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08/08/2011

quelques réflexions sur l'Afrique (suite)

   Économie

 

Éradiquer la pauvreté

 

"Réduire l'extrême pauvreté et la faim de moitié" était le premier des "Objectifs du Millénaire.

Le Nord du continent représente à lui seul 40% du PIB de l'Afrique.

L'Afrique subsaharienne ne représente que 1% du PIB mondial.

La moitié des habitants du continent gagne moins d'un dollar par jour, ce qui les classe dans la catégorie "pauvreté absolue". 37 pays africains sont les plus mal classés à l'"Indice de développement humain" du PNUD.

L'Afrique subsaharienne est la seule région du monde dont le PNB par habitant et en dollar constant ait diminué depuis 1980.

 

 

Richesse des ressources,  économie de prédation

 

L'Afrique, qui recèle 30% des réserves mondiales en minéraux,  est la preuve, malheureuse, que les richesses naturelles ne provoquent aucun développement automatique.

Pire : l'exploitation des ressources naturelles a, trop souvent,  conduit à l'exacerbation des conflits, à la corruption, à des désastres écologiques et en aucun cas à l'amélioration des conditions de vie des populations.

L'économie africaine repose trop sur l'exportation de matières premières (90% de ses exportations), au bénéfice d'immenses fortunes d'une oligarchie prédatrice, généralement liée aux entreprises,  non africaines,  exploitant les richesses,  minières ou agricoles,  non transformées, donc sans valeur ajoutée.

80% des revenus du pétrole nigérian ne bénéficient qu'à 1% de la population...

 

Si elle n'est pas suffisante, la transparence des transactions financières est indispensable.

 

Le développement repose sur des investissements humains et financiers, en particulier dans le domaine de la Recherche, ce qui permet une amélioration de la productivité et donc de la compétitivité, aujourd'hui infime, dans une économie mondiale globalisée, au sein de laquelle l'économie africaine occupe peu de place, en dehors de la production de pétrole.

 

 

Le développement par le commerce ? Les APE ?

 

"Trade not aid" : ce slogan américain (Ronald Reagan) a trouvé des échos en Europe, en particulier au sein de la Commission européenne.

 

Aucune région d'Afrique n'a accepté d'"Accord de Partenariat Economique" proposé depuis dix ans par la Commission européenne.

 

Le droit au protectionnisme des économies africaines, sans réciprocité doit être reconnu.

 

 

Agriculture

 

L'agriculture emploie encore plus de la moitié de la population.

Alors que l'Afrique était, à son accession à l'indépendance, autosuffisante sur le plan alimentaire, 44 des 48 pays subsahariens souffrent de malnutrition chronique.  Le déficit alimentaire augmente.  L'Afrique reçoit 32% de l'aide alimentaire mondiale, moins de 10% de cette aide vient d'Afrique.

L'agriculture doit redevenir prioritaire, alors que le retrait de l'Etat a caractérisé les plans d'"ajustement structurel". Le désengagement de l'Etat, l'abandon des systèmes de stabilisation des prix ont freiné le développement de l'agriculture. Le budget alloué à l'agriculture ne dépassant pas 1%, la rend non compétitive face aux importations de produits agricoles européens subventionnés.

 

Parce qu'il est essentiel de donner du pouvoir d'achat aux paysans africains, et donc de les rémunérer correctement pour leurs récoltes,  il faut mettre fin aux subventions européennes en faveur des exportations en direction de l'Afrique, ainsi que celles qui contribuent à un effet de "dumping" rendant les produits agricoles africains non compétitifs en Afrique et souhaite que les centres de recherche agronomique, européens et africains,  aient les moyens d'intensifier leurs recherches sur les plantes nourricières africaines (igname, sorghos, mils, etc.).

 

 

Quelles politiques d'aide au développement ?

 

Le défi du développement singularise l'Afrique subsaharienne plus que toute autre région au monde, défi à relever par elle même et solidairement par le reste du monde.

L'Afrique, "continent riche peuplé de pauvres",  est la partie du monde la plus aidée. Une aide qui dépasse les 10% de son PIB. Sans résultats probants, sauf l'enrichissement de ceux qui sont bien placés pour la capter. Le bilan de trois décennies d'aide au développement est sévère.  Ce qui lasse les donateurs. Certains économistes vont même jusqu'à considérer l'aide publique, dans sa forme actuelle, comme un facteur d'aggravation.  Aucun pays dans le monde n'est sorti du sous-développement grâce à l'aide extérieure. Les Etats-Unis, en proie à leur déficit budgétaire, refusent toute idée d'un "Plan Marshall".

Ne peut-on pas paraphraser ce que disait le Président Cardoso à propos du Brésil : "Ce n'est pas un continent sous-développé, c'est un continent injuste !" ?

 

Ni l'aide ni le marché ne soutiennent à eux seuls un développement productif autonome suffisant pour éradiquer la pauvreté. Il est essentiel que les plus values dégagées en Afrique soient réinvesties en Afrique et non dans des dépenses somptuaires, en particulier hors du continent. Cela constituerait un signe encourageant pour les "Investissements Directs Etrangers", l'Afrique n'en attirant qu'1%,  dirigé quasi exclusivement vers le domaine pétrolier.

 

08:23 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

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