27/05/2010
le droit de choisir
Retraite à 60 ans ?
Le débat sur la retraite à 60 ans, tel que je le vois et l'entends dans les médias, me semble surréaliste.
J'ai 60 ans, et je travaille. Pour l'argent. Parce que, quel que soit le système, on gagne toujours moins à la retraite qu'en travaillant. Et, comme beaucoup de Français, j'ai encore des crédits à rembourser.
Un peu avant mon soixantième anniversaire, j'ai reçu une belle lettre administrative m'expliquant les décotes sur ma pension de retraite si je partais avant 65 ans. J'ai été un peu surpris, puisque tout le monde explique qu'en France, la retraite est à 60 ans...
En fait, parmi les gens que ma tranche d'âge, famille, ami(e)s, connaissances, etc., personne n'est parti à la retraite le jour de son soixantième anniversaire.
Je constate deux catégories :
a) Celles et ceux qui ont été poussés vers la sortie avant 60 ans, parfois bien avant, dispensé(e)s même, vers la fin, d'aller pointer à l'ANPE, que l'on n'appelait pas encore le "pôle emploi". La France a le plus faible taux d'emploi d'Europe dans la tranche des 50/60 ans. Veut-on qu'ils soient chômeurs plus longtemps avant de devenir retraités ?
b) Celles et ceux qui, comme moi, si on ne les oblige pas à partir, si la pression pour cela n'est pas trop forte, ont l'intention de continuer jusqu'à 65 ans.
Si j'étais resté à travailler en 3x8 à la SNCF, à me lever au milieu de la nuit pour commencer mon service à 4 heures du matin, si j'avais travaillé sur une chaîne de production ou à la mine, malgré une retraite très modeste, je serais probablement parti à la retraite. La pénibilité du travail est un facteur essentiel, pour l'espérance de vie, et pour le besoin impérieux d'arrêter de travailler.
Personne ne semble envisager d'obliger les responsables politiques à partir à la retraite à 60 ans...
08:38 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : retraites
26/05/2010
Dans l'exercice de fonctions qui n'étaient pas les siennes
Police municipale et grand banditisme
Aujourd’hui la France rend hommage à la jeune policière municipale tuée « dans l’exercice de ses fonctions », avec en première ligne le Président de la République, tous les commissariats et toutes les gendarmeries.
Occasion pour une réflexion sur les « polices » municipales, descendante des « gardes champêtres », et dont la majorité des membres sont généralement administrativement des « agents de surveillance de la voie publique », dont la tâche principale consiste à surveiller le respect des règles de stationnement.
Comme dans beaucoup d’autres domaines, l’Etat s’est déchargé, pour traiter les questions de sécurité locale, sur les collectivités locales…tout en reprochant à celles-ci d’être trop dépensières !
Puisque la Droite, Sarkozy en tête, a décidé de supprimer la police de proximité, ce n’est peut-être pas une mauvaise idée que la sécurité quotidienne soit confiée à une police municipale, sous la responsabilité d’élus en prise directe avec la population.
Mais il faut alors redéfinir le rôle de ces polices municipales et de ses agents. Une fois les tâches redéfinies, par rapport à la police nationale, et à la gendarmerie, doit se poser impérativement le problème des formations pour accomplir le travail policier. Et comme le font déjà les policiers municipaux de Nice, se posera alors, s’il y a égalité de formation et égalité de travail, l’égalité de salaire…à la charge de la collectivité locale.
Sarkozy, comme il le fait depuis toujours, cherche à récupérer politiquement une mort tragique, alors qu’il devrait être au banc des accusés : qu’a-t-il fait de la police républicaine ? Cette jeune femme, policière municipale, tuée « dans l’exercice des ses fonctions », était-elle formée pour avoir une chance de se sortir vivante d’une confrontation avec le grand banditisme ?
11:04 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (1)
25/05/2010
au pain sec !
LA DROITE VEUT METTRE L'EUROPE "AU PAIN SEC ET A L'EAU"
Saper la croissance et la création d'emplois dans la zone euro en imposant une cure d'amaigrissement drastique aux Etats membres, semble être l'orientation choisie.
Pourtant, la meilleure façon de maîtriser les finances publiques, c'est de retrouver une croissance forte, le plus rapidement possible.
Seule une reprise rapide et soutenue de l'activité économique permettra un assainissement budgétaire dans des conditions socialement acceptables.
Il est donc indispensable de maintenir les mesures de soutien tant que la reprise n'est pas consolidée, de surveiller les déficits structurels et d'évaluer l'efficacité de la dépense fiscale.
Pour les Libéraux et les Conservateurs, peu importe le bon sens, peu importe l'impact de la crise, peu importe que l'endettement massif soit aussi dû aux plans de sauvetage des banques. Seule compte leur foi aveugle en l'efficience des marchés financiers.
Seul compte le respect dogmatique d'un Pacte de Stabilité manifestement caduc. Nul besoin pour eux de créer les outils de gouvernance économique indispensables au renforcement de l'Union. Mettre l'Europe au pain sec et à l'eau. Avancer à marche forcée vers les critères du Pacte, sans garantie de réussite, au risque de casser la reprise, et tant pis pour la cohésion sociale.
Cela nécessite d'une une application souple du pacte de stabilité afin d'éviter une cure d'austérité malvenue et d'autre part la création d'une agence publique de notation pour soustraire les Etats membres au diktat des marchés.
Si la Droite n'est pas capable de porter l'intérêt général, les citoyens sauront en tirer les conclusions.
L’avenir de la zone euro est désormais en jeu.
09:45 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
23/05/2010
Un monde sans fin
Un monde sans fin
Ken Follet
Après « Les piliers de la terre »
Editions Robert Laffont et « Livre de poche »
Angleterre, de 1327 à 1361. 1285 pages : de quoi me faire hésiter !
Comme dans « Les piliers de la terre », l’intérêt est dans la vie quotidienne, deux siècles plus tard, des paysans, pauvres et un peu moins pauvres, de leurs relations avec les petits seigneurs et leurs représentants. La vie des moines et des religieuses et la montée en puissance des villes, de leurs artisans et leurs marchands, taxés pour payer la guerre du roi.
La description de la propagation de la terrible peste noire et de ses conséquences démographiques, donc économiques et sociales, est un des moments les plus intéressants du livre. Les conséquences religieuses (prédicateurs démagogues et extrémistes) auraient pu être mieux mises en lumière.
Moi qui n’aime pas trop les scènes de guerre, j’ai apprécié la description des débuts de « La guerre de 100 ans » : la Normandie ravagée par les troupes d’Edouard III, puis le premier grand affrontement, la bataille de Crécy (1347) perdue par des chevaliers français trop impétueux face à des archers anglais bien encadrés.
Un des paradoxes d’Edouard III est que, tout en réclamant la couronne de son aïeul « Saint »Louis, il a anglicisé l’Angleterre au point que pendant son règne il n’était plus vrai de dire, comme Follet : « Comme la plupart des fils de chevaliers, il parlait le français normand de chez lui ». Guillaume était arrivé de Normandie trois siècles auparavant.
Comme dans « Les piliers », les méchants le sont vraiment et les héros ont toutes les qualités.
Dans « Les piliers », la vraie vedette était la cathédrale et ses nouvelles techniques de construction qui allaient faire naitre le style que l’on n’appelait pas encore « gothique ». La construction d’un nouveau pont ne tient pas longtemps ce rôle. La construction, à cette époque, du château de Windsor n’est pas mentionnée
Je ne comprends pas bien pourquoi l’auteur tente d’instaurer le doute sur la responsabilité de la reine Isabelle (fille de Philippe « Le Bel ») dans l’assassinat, en prison, de son mari Edouard II. Le mot « homophobie » n’existait pas encore, mais c’est bien pour le punir de sa bisexualité que ses bourreaux lui ont enfoncé un tisonnier brûlant dans les entrailles. Avant le meurtre, elle a ouvertement fait la guerre à son mari, au sens propre du terme. Et elle a gagné celle-ci, d’où l’emprisonnement.
Edouard III ne s’y est pas trompé puisqu’il a vengé son père en faisant exécuter Roger Mortimer, l’amant de sa mère, non qu’il doute de la responsabilité de celle-ci, mais il lui était plus facile de s’en prendre à l’amant qu’à la Reine mère, dont il réclamait l’héritage politique (le royaume de France).
Curieusement, non seulement le roman ne fait pas la moindre allusion à ces péripéties, mais tente d’initier un mystère qui n’a pas lieu d’être à propos d’Isabelle de France.
La mauvaise surprise de ce livre, à part de ne pas être à la hauteur des « Piliers », est de constater que les « rebondissements » se voient venir longtemps à l’avance, et que les intrigues sont cousues de « fil blanc », ce qui est décevant de la part d’un spécialiste de « thrillers »…
« Vous apprendrez que les puissants ne montrent jamais de gratitude et acceptent comme un dû celle que nous leur manifestons »
« Il faut avoir marché derrière la charrue des labours pour danser la gigue des moissons »
« L’intégrité est comme une épée : il ne faut la brandir que si l’on est déterminé à s’en servir »
08:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
21/05/2010
Catherine Frot est Imogène
Imogène McCarthery
D’Alexandre Charlot et Franck Magnier
Avec Catherine Frot et Lambert Wilson
D'après "Ne vous fâchez pas Imogène" de Charles Exbrayat
Il s’agit d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : Charles Exbrayat (décédé en 1989) a publié une centaine de romans dans l’excellente collection « Le Masque » (réédités en « Livres de poche »), romans policiers ou d’espionnage, ceux-ci fortement marqués par la « guerre froide », les Russes étant clairement les méchants. Petits livres vite et facilement lus, dans un style agréable, généralement marqués par un humour souligné par des situations cocasses.
Catherine Frot est parfaitement adapté au personnage fantaisiste, décalé, gaffeur, mais qui s’en sort toujours à son avantage, d’Imogène.
L’action se déroule au début des années 60 à Londres et en Ecosse (les paysages magnifiques des Highlands !). Juste un détail : je ne suis pas certain qu’au début des années 60 les voitures aient déjà été équipées de ceintures de sécurité… A part ça l’atmosphère british de l’époque est bien reflétée.
J’ai lu une critique, professionnelle, qualifiant le film de « catastrophique ». Il m’est arrivé de passer de bien pire moments, bien plus ennuyeux, au cinéma.
Film garanti « sans prise de tête ».
08:38 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma