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18/05/2017

1832

Les Misérables- 2

Victor Hugo

Adaptation : Daniel Bardet

Dessins : Bernard Capo

Couleurs : Arnaud Boutle

éditions Glénat

 

 

1832 : le choléra sévit à Paris pendant tout le printemps. En juin, l'étincelle fut la mort du général Lamarque, homme de renommée et d'action. il siégeait entre la gauche et l'extrême gauche. Des barricades sont érigées dans les quartiers populaires. La répression est sanglante . Gavroche en est resté la figure emblématique. "On assassine le peuple". Ce peuple qui avait permis à Louis Philippe de devenir roi des Français deux ans plus tôt.

Jean Valjean sauve l'amoureux de sa fille adoptive, Cosette, en passant par les égouts et meurt heureux. "Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.

 

"Le jour où une femme qui passe devant vous dégage de la lumière en marchant, vous êtes perdu, vous aimez, vous n'avez plus qu'une chose à faire, penser à elle si fixement qu'elle soit contrainte de penser à vous."

 

17:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature

17/05/2017

Dans l'ombre d'un candidat à l'élection présidentielle

Dans l'ombre

 

Edouard Philippe et Gilles Boyer

 

Editions JC Lattès

 

 

J'ai hésité à acheter ce livre de presque 600 pages, écrit par deux militants de droite, l'un élu, l'autre "conseiller". Je n'ai pas regretté : il est excellent et plein d'humour.

 

C'est un roman policier,  avec des mystères, et même des meurtres, avec de l'action et des questions. Ce roman policier a la particularité de se dérouler dans le monde politique, à l'occasion d'une élection présidentielle.

L'action est supposée se passer au sein du grand parti de droite, mais cela parle de fraude à l'occasion du vote des militants pour la "primaire". Une primaire au sein du grand parti de la droite ? Une fraude à l'occasion du vote des militants serait-elle imaginable au PS ?

Les relations entre l'équipe de campagne et le candidat, ainsi qu'au sein de l'équipe du candidat, les relations avec les journalistes, ces relations humaines intenses, véritables objets du roman, sont probablement transposables de droite à gauche...

 

 

"La politique, c'est souvent savoir faire naître un espoir. Et après d'être prêt à gérer les déceptions"

 

"Un politique, c'est une aptitude à sentir et à toucher les gens, à leur faire comprendre que l'on est à la fois comme eux et différent."

"Les saltimbanques de la politique qui savent mimer l'intérêt pour les autres, la grandeur d'âme et la simplicité des manières"

"Je n'en connais pas qui se pense inutile. Ou qui conçoive que quelqu'un d'autre ferait mieux"

"Pourquoi solliciter le suffrage des électeurs si on ne pense pas sincèrement qu'on va faire mieux ?"

"Fondamentalement, pour faire de la politique, il faut avoir un ego."

"Un bon déjeuner politique, c'est celui où l'autre parle de son sujet favori : lui-même"

"En politique, on devient rarement riche, mais il est difficile de ne pas finir gros"

 

"Il faut toujours rire avec ses adversaires en politique. Si vous ne riez pas avec eux, c'est que vous êtes sectaire, ou inquiet, ou chiant. Dans tous les cas, c'est mauvais signe".

 

"Un monde où les gens sont plus méchants et plus retors que la moyenne"

"Dans la vie, on a peur de ce qu'on ne comprend pas"

"La paranoïa, c'est la maladie professionnelle de l'homme politique et des apparatchiks"

"Même les paranoïaques peuvent avoir des ennemis"

"Un type qui travaille en politique depuis vingt ans et qui n'a pas d'ennemis ne fait pas bien son boulot"

"Qui peut passer plus de temps à lutter contre les gens du même bord qu'avec des gens du bord opposé ? Un homme politique !"

"Rien de tel que le spectacle d'une guerre fratricide pour exciter la presse politique"

"Les combats acharnés au sein de la même famille laissent forcément des traces"

 

"Il ne disait rien, puisqu'il n'avait rien à dire, ce qui démontrait une grande intelligence et une forme d'originalité radicale dans le milieu politique"

 

"C'est fou comme quand quelqu'un pense comme vous, vous avez tendance à le trouver intelligent"

"Dans le monde politique, on finit toujours par trouver convaincant ce qu'on a envie d'entendre"

 

"Dans ce métier, il est essentiel de savoir attendre"

 

"En politique, beaucoup de choses ne servent à rien, mais il faut les faire correctement"

 

"Etre un perdant, c'est un problème. Mais être un mauvais perdant, c'est un péché mortel"

21:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique

07/05/2017

Comme s'ils n'existait plus de fascistes aujourd'hui.

L'administrateur provisoire

Alexandre Seurat

éditions du Rouergue

 

L'auteur apprend que son arrière grand-père a été "administrateur provisoire" de biens de juifs spoliés pendant la guerre. Confronté au silence des aînés de la famille, il se plonge dans les archives du "Commissariat général aux questions juives." Il imagine, sous forme de roman,  le sort de trois de ces familles juives spoliées.  C'est une page sombre de son histoire familiale qui ressort, reflet d'une période peu glorieuse pour notre pays.

Parmi ces familles, celle de Pierre Dreyfus, "fils du trop célèbre Alfred Dreyfus". "Il a aidé son père à écrire ses mémoires, il les a publiés, il rejoindra bientôt les Forces Françaises Libres". "Que Dreyfus soit capable de trahir, je le conclus de sa race" écrit l'aïeul.

Conformément à la loi du 22 juillet 1941 "relative aux entreprises biens et valeurs appartenant aux juifs", décrétée par "Nous, Maréchal de France", "l'administrateur provisoire a de plein droit, les pouvoirs les plus étendus".

Sont concernées toutes les entreprises ayant plus d'un tiers de juifs dans leur conseil d'administration.

"La loi française ne fait nullement reposer la définition juridique du Juif sur le critère religieux. Elle se contente de l'utiliser comme élément de discrimination." (règlement du Commissariat aux questions juives)

L'administrateur provisoire prend possession des biens, dresse l'inventaire, fait un appel d'offres ou liquide.

"Certains subtilisent, falsifient, extorquent par le chantage, s'arrangent pour racheter avec l'idée de revendre très vite beaucoup plus cher (ce que les règlements vichystes interdisent formellement). Le produit de la vente est bloqué sur un compte à la Caisse des dépôts".

Ceux qui sont déportés, via Drancy ou Pithiviers, ceux qui parviennent à s'enfuir ne réclament rien, ne touchent rien...

En juin 1943, l'arrière grand-père est relevé de ses fonctions. Son successeur se plaint de toutes ses irrégularités. Il s'est attribué des honoraires "significatifs", pris sur les biens confisqués. Il a "prélevé plus de deux fois plus que ce à quoi les règlement vichystes l'autorisaient."

En 1947, est mis en place, au ministère de la Justice, un "service de contrôle des administrateurs provisoires. En 1952, le dossier de l'arrière grand-père est classé "à titre interruptif de prescription". "Il n'a jamais été jugé, il a vécu tranquille après ça."

Il faudra attendre 1997 pour mesurer toute l'ampleur de la spoliation des Juifs de France.

 

 

07:28 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, littérature

30/04/2017

Le retour de Bernie Gunther

Les pièges de l'exil

Philip Kerr

éditions du Seuil

 

Après quelques incursions dans d'autres projets littéraires, Philip Kerr nous propose un onzième tome des aventures de son détective allemand Bernie Gunther.

Celui-ci est devenu concierge d'un grand hôtel sur la côte d'azur, au milieu des années cinquante,  à la recherche de la tranquillité. Il a perdu de son humour cynique.  Bien entendu, le passé le rattrape.

Son chemin croise celui de Somerset Maugham, ancien espion et homosexuel notoire. Bernie se trouve plongé dans le scandale des "espions de Cambridge", agents doubles au service du KGB, par idéalisme. En pleine guerre froide.

"Le sénateur Mc Carthy ne s'en prend pas seulement aux communistes, mais aussi aux homosexuels, la fameuse peur lavande."

Mais c'est dans l'évocation de la période de la guerre que Kerr est à son meilleur. Ce Britannique n'hésite pas à souligner les souffrances du peuple allemand, surtout à la fin de la guerre.

Il est bien connu que l'histoire est écrite par les vainqueurs. C'est sans doute pour cela que la plus grande catastrophe maritime de tous les temps est complètement passée sous silence dans les pays vainqueurs de l'Allemagne nazie.

En 1945, l'armée russe se rapproche de Königsberg, la ville de Kant, aujourd'hui Kaliningrad. "Une centaine d'enfants ont été tués dans cette cathédrale alors qu'ils fuyaient les bombes de la RAF. Pour vous convaincre que Dieu n'existe pas, ça bat Nietzsche à plate couture..." Les Allemands évacuent des milliers de personnes sur des paquebots. Combien de victimes sur le Gustloff (dont, dans le roman, la compagne de Bernie, enceinte de ses oeuvres), coulé par un sous marin russe ? Plus de 9.000 dit Kerr. Le chiffre officiel de 9.343 vient d'être revu à la hausse par un chercheur allemand : plus de 10.000, dont 4.000 enfants, et autant de femmes que l'on évacuait pour éviter qu'elles ne soient violées par les soldats russes.

Au cours du premier semestre 1945 d'autres navires transportant des réfugiés allemands furent coulés : "le Goya sur lequel 7.000 personnes perdirent la vie. Le Cap Arcona sur lequel 7.000 autres-dont beaucoup de détenus des camps de concentration- périrent. Et le Steuben, sur lequel 3.500 Allemands moururent.

"En comparaison, le naufrage du Titanic n'a fait que 1.500 victimes."

 

"Jamais les Berlinois de gauche ne se sont pris de sympathie pour Hitler comme l'ont fait les Autrichiens."

"De nos jours (le milieu des années cinquante), seules les Américaines peuvent se permettre de ressembler à des putes."

"Les livres sont précieux. Ils peuvent vous faire sentir chez vous."

"A moins d'être un imbécile, personne n'a jamais écrit sauf pour du pognon."

 

 

 

 

 

 

10:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, littérature

29/04/2017

"Ma mère, c'est la République"

Les Misérables

Victor Hugo

Adaptation BD : Daniel Bardet

Dessins : Bernard Capo

Couleurs : Arnaud Boutle

Le Monde et éditions Glénat

 

Ils sont tous là, ceux que nous connaissons par les films au moins autant que par la lecture de Victor Hugo : Jean Valjean, les Thénardier, Javert, Fantine,  Cosette, Marius, "à cette première heure violente et charmante qui commence les grandes passions. Un regard avait fait tout cela"...

19 ans de bagne pour avoir volé un pain...Aujourd'hui encore un tribunal peut condamner à de la prison pour vol de nourriture, même si "la paupérisation absolue du prolétariat" annoncée par Karl Marx ne s'est pas réalisée.

Victor Hugo, pair de France sous Louis Philippe a pris conscience de la pauvreté et a plaidé avec talent la cause des opprimés et dénoncer le dénuement du peuple, devenant un défenseur intransigeant de la dignité humaine, des droits civils et politiques. "Les Misérables" en est la  brillante illustration.

17:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature