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19/11/2009

L'Amérique latine au XXe siècle

L'Amérique latine au XXe siècle

 

1889-1929

 

Leslie Manigat

 

Points Histoire H146

 

Réédition d'un classique de l'Histoire de l'Amérique latine, avec un portrait de Zapata en couverture.

 

Leslie Manigat a été mon professeur d'"Histoire des relations internationales", il y a très longtemps. Nous n'imaginions pas qu'il allait devenir,  en 1988, mais pour quelques mois seulement, Président, élu,  de la république d'Haïti.

Il n'est pas étonnant qu'il englobe la mer Caraïbe, "la Méditerranée américaine", et particulièrement son pays, dans l'Histoire de l'Amérique latine.

Historien, Leslie Manigat se rattache à l'école dite des "Annales" qui privilégie la longue durée et l'étude structurelle des économies, des sociétés et des civilisations.

 

Pour Leslie Manigat la grande coupure de la période étudiée est la révolution mexicaine de 1910 (d'où le portrait de Zapata en couverture, mais sans oublier le rôle décisif de Pancho Villa), libérale, créole, industrielle, urbaine, agraire, indigéniste, au rythme de la "Cucaracha", aboutissement des conquêtes libéral-démocratiques et des percées sociales contestataires du tournant du siècle, de la Bolivie au Chili, destructrices des structures coloniales dans lesquelles "les clivages de classes épousent, dans une large mesure, celles de clivages des races". 

 

Sur cette société en mutation, la Première guerre mondiale aura un impact vivifiant : les colonisateurs européens sont occupés par ailleurs, il faut donc produire localement ce qui n'arrive plus d'Europe. C'est également le moment de l'arrivée en force du capital nord-américain, "la danse des millions", avec des masses laborieuses qui s'organisent et une classe moyenne qui s'affirme, et au sein de laquelle s'affirment les métis,  avec la naissance de l'Alliance Populaire Révolutionnaire Américaine (APRA) et de partis socialistes, puis communistes, dans tout le sous continent. C'est l'époque de "l'intégration de l'Amérique latine dans le marché mondial du capitalisme monopolistique, avec des investissements pour la plupart d'origine étrangère", "rien à voir avec l'Indo-Amérique des paysans indiens, cette race-classe opprimée et misérable".

 

Mais bientôt l'interventionnisme nord-américain ne se contente plus d'être économique, allant même, dans plusieurs pays, jusqu'à l'occupation.

Il en résulte une "yankeephobie", "née de l'humiliation et de la frustration",  plus que jamais d'actualité, même si le livre se termine avec la crise de 29 !

 

 

"Notre socialisme ne sera pas socialiste s'il ne se solidarise pas avec les revendications indigènes"

 

"Partout le nationalisme, le socialisme et l'anti-impérialisme se colorent d'antiaméricanisme ; le travail est national et la propriété étrangère".

 

09:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

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