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28/03/2009

Le jour et l'heure

Le  jour et l’heure

Guy Bedos

Editions Stock

 

Guy Bedos a 75 ans (et oui, le temps passe vite ; « vieillir, c’est le meilleur moyen de ne pas mourir »), il est clair qu’il a peur de la mort. Il invente le personnage d’un presque sexagénaire qui apprend qu’il a un cancer, qui a peur de la mort (« le pire n’est pas la mort, mais la peur de la mort »), et qui décide donc de choisir « le jour et l’heure ».

Cela donne un roman à l’humour grinçant qui parle du « droit de mourir dans la dignité » (« tu accoucheras dans la douleur, tu crèveras dans la douleur » ; « droit de mourir dans la dignité, certes, mais d’abord droit de vivre dans la dignité »), mais aussi de la vie, des relations entre parents et enfants devenus adultes.

 Guy Bedos nous livre, en prime,  comme sur scène, quelques « revues de presse » sur l’actualité, « un festival de l’horreur et de la saloperie ».

 

 

« L’avantage du pessimisme, c’est qu’on ne peut avoir que de  bonnes surprises »

« Se suicider trop tôt, c’est manquer de mémoire et d’imagination »

« L’avantage de l’écriture, c’est qu’on peut se relire »

« Je frôle la soixantaine, mais il n’y a pas d’âge pour être orphelin »

« J’ai remplacé la foi par la conscience »

« Si on me cherche, on ne me trouve pas, on me perd »

« Le corps a ses raisons que la raison ne connaît point »

« Il a été contaminé par une excessive absorption de romantisme »

« Il n’y a qu’un seul bonheur dans la vie, aimer et être aimé »

07:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

22/03/2009

La dernière Conférence

La dernière Conférence

 

Marc Bressant

 

Editions de Fallois

 

 

Dernière Conférence internationale, de la CSCE (Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe), issue des Accords d'Helsinki, avant liquidation du "Pacte de Varsovie",  quand le partage de Yalta était encore considéré comme une donnée,  "aussi imparable que la rotondité de la terre".

 

Quand la Conférence commence, le Mur, de Berlin, est toujours en place. Elle se termine, quatre mois plus tard,  en se réjouissant de la fuite du "Génie des Carpates".

 

L'auteur est diplomate et a participé à plusieurs Conférences internationales. Il nous montre quelques aspects de celles-ci ("un petit univers, avec ses rites, ses crises, ses relations"), tout en nous faisant revivre ces évènements qui ont bouleversé l'Europe il y a vingt ans.

 

Comme c'est un roman, l'Amour et la Mort sont également présents.

 

Extraits :

 

"Sexagénaire dans pas même six mois : l'impuissance qui s'installe embrasse large"

 

"Tout est simple quand le hasard vous a fait naître sur les bords de la Seine"

 

"Prendre au sérieux les choses sérieuses sans jamais se prendre au sérieux"

 

"Je ne crois plus du tout à ma nomination. Rage froide devant ce qui m'apparaît comme une injustice sans nom, vanité blessée, exaspération d'enfant gâté"

 

"Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout"

 

"Londres est une ville où certains s'arrangent pour survivre"

 

  "Déclarer la guerre est une pratique tombée en désuétude"

 

"Ce qui s'est passé en Pologne et en Hongrie a fait perdre leurs boussoles aux dirigeants de l'Est, habitués à l'intervention des blindés soviétiques en cas de crise intérieure"

 

"Tchernobyl, en 1986, avait apporté la démonstration irrécusable de l'incapacité de la patrie du socialisme à maîtriser l'avenir"

 

"D'un système totalitaire on ne sort que totalement"

 

"L'implosion est le moteur de l'Histoire"

 

"Pas de pitié pour les ennemis de la pitié"

 

"Les mots n'embrayent que sur des cervelles déjà convaincues"

 

"S'il est capable de se passer de Dieu, l'homme ne peut pas vivre sans Diable"

 

"Il faut à la vie des témoins pour exister"

 

"Quand les réactions des Pouvoirs assiégés se font incohérents, les assaillants ont gagné"

 

 "Tout ce qui rappelle aux hommes que les carottes ne sont jamais cuites mérite de rester vivant sous leurs crânes durs"

 

"Les choses ne sont pas difficiles à faire, ce qui est difficile, c'et de se mettre en état de les faire" (Brancusi)

 

"Tu peux tuer le messager de la vérité, pas l'écho de ses pas" (proverbe transylvanien)

 

"Pour donner leur chance aux libertés retrouvées, nous devons en profiter à chaque seconde" (Sakharov)

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

21/03/2009

Bienvenue à Boboland

Bienvenue à Boboland

 

Dupuy et Berberian

 

Editions "fluide glacial"

 

 

"Bobo", signifie "bourgeois bohême". Des gens qui ont de l'argent mais préfère la "bohême" comme style de vie. Les auteurs en font un nouveau snobisme qui a quitté le ghetto de Neuilly, Passy pour le canal Saint Martin, a renoncé à la Rolex, probablement parce qu'il est impossible d'en trouver dans le commerce équitable, a abandonné le costume cravate parce que chez les créatifs ça ne se fait pas, piquenique bio et se fait bronzer, de préférence nu(e),  sur sa terrasse,  avant de regarder des émissions culturelles à la télévision, car l'espace disponible de leur cerveau n'est pas à vendre à Coca.

Des gens que je trouve plus sympathiques que les bourgeois traditionnels, mais dont on a le droit de se moquer, avec talent...

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd

14/03/2009

un homme très recherché

Un homme très recherché

John le Carré

Editions du Seuil

 

Plusieurs livres de John Le Carré ont été adaptés avec succès au cinéma. Le plus récent étant « la constance du jardinier ». « Un homme très recherché » devrait en apporter un nouvel exemple.

John Le Carré situe souvent ses romans dans le monde de l’espionnage, qu’il connait de l’intérieur. Ce livre est à la limite de la caricature à l’égard des « honorables correspondants », qui doivent lutter ensemble, tout en se « tirant dans les pattes », contre le terrorisme, devenu majoritairement islamiste.

Le personnage central est un jeune Tchéchène arrivé clandestinement à Hambourg. Sa situation l’amène à rencontrer une jeune avocate idéaliste et un banquier privé, « adolescent de soixante ans aux prises avec sa testostérone déclinante ».

Ce  livre parle, incidemment, des « sans papiers », « tolérés, selon une politique de paupérisation délibérée, jusqu’à leur expulsion sommaire. « Free World », de Ken Loach en raconte également long sur la question…

 

« La cause de la mort, c’est la naissance »

« Nous préférons être bernés que cyniques »

« Sa priorité dans la vie n’était pas d’encourager ses subordonnés, mais de leur envoyer la Loi à la figure, l’unique arme qu’elle savait utiliser »

  « On ne peut pas attendre d’une intuition qu’elle réalise nos utopies personnelles »

« L’information n’est pas la connaissance »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

07/03/2009

Le meilleur reste à venir

Le meilleur reste à venir

Sefi Atta

Editions « Actes Sud »

 

Nous suivons l’itinéraire d’une jeune Nigériane, de Lagos, des années 70 aux années 90. De la guerre du Biafra à quelques dictatures militaires.

L’itinéraire d’un combat de femme, dans sa vie quotidienne, pour le respect des femmes, jusqu’au respect des droits humains dans leur ensemble, à commencer par les enfants.

Un roman initiatique qui parle aux femmes et à tous les êtres humains épris de dignité.

Extraits :

« Présidente, ça n’existe pas. Qui ferait la cuisine pour son mari ? »

« Pour qui ils se prenaient à nous juger selon la couleur de notre peau ? »

« Les gens parlaient de l’influence de la culture occidentale, comme si la culture occidentale était partout la même en Occident, et ne changeait jamais »

« La religion yoruba est la religion africaine la plus exportée : Cuba, Brésil, Haïti »

« Même la reine d’Angleterre saurait se battre si elle passait un peu de temps à Lagos »

« Les femmes sont encensées lorsqu’elles renoncent à leur droit de protester »

« Comment m’incliner devant un homme que j’avais vu nu, dont j’avais touché les fesses ? »

« J’avais épousé un homme auprès de qui je pouvais m’endormir, pas un homme qui pouvait me tenir éveillée toute la nuit. La seule manière pour lui de me faire crier au lit, c’était de péter sous la couverture !»

« C’est plus facile de contourner une pierre que de la briser »

« Les hommes se battent pour leur terre, les femmes pour leur famille »

« C’est une chose de faire face à une communauté africaine et de leur dire de traiter une femme comme un être humain. C’en est une autre de faire face à une dictature africaine et de leur dire de traiter les gens comme des citoyens. »

« Un continent capable de produire un Mandela. J’ai confiance en ce continent là. »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, afrique