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01/06/2009

Turquie et élections européennes : ne pas se laisser tromper

La Turquie n'est pas à l'ordre du jour

 

 L'UMP a repris le thème du refus de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, comme De Villiers l'avait fait au moment du référendum sur le projet de Traité constitutionnel : succès de tribune assuré !

La Droite aime bien agiter des épouvantails au moment des élections.

La réalité n'est pas tout à fait conforme à cette démagogie, et la position de la Droite est plus ambigüe :

1) l'adhésion de la Turquie n'est pas à l'ordre du jour, et ne le sera pas avant, au moins,  10 ans ;

2) en matière d'adhésion tout doit se décider à l'unanimité des 27 pays, le refus d'un seul pays sera, ou serait, suffisant pour bloquer quelque adhésion que ce soit ; On imagine mal Chypre accepter l'adhésion de la Turquie qui occupe militairement un partie de son territoire ;

3) le gouvernement français n'a pas refusé l'ouverture des négociations d'adhésion : pourquoi demander à la Turquie de remplir des critères assez stricts, qu'elle n'est d'ailleurs pas à la veille de remplir, si c'est pour lui dire non le jour éventuel, lointain,  où elle y sera (serait)  parvenue, où elle ne sera (serait) plus ce qu'elle est aujourd'hui ?

4) pendant les six mois de la présidence française de l'Union européenne, les négociations se sont poursuivies comme sous les autres présidences, ni mieux, ni moins bien ;

5) le représentant de la France à la Commission européenne, l'ancien ministre UMP Barrot, n'a pas fait connaître la moindre réticence sur ce dossier ;

6) que fera, sur ce dossier, au sein de la prochaine Commission,  Barnier, tête de liste UMP en Ile de France, et qui voudrait non pas siéger au Parlement européen mais être nommé Commissaire par le Président français ?

 

N'en déplaise à la tentative de tromperie de l'UMP, l'enjeu, le 7 juin,  ne sera pas de dire OUI ou NON à la Turquie mais de choisir des élus qui pèseront pour changer d'Europe dans un sens plus progressiste.

 

08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : europe, turquie

Commentaires

Il faut aussi rappeler que, dans l'histoire de la construction européenne, à chaque fois qu'un pays a posé sa candidature pour entrer dans l'UE, et que cette candidature a été acceptée, le pays est devenu membre de l'UE. Et la candidature de la Turquie a été validée.

Le seul contre-exemple est celui de la Norvège. Sa candidature a été acceptée mais la population norvégienne a refusé par référendum en 1994 d'adhérer à l'UE. Ce qui est, pour l'instant, le seul cas de refus.

Les Européens ne peuvent pas fixer des règles à la Turquie pour ensuite lui dire non alors qu'elle a fait les efforts nécessaires pour se confirmer à ses règles. Il y aurait de plus un grave danger de déstabilisation de la région. Ce que les Etats-Unis ne sauraient accepter.

Écrit par : Frédéric Dubuisson | 01/06/2009

l'hisorien a, comme d'habitude, raison
il a raison également que la stabilité de cette région est essentielle : comme dirait Sarko : "il suffit de regarder une carte" !
il y a 15 ans personne n'imaginait un nombre si important de pays ex communistes rejoignant l'UE
ces pays ont fait de très gros efforts pour remplir les critères, mais l'UE n'a pas fait le même effort, ni financier, ni institutionnel, pour les recevoir : c'est une des raisons de la crise actuelle
le processus d'adhésion compte 35 chapitres, pour la Turquie 10 seulement sont ouverts, dont aucun en voie d'achèvement
si un jour la Turquie remplie les conditions pour adhérer à l'UE (dans 15 ou 20 ans), c'est qu'elle aura bien changé, et changé en bien, ce qui réjouira tout le monde !

Écrit par : jfv | 04/06/2009

Oui mais si la Turquie évolue afin de respecter les conditions d'entrée dans l'UE et qu'ensuite un seul des pays membres refuse l'adhésion de la Turquie, que vont dire les Turcs ? Tous ces efforts pour rien ?
N'est-ce pas risquer une déstabilisation de la Turquie ?

Écrit par : Frédéric Dubuisson | 04/06/2009

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