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08/10/2009

Hédonisme

Les libertins baroques

 

Contre histoire de la philosophie 3

 

Michel Onfray

 

Editions Grasset

 

 

J'ai découvert Michel Onfray par son excellent "Contre manuel" de philosophie, et je me retrouve assez dans son hédonisme. J'avais trouvé son "Traité d'athéologie" ravageur,  plein de pertinences et d'impertinences.

 

Les "libertins baroques" ne sont pas athées. Ils ne s'en prennent pas à Dieu, mais n'épargnent pas ceux qui en ont fait leur fonds de commerce."On épargne Dieu en tant que tel", mais "la Terre devient le seul horizon". " Les libertins baroques créent la laïcité, le principe de séparation des deux domaines bien distincts : la Foi et la Raison."

 

"Le libertin veut bien croire en Dieu, mais n'a pas envie que cette croyance produise trop d'effets sur sa raison, son intelligence, ses mœurs, l'usage de soi, de son temps, de son corps, de sa chair", en réaction à la haine paulienne des corps ; "le libertinage philosophique entretient donc une relation intime avec le libertinage de mœurs." "Penser librement pour vivre librement".

 

J'avoue que je ne me souviens pas d'avoir jamais entendu parler de Charron, La Mothe Le Vayer, Saint-Evremond.  Cyrano de Bergerac me faisait plus penser à D'Artagnan, Roxane ou Gérard Depardieu qu'à Montaigne...

 

La conclusion logique de cette lignée philosophique vient avec Spinoza et "sa revendication d'une liberté d'analyse totale, sur tous les domaines ; l'abandon des modèles théologiques au profit du modèle scientifique ; la proposition d'une morale débarrassée du ciel et soucieuse des seuls effets produits sur terre."

 

Depuis 1492, le monde "n'est plus européen, blanc et chrétien mais planétaire, coloré et naturel, multiple."

"Philosopher n'est pas apprendre à mourir, mais à mieux vivre en attendant la mort".

 

La même année que le "Discours de la méthode" de Descartes, en 1637,  parait "La supercherie dévoilée" de Cristovano Ferreira, jésuite portugais,  missionnaire au Japon, converti au bouddhisme zen. Il démontre, trop en avance sur son temps,  "l'incompatibilité absolue entre la religion et l'usage sain d'une raison correcte". 

 

Le "Grand Siècle", celui de Louis XIV, classique, catholique et monarchiste, est aussi celui de "la force anonyme libertaire qui fleurit partout", de "la circulation de manuscrits anonymes d'une radicalité sidérante".

 

Ce livre m'a donné envie de lire les autres tomes de cette "Contre histoire de la philosophie".

 

 

"J'aime, donc je suis" (Saint-Evremond)

 

"Nous avons plus d'intérêt à jouir du monde qu'à le connaître" (Saint-Evremond)

09:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philosophie

Commentaires

Michel Onfray désigne Cristovano Ferreira comme "l'apostat zen". En effet, pour le Zen, il n'y a pas d'arrière-monde derrière le monde, seule existe la réalité hic et nunc. Et ce n'est pas une spéculation, mais une pratique.

Écrit par : Pierre G | 22/04/2010

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