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18/07/2011

Quelques réflexions sur l'Afrique (suite)

   Un seul continent dans sa diversité

 

Diversité des situations

 

Diversités, et même contrastes,  géographiques, diversité historique et donc culturelle, diversité religieuse et surtout diversité des ressources. Le continent est vaste et les situations sont diverses. Mais les Africains considèrent leur continent dans son unité et se sont donné une organisation unique pour la renforcer.

 

Il faut appuyer cette démarche et souhaiter que l'Union européenne continue à considérer l'Union africaine comme un interlocuteur privilégié. Il est dommage que le Maroc ne fasse pas partie de l'organisation continentale en raison de son occupation du Sahara occidental.

 

Le Sahara ayant été, au fil des siècles, en particulier du VIIe au XVIe,  un espace central d'échanges intenses,  son désenclavement par des infrastructures routières appropriées est indispensable à son développement.

  

L'héritage de la colonisation et de la décolonisation

 

A quelques exceptions notables, les pays du continent sont des créations coloniales, même si la colonisation a duré moins d'un siècle. Entre 1880 et 1920, en deux générations, entre un tiers et la moitié des populations africaines ont péri au contact de la "civilisation" européenne.

200 000 Africains sont morts lors des combats de la deuxième guerre mondiale.

 

Considérant que l'identité contemporaine se nourrit des grandeurs passées,   la négation  des civilisations précoloniales est raciste et  les traites négrières  un "crime contre l'humanité".

  

Des frontières artificielles : le droit des peuples à disposer d'eux mêmes ?

 

Les Africains tiennent beaucoup à ne pas remettre en cause les frontières héritées de la colonisation (Décision de l'OUA de 1963). Néanmoins, l'exemple récent du Sud-Soudan montre que cette règle peut bénéficier d'exceptions quand un référendum montre, de manière incontestable, la volonté d'un peuple de vivre dans un Etat indépendant.

 

 

Décloisonnements : les régionalisations

 

Les intégrations régionales décidées par les pays concernés, sont appuyées par l'aide que leur apporte l'Union européenne. La Commission européenne, dans le cadre du FED, élabore des stratégies régionales.

 

Une partie plus importante de l'aide pourrait se faire dans le cadre de ces stratégies régionales.

 

 

Diversité des instruments de l'UE

 

L'Union européenne distingue nettement les pays de l'"Union pour la Méditerranée" et ceux signataires de l'Accord de Cotonou qui bénéficient du Fonds Européen de Développement.

 

Une convergence plus dynamique est souhaitable, à l'échelle de l'ensemble du continent,  entre les politiques européennes, en utilisant les différents instruments financiers de l'UE.

Les perspectives financières de l'Union européenne,  dans l'après 2013,  doivent s'appuyer sur un budget européen consolidé et  les sommes allouées à l'aide au développement ne doivent en rien être diminuées.  

 

 

Partenaires dans un monde globalisé

 

Les relations entre l'Union européenne et l'Afrique s'inscrivent dans le cadre d'un monde globalisé.

L'Europe demeure le premier partenaire commercial de l'Afrique.

 

Les relations entre l'Union européenne et l'Afrique, comme entre l'Afrique et ses autres partenaires, doivent  respecter les décisions de l'ONU, de l'OMC, de l'OIT et de la Banque mondiale.

 

 

Relations avec les autres partenaires globaux (USA, Chine, Inde, Brésil)

 

Les pays d'Afrique ne se sont jamais contentés de leurs relations avec l'Union européenne, en particulier lors de la "Guerre froide". Aujourd'hui, ils intensifient leurs relations économiques et commerciales avec les puissances émergentes telles la Chine, l'Inde, le Brésil.

 

L'"AFRICOM" américain est un projet civil et militaire au budget à la hauteur de l'enjeu énergétique : l'Afrique est devenue le deuxième fournisseur de pétrole des Etats-Unis, doublant ses importations en moins de dix ans !

L'AGOA permet à une trentaine de pays africains de profiter d'un accès préférentiel au marché américain. Ce sont essentiellement les produits pétroliers qui en profitent.

 

Le montant cumulé des investissements chinois en Afrique dépasse 50 milliards de dollars, en particulier dans les secteurs du pétrole, des mines et des infrastructures, tout en tenant un discours anticolonialiste.

 

Les relations de l'Inde avec l'Afrique orientale et australe sont anciennes. Le commerce bilatéral est en forte augmentation. 5.000 soldats indiens servent actuellement dans les forces de paix de l'ONU en Afrique.

 

Le Brésil mène une politique diplomatique active appuyée par un transfert de technologies en particulier dans les domaines des biocarburants, de l'énergie et de la santé.

 

La diversité des partenaires est irréversible et globalement bénéfique pour l'Afrique, mais il est  regretable que les autres partenaires de l'Afrique n'aient pas toujours le même souci que les Européens concernant le respect de la démocratie et des droits de l'Homme, ainsi que le respect des législations sociales et environnementales.

De plus, l'exportation de matières premières sans valeur ajoutée, même à des partenaires multiples, retarde la diversification et le développement réel des économies africaines.

 

08:43 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

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