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23/01/2018

Meurtre à Bruxelles

Brexit oblige

Christian Jacq

XO éditions

 

Un haut fonctionnaire anglais farouchement opposé au Brexit est assassiné. Voilà qui est du plus grand intérêt !

Dès la deuxième page l'assassiné se révèle, sous la plume de l'auteur, non pas un membre de "la caste des hauts fonctionnaires européens, la plus privilégiée du monde dit civilisé", mais un lobbyiste. Hélas Christian Jacq mélange tout, les lobbyistes, la Commission européenne, le Conseil, le Parlement européen et se contente de reprendre des clichés dignes des journaux britanniques lors de la campagne en faveur du Brexit. Et ce n'est même pas au deuxième degré, comme je l'espérais tellement c'est énorme.

Les pays de l'Union européenne se laissent "tondre par l'implacable couple franco-allemand."

"Les médias évitaient d'envenimer la situation. Il fallait encourager les proeuropéens à façonner l'opinion."

"Cette Europe des planqués et des corrompus qui impose ses diktats aux pays naguère libres et engraisse une bureaucratie digne de l'Union soviétique." "Une bande de pourris, achetés par les multinationales". Bénéficiant d'"immenses appartements de fonction".

"Le bâtiment de l'UE, la forteresse des magouilleurs."

"Les fonctionnaires sont la plupart du temps en recyclage, en vacances ou en arrêt maladie."

"Les épouses de plusieurs députés européens exigeaient de nouvelles robes, en raison de festivités imminentes." "amants, maîtresses, amis et lobbyistes se taillent la part du lion."

"Le bâtiment Europa, à l'abri des agitations des Etats membres, est le siège du Conseil européen et du Conseil de l'Union européenne, un seul n'ayant pas suffi, et les deux permettant d'employer davantage de hauts fonctionnaires."

S'y ajoutent tous les clichés concernant les différentes nationalités: l'Allemand est autoritaire, le Grec malhonnête, etc. Il ne manque qu'une Italienne volubile pour compléter le tableau. Le haut fonctionnaire français est "le Français type : arrogant, sûr de lui, filou, persuadé qu'il représente la première puissance mondiale." Et il rêve d'être promu Commissaire européen. Mais ce que savent les fonctionnaires européens, mais que semble ignorer l'auteur, c'est que les Commissaires, nommés par les Etats membres et qui doivent passer un "grand oral" périlleux devant le Parlement européen, ne sont jamais des fonctionnaires européens. De même, seuls les Commissaires, l'équivalent de nos ministres, disposent à Bruxelles d'un logement de fonction, le temps de leur mandat,  ce qui n'est pas le cas des fonctionnaires, même de haut niveau. De même, aucun ne dispose d'aucune sorte d'impunité.

Il faut rappeler que rien n'est imposé aux Etats membres, ni par le "couple" franco-allemand, et encore moins par la Commission. Le Conseil est le secrétariat des Etats membres qui ne sauraient être tenus à l'écart de l'immeuble Europa, car c'est là qu'ils se réunissent dans les différentes compositions du Conseil : ministres des affaires étrangères, des finances, de l'agriculture, de la pêche, etc. Le Conseil européen est la réunion des Chefs d'Etats et de gouvernements, et non pas une organisation séparée.

Enfin , les épouses des parlementaires, ou leurs maris, car il y a également des parlementaires femmes, ne demandent aucune nouvelles toilettes pour des réceptions, car ces festivités n'existent que dans l'imagination du romancier.

Une occasion d'une plongée dans les méandres bruxellois vient d'être manquée, et prouve qu'il faudra beaucoup de pédagogie avant les élections européennes de l'année prochaine.

Je suis d'autant plus déçu que j'avais beaucoup aimé les cinq volumes de Christian Jacq sur Ramsès, et inquiet. J'espère qu'il s'est mieux documenté sur l'Egypte qu'il ne l'a fait sur les institutions européennes !

 

 

 

 

 

08:32 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, littérature

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