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13/10/2008

Le prix Nobel de la paix pour un social-démocrate diplomate

Martti Ahtisaari : un Prix Nobel dont les socialistes européens peuvent être fiers

 

 

J'ai fait la connaissance de Martti en 1994. Il était le candidat social-démocrate à l'élection présidentielle finlandaise, c'était ma première "sortie" en tant que Secrétaire général du Parti Socialiste Européen.

Il m'avait reçu dans sa maison au bord d'un grand lac, et avait mis de la musique de Sibelius.

Il m'avait expliqué que le parti social-démocrate l'avait choisi comme candidat en raison de sa carrière de haut fonctionnaire de l'ONU. Le Président finlandais, élu au suffrage universel direct, comme en France, a essentiellement des responsabilités internationales. Il avait réussi, dans les années 80, à aider la Namibie à passer à l'indépendance et à la démocratie. Aujourd'hui encore la Namibie est un des pays les plus démocratiquement stable du continent africain.

Il était le candidat de gauche, rassurant, dans un pays penchant généralement à droite.

Et il a été élu.

Lui qui venait de Carélie, une région annexée par la Russie, il m'avait expliqué également pourquoi le parti social-démocrate finlandais était le seul, de notre famille politique, à refuser de faire campagne pour la disparition des mines, leur meilleure protection contre l'envahisseur habituel.

Des journalistes, des enseignants et des responsables politiques, pourtant spécialisé(e)s, expliquent doctement que dans les réunions européennes de Chefs d'Etats et de gouvernements, le Président français est le seul Chef d'Etat, tous les autres participants étant des chefs de gouvernement.

Martti Ahtisaari, s'appuyant sur l'exemple français a imposé sa présence. Et la Présidente qui lui a succédé, Tarja Halonen, qui était ministre des affaires étrangères dans le gouvernement de mon ami Paavo Liponen, a suivi son exemple.

 

Quand Martti a quitté la Présidence, il n'est pas resté inactif. Il a créé l'"International Crisis Group", groupe d'études dans les régions en crise qui fait autorité dans le monde.

"International Crisis Group" aurait pu recevoir le Prix Nobel de la paix.

 

Ne se contentant pas des études et des propositions de solutions, Martti a été appelé, en 2005,  par l'ONU,  au chevet de l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, en proie à une rébellion islamiste extrémiste à Aceh. Prenant conscience de la situation économique et sociale, il a proposé, en tant que médiateur,  des solutions qui, aujourd'hui encore, évitent la reprise du conflit.

 

Il est mieux connu du grand public depuis que l'ONU lui a confié une mission au Kosovo. S'il n'a pas trouvé de solutions faisant l'unanimité, c'est probablement qu'il n'y en a pas, mais le plan qu'il a proposé a été mis en place par l'ONU, et tout le monde salue l'amélioration de la situation.

 

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