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14/12/2010

Côte d'ivoire : le pire est peut-être à venir ?

Côte d'ivoire

 

 

 

J'ai connu Laurent Gbagbo avant qu'il ne soit président, rencontré à Paris et lors de réunions de l'Internationale socialiste.

Je l'ai revu ensuite, et je n'ai pas aimé le phénomène de "cour" autour de lui, peut-être inévitable.

A Abidjan,  il m'a reçu chaleureusement, au nom de notre amitié commune pour Guy Labertit, qui était alors le "Monsieur Afrique du PS".

Depuis deux semaines je rumine  mes déceptions et mes tristesses.

Depuis deux semaines, je n'ai rien écrit sur ce blog sur ce sujet sensible, au moins pour moi.

Chargé de rédiger la résolution déposée par le groupe socialiste du parlement européen, puis de négocier la résolution commune qui va être votée par tous les groupes, il est temps de vous faire part de quelques réflexions personnelles :

 

1) Les élections ont couté 400 millions de dollars à la communauté internationale, il y a de quoi se demander si cet argent n'aurait pas été mieux dépensé autrement...

La démocratie n'a pas de prix, mais elle a un coût, et quand, en plus,  elle est bafouée...

 

2) Il pensait bien gagner,  le Président en place, au moment où il a accepté une observation internationale des élections, et que les résultats soient "certifiés" par l'ONU, pour la première fois dans l'histoire de l'Afrique.

 

3) L'article 64 de l'ordonnance de 2008 (2008-133) indique très clairement que le Conseil constitutionnel ivoirien a le pouvoir d'invalider les résultats de la Commission électorale indépendante, sans lui donner la possibilité de proclamer des résultats différents.

 

4) En 2002, au moment de la tentative de prise du pouvoir par une partie de l'armée, Laurent Gbagbo s'est vu mettre, par la communauté internationale, sur un pied d'égalité, lui,  le Président élu, avec les rebelles, et obligé de former avec eux un gouvernement d'Union nationale. Dans un deuxième temps, il a même été obligé de prendre le porte-parole des rebelles, n'ayant aucune légitimité démocratique,  comme Premier ministre.

Depuis 8 ans son autorité ne s'étend pas au nord du pays.

 

 5) Le Président battu a sous les yeux les exemples du Président kenyan Kibaki, battu et toujours en place, après une tuerie atroce, et Mugabe, toujours Président,  dictateur du Zimbabwe, malgré ses défaites électorales...

 

6) L'Union européenne vient de prendre des sanctions "à l'égard de toute personne qui menace l'issue du processus électoral". Mais Gbagbo, malgré tous ses défauts,  n'a pas profité de sa situation pour faire fortune et encore moins placer son argent en Europe. De telles sanctions n'ont jamais empêché Mugabe ou al-Bachir de voyager...

 

7) Il faut que l'Union européenne, et tous les organismes internationaux,  continuent à aider au développement de la Côte d'ivoire...à travers son gouvernement légal. Et si celui-ci ne gouverne que le nord du pays, cette partie, la plus en retard de développement, en profitera.

 

8) L'opération de maintien de la paix en Côte d'ivoire (ONUCI) a coûté 2,26 milliards d'euros ces six dernières années. Comme la démocratie, le maintien de la paix n'a pas de prix, mais a un coût !

 

9) Comment les choses vont-elles se passer maintenant ?

Affrontement ?  Statu quo et coupure du pays en deux ?

 

10) Je me garderai bien de faire un pronostic.

 

18:54 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : côte d'ivoire

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