20/08/2016
Attraper dans le seigle
L'attrape-coeurs
J.D. Salinger
Pocket 4230
Roman publié juste après la guerre, toujours étudié dans les lycées américains, malgré son langage cru, et souvent blasphématoire, et quelques thèmes peu moraux comme l'alcool et la prostitution.
Roman d'un adolescent mal dans sa peau, renvoyé de son lycée trois jours avant les vacances de Noël, et qui erre dans New-York.
Pourquoi "The Catcher in the Rye", le titre original, traduit par "l'Attrape-coeurs" ?
"Si un coeur attrape un coeur qui vient à travers les seigles..."
- "C'est : "si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles". C'est un poème de Robert Burns."
"Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle ; des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes- rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. S'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. Je serais juste l'attrape-coeur. C'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça."
"Lorsque tu auras une idée claire de là où tu veux aller, ton premier soin sera de t'appliquer en classe". Est-ce pour cette morale que le livre est toujours étudié dans les lycées américains ?
16:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
14/08/2016
La difficulté du deuxième roman
Le livre des Baltimore
Joël Dicker
éditions de Fallois
En 20012, le Genevois Joël Dicker avait connu un succès mérité (j'en avais parlé sur ce blog) avec "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert". Succès en librairies, Grand Prix de l'Académie française, Prix Goncourt des lycéens. Entre autres thèmes, le roman abordait celui de la difficulté d'écrire un nouveau roman après un grand succès. Prémonitoire...
Ce "Livre des Baltimore" n'a pas le côté envoutant de son prédécesseur. Ce n'est pas une enquête policière. Mais c'est un bon livre qui se lit avec plaisir. Lui aussi écrit à la première personne, avec le même "héros" écrivain plongé dans l'univers américain, entre New-York et Miami, en passant par...Baltimore !
Dans la tribu Goldman, ceux de Baltimore sont le symbole de la réussite : grandes maisons, principale et secondaires dans les Hamptons pour l'été, en Floride pour l'hiver. Mais, derrière ce tableau idyllique, la vérité de la réussite de ce "rêve américain" est toute autre, jusqu'à la chute, jusqu'au drame, sur fond de jalousie.
10:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
29/07/2016
Entre Bourges et Montpellier, entre hier et aujourd'hui
Les lettres de sang
Yves Desmazes
éditions TDO
Collection "polar du Sud"
Un cadavre au pied de la statue de Jacques Coeur, à Montpellier. Car Jacques Coeur a une statue à Montpellier, ville où il avait développé ses affaires vers la Méditerranée. Quand l'homme d'affaires a déplacé ses activités à Marseille, les Montpeliérains lui en ont voulu et plusieurs d'entre eux ont témoigné à charge à son procès.
L'enquêteur, héros récurrent de l'auteur, fait le lien et va enquêter à Bourges, ville natale de l'ancien argentier de Charles VII (le "petit roi de Bourges", celui-là même que Jeanne d'Arc a poussé à se faire sacrer à Reims). Charles VII n'était pas d'un tempérament reconnaissant. Il l'a prouvé à Jeanne d'Arc...et à Jacques Coeur.
Le roman se partage entre le récit de la fuite de Jacques Coeur et l'enquête.
On y apprend, au passage, que le Vatican a supprimé l'obligation de tonsure en 1972.
Il s'agit du neuvième roman policier d'Yves Desmazes, ancien officier de police du SRPJ de Montpellier.
J'ai déjà signalé dans ce blog "Le grand coeur" de Jean-Christophe Rufin qui raconte la vie aventureuse de Jacques Coeur.
16:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire
09/07/2016
La Terreur à Montpellier
D'un rouge incomparable
Véronique Chouraqui
TDO éditions, collection "Histoire du Sud"
Le "rouge incomparable", c'est celui obtenu, dès le XIIe siècle, par les drapiers de Montpellier à partir de la femelle d'un insecte minuscule, plus petit qu'un moustique, la cochenille, donnant un pigment rouge incomparable. Secret des draperies vermillon, carmin et cramoisi.
Et quand la tête de la belle et méritante drapière, innocente injustement condamnée, tombe sous la guillotine, "le soleil se mit à saigner d'un rouge incomparable "...
Une belle histoire d'amour impossible, commencée sous l'ancien Régime, prolongée sous la Terreur.
Dommage que le parti pris historique de l'auteur soit si flagrant contre "ces opportunistes sanguinaires qui pondaient les lois".
La Révolution dans l'Hérault , c'est quand même aussi le député Fabre, tombant au combat contre les troupes espagnoles entrées en Roussillon.
Le "peuple" est décrit comme composé de "brutes stupides. Une meute fanatique d'animaux sauvages."
Catherine, jeune domestique sachant lire et écrire, est une émule d'Olympe de Gouges. Contrairement à son modèle elle échappera à l'échafaud. Les domestiques ne pouvant pas témoigner en faveur de leur maîtresse. Le vote des domestiques hommes sera l'objet de longs débats. Un(e) domestique n'était pas considéré comme un citoyen à part entière ! Et les femmes non plus...
17:24 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
03/07/2016
De Sète à la Grande Motte
Bâtisseurs de l'oubli
Nathalie Démoulin
Actes Sud
Plusieurs personnes se croisent : un pied-noir ayant fait fortune, puis faillite, dans la construction du littoral, l'ancienne compagne d'un braqueur tué en action, la guitariste d'un improbable groupe de rock. Mais les véritables personnages sont Sète et son port, et la ville nouvelle de La Grande-Motte.
De la Grande-Motte impossible de ne pas voir le Mont Saint-Clair, "l'île singulière". Et, réciproquement, en haut du Mont Saint-Clair, la vue est belle sur tout le littoral.
Avec des rappels historiques sur l'histoire de cette région, qui remonte à l'Antiquité.
La Grande-Motte :
"Une zone urbaine fabriquée de toutes pièces à la fin des années 1960 pour arrêter les estivants en route vers l'Espagne. Les concepteurs de cette ville futuriste l'imaginant peuplée de piétons à rebours d'une décennie qui sacrifiait ses cités à la circulation automobile. 5 millions de m3 de sable furent extraits de l'étang du Ponant afin de rehausser le site des deux mètres qui le placeraient au-dessus du niveau de la mer. Cette ville n'est pas médiocre. Nos villes ont fait naître un peuple qui n'existait pas, un peuple de retraités, d'arthritiques, d'arthrosés qui viennent se chauffer les os."
08:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature