29/06/2021
OPEX
Les opérations extérieures de la France
sous la direction de Julian Fernandez et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer
CNRS éditions, collection Biblis
L'opération Barkhane, dans l'Ouest africain, et les morts des soldats français qui ont eu lieu dans le cadre de la présence des forces françaises dans le Sahel, ont attiré l'attention du "grand public" sur les "opérations extérieures" de l'armée française.
Depuis 1963, la France a conduit 120 OPEX. 44% en Afrique subsaharienne. Le budget actuel des OPEX est d'un milliard d'euros par an.
Ce livre est pluriel, puisqu'il regroupe les interventions d'une vingtaine de spécialistes, avec deux partie très différentes : d'une part le cadre d'intervention, présenté par les juristes : le Droit, en particulier le Droit international, avant l'intervention, pendant l'intervention, puis après le conflit par des opérations de maintien de la paix. Sans aucun réel contrôle du Parlement sur le Gouvernement...et l'armée
Je ne suis pas juriste, j'ai donc lu avec plus de facilité les "retours d'expérience" des responsables militaires de retour d'Afghanistan, Mali, Libye, Irak, Centrafrique...En gardant à l'esprit que ces hauts gradés n'étaient, par nature, pas très critiques de leurs propres actions. La conclusion est que "l'action militaire seule est vouée à l'échec".
18:57 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : défense
27/06/2021
Repas de famille
Le discours
de Laurent Tirard
d'après le roman graphique de Fabcaro
avec Benjamin Lavermhe (Comédie française)
Sara Giraudeau
Diner de famille, avec toujours les mêmes plats, les mêmes anecdotes racontées par le père et le futur gendre étalant sa science alors qu'Adrien, le personnage central ne pense qu'à sa copine qui l'a laissé pour "faire une pose".
Jusqu'au moment où le futur beau-frère lui demande de faire le discours au mariage. Il en imagine plusieurs versions toutes plus assassines les unes que les autres.
C'est une comédie...que je n'ai pas trouvée drôle.
Pourtant, j'étais bien disposé. Les critiques étaient majoritairement excellentes. Le casting irréprochable, même pour les personnages secondaires (François Morel). J'adore Sara Giraudeau. Malheureusement, pour moi, j'ai trouvé le film interminable...
15:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/06/2021
Comment influencer les élections
L'enjeu des indécis
Eric Bonjean
éditions Anovi
Ceux qui font pencher le résultat d'une élection, ce ne sont pas ceux qui votent toujours pour le même parti, au fil des scrutins. Ce sont les indécis qui restent parfois tellement indécis qu'ils ne vont pas voter.
Pour décider les indécis, les tracts dans les boites à lettres et les affiches sur les murs, que j'ai pratiqué largement depuis ma première candidature sur une liste municipale en 71, ne sont pas d'une grande efficacité. Surtout à l'heure d'Internet qui permet de cibler les indécis après étude de leurs préférences et de leurs peurs, parfois très éloignées de la politique. L'exemple le plus célèbre est sans doute la campagne de Trump contre Hillary Clinton, avec l'utilisation des données recueillies par Facebook, et analysées par des ordinateurs super puissants.
Ce roman se présentait dans cette veine. Malheureusement l'auteur s'est dispersé dans de multiples directions, y compris familiales, en passant par le trafic de drogue et la prostitution.
Les promenades dans Lyon et Marseille restent plaisantes.
"Il en ressortait que les données personnelles de millions d'électeurs avaient été collectées puis utilisées afin de déterminer, grâce aux algorithmes quelles modifications personnelles dans la vie des électeurs les feraient voter pour le candidat d'un courant d'extrême droite."
"Les algorithmes, basés sur l'intelligence artificielle et du "machine learning" avaient la capacité d'analyser toutes les consultations, toutes les lectures faites sur Internet. après quelques analyses, il était simple, non seulement de connaître les centres d'intérêt des indécis, mais également d'en déterminer les profils. A partir de là, les articles bien ciblées, mêlées à quelques Fake News, allaient orienter les réflexions et les choix des électeurs."
17:37 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, élections
20/06/2021
"Quand on ne bouge pas, on ne sent pas ses chaines"
Les 2 Alfred
de et avec Bruno Podalydès
avec Denis Podalydès, Sandrine Kimberlain
Sélection Cannes 2020
Les deux Alfred sont le doudou du fils d'Alexandre, quinquagénaire au chômage et séparé de sa femme (surprenante Vanessa Paradis en uniforme de la Marine nationale) à qui il doit prouver qu'il est capable de s'occuper de leurs deux enfants. Sauf que l'entreprise qui le recrute à l'essai a pour principe de ne pas engager des employés avec enfant(s) afin qu'ils soient disponibles 24/24. Alexandre doit donc jongler entre son travail et ses enfants dont il doit cacher l'existence. Je suppose que beaucoup de femmes, surtout femmes seules, se reconnaitront dans ces difficultés à concilier travail et enfants. Quand c'est un homme les situations deviennent comiques...
Le film a été tourné avant la pandémie : pas de masques et des embrassades . Mais déjà le télé-travail ! Pas de bureau fixe, sous prétexte de co-working, des conférences sur internet, déjà un management infantilisant et la multiplication des boulots "uberisés", avec cerise sur le gâteau un sabir anglo-français.
Un film plaisant, avec trois bons acteurs, et avec du fond qui donne à réfléchir sur les formes modernes du travail.
21:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/06/2021
Sibérie de tous les extrêmes
Lëd
Caryl Férey
éditions Les arènes / Equinoxe
L'action de Lëd, "glace" en russe, se déroule à Norilsk, la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale du monde, au delà du cercle polaire (300 kilomètres). C'est le nickel qui justifie la présence de cette population alors que les températures peuvent descendre sous les -60°. Mais qui dit nickel dit pollution et corruption au profit des responsables locaux, y compris la police.
Boris est un flic intègre. C'est pour cette raison qu'il a été nommé dans cet enfer glacé.
Un sombre tableau de la Russie de Poutine, héritée de Staline.
"Au motif de punir la Russie pour l'annexion de la Crimée et son soutien à Assad, les sanctions économiques de l'Occident avaient uni le pays autour de Vladimir Poutine ; mieux-ou pire- la rétention de marchandises étrangères avait propulsé les produits russes, d'ordinaire risée du peuple, sur le marché intérieur."
"Les apparatchiks n'étaient en moyenne que six fois plus riches qu'un ouvrier, contre trois cent mille fois aujourd'hui."
"L'espérance de vie avait chuté de sept années dans ces maudites années 1990, le nombre d'hommes alcooliques doublé, la Russie avait le plus haut taux de suicides et d'homicides d'Europe, la natalité la plus faible au monde. Personne ne croyait plus en rien."
"J'ai choisi ce thème (l'homosexualité) comme un appel à la tolérance qui manque au monde, pas seulement en Russie."
17:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, thriller, russie