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17/04/2010

Paris blues

Paris blues

Maurice Attia

Editions « Babel noir »

 

Les années 69/70 comme vous y étiez, et, presque, comme nous aurions pu les vivre, entre l’université de Paris VIII, construite en quelques mois dans le bois de Vincennes, que j’ai bien connue,  et le quartier des Halles, que je connais bien aujourd’hui, qui,  alors,  risquait de mourir du départ des pavillons Baltard.

 Promenade littéraire et policière,  entre la « Gauche prolétarienne » et les relents de l’OAS, entre la naissance des sex-shops et des films pornos et les tendances de la nouvelle psychiatrie alternative.

Nous connaîtrons,  à la 500e page,  qui a assassiné le projectionniste du département « cinéma » de la fac, mais ça fait longtemps que l’on s’en fout un peu, emmenés sur de multiples chemins de traverse, ayant compris que là n’était pas l’essentiel.

Un polar politique et intello, qui cite Camus, Céline et quelques autres, et, bien entendu un certain nombre de cinéastes, à commencer par Godard. Bref, un polar sur mesure pour moi !

Les petits bémols :

1) Tout le monde sait maintenant que le ministère de l’intérieur n’avait pas besoin d’un flic du commissariat de Vincennes pour infiltrer la « Gauche prolétarienne », et l’utiliser contre la gauche parlementaire, en utilisant ses infiltrés comme provocateurs, justifiant ainsi les mesures répressives et parfois un peu liberticides.

2) Le cliché selon lequel les étudiants de Vincennes s’auto-attribuaient leurs diplômes est peut-être vrai pour le département cinéma, pas pour les départements habilités à délivrer des « licences d’enseignement », comme l’Histoire, la géographie, les lettres…

Jacques Marseille, qui vient de décéder,  ne bradait,  pas plus que les autres,  ses « unités de valeur » d’’histoire économique. Ce qui est vrai c’est que pour nous, les étudiants salariés, il y avait des cours jusqu’à 21 heures, et également le samedi.

La « GP » n’était qu’un des groupuscules gauchistes parmi d’autres, et le PC était assez puissant. Le PS n’existait pas encore, et j’avais autre chose à faire qu’à militer à la fac…

Mon seul regret, puisque nous avions l’obligation de sortir un peu de notre spécialité,  est de ne pas avoir pris quelques « unités de valeur » justement en cinéma, en informatique, en urbanisme, non pas pour avoir plus facilement mon diplôme, mais pour élargir mon horizon trop littéraire. Dans une autre vie ?

« N’était-ce pas légitime de rêver à 89 quitte à finir en 69 ? »

« Mes tripes se sont réchauffées à la mode de « quand ? »

« Les femmes allaient plus facilement vers les chefs, qu’ils soient gauchos ou fachos »

« Les femmes adorent les hommes fragiles, surtout s’ils ont l’air forts »

« Débandade du matin, chagrin »

« L’Histoire parle plus souvent des hommes politiques et des soldats que des gens »

 

« La révolution est un drame passionnel » (Mao)

« Est-ce que vous vous êtes aperçu à quel point il est rare qu’un amour échoue sur les qualités ou les défauts réels de la personne aimée ? » (Lacan)

« Parce que la vie n’a pas de sens, il faut lui en donner un » (Camus)

« Tout a été dit, mais il est important de répéter, car tout le monde a oublié » (Gide)

« La guerre n’est pas une aventure, la guerre est une maladie, comme le typhus » (Saint-Exupéry)

« Ne vaut-il pas mieux tomber entre les mains d’un meurtrier que dans les rêves d’une femme en rut ? » (Nietzsche)

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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