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21/10/2010

émotions et géopolitique

La géopolitique de l'émotion

 

Dominique Moïsi

 

Editions Flammarion ; "Champs"

 

 

Pour l'auteur,  "on ne peut véritablement saisir ce monde sans chercher à intégrer et à comprendre ses émotions". Et il en est de bonnes et d'autres mauvaises.

Toutes profitent de la loupe grossissante des médias.

 

Ils classent les régions du monde en trois catégories de "cultures" :

 

- L'espoir, asiatique, d'une émancipation économique et sociale, avec "l'Empire du Milieu", le bien nommé, comme centre de gravité, et l'arrivée de l'Inde, "bien plus que la somme de ses contradictions". Les deux prouvent que "la modernité n'apporte pas automatiquement une plus grande égalité", alors que le Japon est "la preuve vivante que modernité et occidentalisation ne sont pas synonymes".

 

- L'humiliation et l'impuissance, depuis les rivages méditerranéens jusqu'au Pakistan,  cet "arc de crise". "Lorsqu'on se sent humilié, c'est généralement qu'on a perdu le contrôle de sa propre vie". "L'imaginaire islamiste et déterminé par la peur de l'anéantissement". Pays, à l'exception notable du Golfe, au faible niveau d'investissements dans l'éducation et la recherche, entraînant un faible niveau de compétitivité. "Dieu comme solution n'offre aucun outil pour affronter les défis de la modernité". "L'islamisme djihadiste est le seul courant à offrir aujourd'hui une voie de sortie hors du statut de victimes que les Arabes se complaisent à entretenir". "Ce sang là console à défaut de vaincre". "Un système comme l'islam traditionnel, qui exclut les femmes, se condamne lui même à l'arriération". "L'islam européanisé pourrait fournir un modèle et devenir une source d'espoir pour les musulmans du monde".

 

- La peur, que connaît l'Occident, avec "la perception de notre vulnérabilité" qui "donne l'impression de souhaiter l'érection de nouveaux murs". "La peur de l'autre, notamment de l'invasion des pauvres". "La diversité cesse d'être considérée comme une richesse créatrice et un enrichissement mutuel".  Le livre a été écrit avant les dernières déclarations de Mme Merkel, avant la chasse aux Roms. "On ne veut plus changer le monde mais s'en protéger". "Ce dont l'Occident a besoin, c'est d'un meilleur équilibre : une Amérique plus modeste et une Europe plus ambitieuse.

 

Restent quelques "inclassables" :

La Russie, "où se mêle peur, humiliation et espoir, dans "un amalgame de sentiments et d'impulsions". "La tradition xénophobe du pays est gonflée et manipulée à des fins politiques".

Israël, "mélange de peur d'espoir et d'humiliation". "En Israël tout va bien, sauf l'essentiel". "Le poids excessif de l'Histoire auquel vient s'ajouter l'ignorance délibérée de l'Autre".

L'Afrique, entre espoir et désespoir.

L'Amérique latine, entre populisme, "faisant suite à une décennie de libéralisme économique extrême,  et progrès. "Le Brésil éclate d'énergie, de dynamisme et d'optimisme".

 

Le livre se termine par deux scénarios possibles :

Dans l'un triomphe l'espoir, dans l'autre l'humiliation et la peur, "si nous commettons l'erreur de permettre aux émotions négatives de dominer notre jugement".

La vérité se situera probablement entre les deux...

 

12:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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