
« Régner, c’est décevoir »
« Imiter un idiot ne constitue pas une sagesse »
« Ses jambes soutenaient ce temple où s’abîmait mon âme »
« L’esprit vole dans le ciel quand la parole se traîne sur terre »
14:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
25/04/2009
OSS 117 répond toujours
OSS 117 répond toujours
Jean Bruce
Presses de la cité
Impossible de trouver le moindre exemplaire d'OSS, ni chez les libraires, ni chez les bouquinistes.
Que sont devenus les centaines de milliers (millions ?) d'exemplaires vendus dans les années 50 et 60 ? Détruits ? Amoureusement conservés dans des collections privées ? Que sont devenus "Moche coup à Moscou", "Cache-cache au Cachemire" et "OSS tue le taon" ?
La sortie du deuxième film ne les a pas fait ressortir de leurs cachettes, et les "Presses de la cité" n'ont pas cru bon de les rééditer.
"OSS au Caire, nid d'espions", (premier film d'une longue série ?) se passait dans les années 50. Tout le monde se souvient de Dujardin offrant la photo du Président René Coty, en récompense de haute valeur. Il y avait adéquation temporelle entre le film et les livres.
Si "Rio ne répond plus", OSS 117 "répond toujours", du moins à l'époque.
Hubert Bonisseur de la Bath, colonel de la CIA, est beau, "athlétique, souple, un physique avantageux, un mélange de Gary Cooper et de Douglas Fairbanks" (si vous ne savez pas qui était Douglas Fairbanks, demandez à votre grand-mère, si elle aimait Zorro), il a un regard "d'acier", et il ne fume pas, alors que le tabagisme n'était pas encore dénoncé.
L'action se passe à Thulé, à mi-chemin entre le Nebraska et l'Oural. Un endroit idéal pour les espions ! L'Arctique était déjà un emplacement géostratégique majeur.
C'est un livre de 1953 (même précoce, je ne savais pas encore lire, d'où me vient donc ce livre ?), au langage assez châtié : on se rend aux "commodités". On écoute de la musique sur le "phonographe". La morale est assez stricte : une femme médecin est radiée de l'ordre pour avoir pratiqué trois avortements. On fornique peu. La prostitution est clandestine. Une femme dans les bras, Hubert ressent "un violent émoi".
Pas grand chose à voir, donc, avec l'OSS 117 de cinéma qui, de Rio, ne répond plus.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
18/04/2009
Pirates
Pirates
SAS n°177
Gerard De Villers
Le dernier SAS, paru le mois dernier, mais vraisemblablement écrit il y a quelques mois, tombe en plein dans l'actualité.
Avec, comme souvent, une analyse géopolitique qui ne manque pas de pertinence :
1) les USA ne s'intéressent aux pirates somaliens que depuis qu'ils ont passé alliance avec les talibans locaux : c'est parce que la "Task force 150" de l'OTAN, basée à Djibouti et se concentrant sur le Yémen, avait pour seul but la lutte contre le terrorisme que l'Union européenne a mis en place sa première opération navale dans le cadre de la Politique Européenne de Défense et de Sécurité, "ATALANTE" (dont le livre, probablement écrit avant sa mise en place, ne parle pas) ;
2) la solution, avant d'être maritime, est d'abord sur terre, dans la stabilisation et le développement de la Somalie.
Rappel géographique et historique :
La Somalie est grande comme trois fois la France. Le Somaliland, partie de la Somalie qui avait été colonisée par les Britanniques est indépendant de fait, même s'il n'est pas reconnu par la communauté internationale et est calme et stable, avec des élections pluralistes.
La Somalie est dans l'anarchie la plus totale depuis la chute du dictateur Syad Barré, en 1991.
Contrairement à d'autres parties d'Afrique, le déchirement de la Somalie n'est pas ethnique, tribal, linguistique ou religieux : les Somalis sont partagés en clans, tous semblables, tous musulmans.
Les Américains ont sponsorisé une expédition de l'armée éthiopienne pour chasser les "Tribunaux islamiques", fanatiques religieux, mais qui avaient rétabli un semblant d'ordre. Mais, comme toute armée étrangère d'occupation, l'armée éthiopienne a été obligée de repartir.
L'Union européenne finance une force de paix de l'Union africaine, dont le but essentiel est de se terrer pour éviter d'être massacrée, et dont les soldats, majoritairement ougandais, n'hésitent pas à vendre leurs armes à ceux qu'ils sont censés "contenir". Ce qui prouve qu'une force de paix peut, éventuellement, maintenir celle-ci, mais ne peut pas l'imposer.
La "communauté internationale", au premier rang de laquelle figure l'Union européenne, finance un "Gouvernement de Transition", qui ne gouverne rien, et un "parlement", non élu, qui parlemente avec lui même, quand il siège (jamais dans la capitale, trop dangereuse)...
Les Somaliens fuient leur pays par centaines de milliers. C'est l'argent de la diaspora qui fait vivre les membres des familles restés au pays.
"Toutes les combines sont bonnes pour survivre. La plus récente et la plus juteuse est la piraterie.", "déversant sur ce pays misérable des dizaines de millions de dollars".
Grâce aux rançons versées par les premières victimes, "d'artisanale, la piraterie est devenue industrielle". Elle utilise des bateaux-"mères", éventuellement provenant de la piraterie, d'où partent des vedettes rapides permettant de partir à l'abordage des cibles, choisies grâce à l'"Automatic Identification System", qui permet également de repérer les navires de guerre qui pourraient protéger les victimes qui ne sont pas armées.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature