Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/01/2007

Timor (fin)

En attendant le pétrole

 

 

Les déplacés

 

 

150.000 personnes ont trouvé refuge dans des camps. Environ la moitié dans la capitale (à proximité de l'aéroport- d'où la fermeture de celui-ci deux jours avant notre mission, en raison de troubles et dans le centre ville, en particulier juste devant notre hôtel).

 

La priorité du Président et du gouvernement est de les faire rentrer chez eux. Mais ce n'est pas seulement les éventuelles inquiétudes concernant leur sécurité qui les retient : ils ont perdu foi dans l'agriculture et attendent le pétrole, même si la ville ne leur procure que peu d'emplois et même si l'agriculture reste aujourd'hui la principale source de survie de la population.

 

 

L'aide humanitaire de l'Union européenne se fait par le biais d'Echo (44 millions d'euros) et de subventions aux ONG (6,5 millions d'euros). Comme d'habitude l'aide de l'Union européenne est totalement invisible et non identifiable, contrairement à l'aide américaine.

 

 

 

Latrines et "capacity building" : le rôle de l'Union européenne

 

 

Au Timor, le taux de chômage tourne autour de 80% et le taux de natalité, un des plus hauts du monde, amène les moins de 18 ans à constituer 60% de la population.

 

L'inoccupation des jeunes, sans emploi, sans perspectives immédiates, avec peu d'espoirs à long terme, n'est-elle pas la première cause de l'insécurité ?

 

La question se pose dans nos banlieues, pourquoi pas au Timor ?

 

 

Pour inciter les Timorais à rester à la campagne, l'Union européenne finance une ONG qui réalise des adductions d'eau et la pose de latrines dans les villages. Ce qui est incontestablement très utile pour les villageois.

 

 

L'argent du pétrole commence à arriver depuis le mois d'août dernier. Il rapportera à l'Etat un milliard de $ par an d'ici deux ans (à comparer avec les 18 millions d'euros sur 5 ans du 9ème FED...) et les Timorais rêvent leur pays comme un futur nouveau Singapour, nouveau carrefour de l'Asie et de l'Australie.

 

 

L'argent du pétrole permettra un large programme de construction d'infrastructures, d'éducation et de formation. Mais il faudra des années pour former les enseignants qui permettront de scolariser les jeunes Timorais en portugais, d'abord dans l'enseignement primaire, puis secondaire et technique, sans parler de la formation de milliers de fonctionnaires, lusophones,  dans tous les domaines, dont tout pays a besoin pour se construire et mettre en place des services publics.

 

 

L'industrie pétrolière demande une technicité que les Timorais n'ont évidemment pas.

 

Comme dans les Etats pétroliers d'Afrique, le personnel est tout aussi "off shore" que les plates-formes.

 

De la même façon se pose la question du raffinage et de l'exploitation du gaz.

 

L'Australie cherche à tirer profit de la situation de déséquilibre des forces et des troubles au Timor pour amener sur son territoire tous les processus de transformation, tout en formant les futures élites timoraises.

 

 

Le potentiel, dans le domaine de la pêche et du tourisme (pour une clientèle australienne), est énorme mais il suppose de grands investissements dans les infrastructures et dans la formation.

 

 

Le petit Timor, coincé entre les géants indonésien et australien, aimerait bien une présence européenne plus active. Comme en Afrique, les Chinois, attirés par le pétrole, sont de plus en plus présents et cherchent à jouer un rôle. Dans le cadre du 9ème FED, la Communauté européenne a versé 12 millions d'euros pour le développement rural et 6 millions pour aider à la "capacity building". Malgré les efforts portugais, malgré la présence de Baroso à la Présidence de la Commission, l'Union européenne a-t-elle la volonté d'exister si loin de son territoire ? Ne devrait-elle pas mettre la priorité sur la formation plutôt que sur l'installation de latrines dans les villages, ne laissant pas ainsi  l'Australie comme seul intervenant dans l'éducation des futures élites ?

 

11:45 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.