25/03/2007
les points communs de l'Afrique et du Moyen-Orient
Quatre géographes sous la direction de Roland Pourtier
et la coordination de Vincent Thébault
Editions Nathan
Quand j'ai acheté ce livre, je n'ai pas pris garde au fait qu'il s'agissait d'un "manuel" scolaire.
Heureusement que cela ne m'a pas arrêté, car il m'a donné envie de retourner à l'école, au moins à l'université, non pas pour y préparer des examens, encore moins des concours, mais pour mieux comprendre les grands enjeux du monde, l'évolution des rapports de force entre grandes puissances et pays en développement, également pour poser des questions à ces enseignants (j'espère que c'est possible ?) car il y a des affirmations que je n'ai pas comprises et d'autres que je conteste !
Ceux qui ont écrit cet ouvrage, (pourquoi uniquement des hommes ?), sont tous Agrégés et presque tous Docteurs en géographie, et pourtant ils écrivent simplement, clairement.
Il y a 25 chapitres d'une douzaine de pages chacun, sur des thèmes ciblés, tous aussi passionnants les uns que les autres.
Ce que ce livre a d'inhabituel est le regroupement de deux aires géographiques toujours traitées de façon séparée : l'Afrique et le Moyen-Orient, et toute la première partie est consacrée à démontrer les problématiques communes à ces deux ensembles apparemment si dissemblables (quoi de commun entre le Rwanda et l'Arabie saoudite ?): les migrations, les "espaces en crise", en particulier les déserts et donc le problème de l'eau, les économies basées sur les rentes, la dépendance alimentaire, la fréquence des conflits expliquée par les frontières artificielles et plus encore par la difficulté à vivre ensemble, la question de l'Etat artificiel, affaibli par les "ajustements structurels du FMI, la géopolitique de l'énergie (pour une partie de l'Afrique).
Au total un de mes livres préférés de ces derniers mois.
15:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
24/03/2007
Dreamgirls
De Bill Condon
Avec Jamie Foxx, Beyonce Knowles et Eddie Murphy
C'est une comédie musicale américaine.
Et comme c'est musical, tout dépend du genre de musique que vous aimez.
J'ai adoré tout le début : soul, R&B etc.
Au point que Catherine a menacé de changer de place tellement je remuais, avec l'envie de danser.
Ensuite, le film raconte l'histoire d'une dérive vers le commercial, le disco, la "daube", sous l'impulsion d'un manager, ancien vendeur de voitures, qui considère que chansons, chanteurs et chanteuses ne sont que des "produits", et j'ai beaucoup moins aimé, même si les chorégraphies sont spectaculaires. Le temps m'a même paru parfois longuet.
C'est américain, c'est à dire baigné dans l'idéologie américaine : tout le monde peut réussir avec du talent et du travail, les méchants sont toujours punis et les gentils récompensés.
Malheureusement la vie réelle est différente, même (surtout ?) aux USA...
13:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1)
23/03/2007
Darfour : toujours à l'ordre du jour
Il y a exactement deux ans, j'étais au Darfour
Voici un extrait de mon rapport de mission :
Ouest : bientôt la paix ?: le nettoyage ethnique est en bonne voie
Nous avons été soumis pendant toute la mission à une intense propagande.
Notre programme, entièrement préparé par les autorités soudanaises, devait, comme nous l'a dit le ministre des affaires étrangères, nous permettre de voir "les réalités", ne correspondant pas à ce que disent les médias qui mentent. "Comme pour les armes de destruction massive en Irak", nous a dit un des ministres...
La thèse gouvernementale, qui nous a été rabâchée "ad nauseum" est simple : les conflits tribaux, liés à l'eau et au nomadisme, sont séculaires au Darfour.
S'il est vrai que la polarisation ethnique s'est exacerbée et que la multiplication des armes en circulation a multiplié le nombre des victimes, cette explication passe sous silence les constatations de la commission de vérification du cessez-le-feu, et des ONGs : 80% des tribus chassées de leurs villages, et qui se trouvent aujourd'hui dans les camps de déplacés, sont d'origine non arabe ! Et ce sont, soit les milices armées par le gouvernement, les "people defense forces", soit les milices tribales, de tribus arabes favorables au gouvernement qui les ont agressées et fait partir.
Cela n'a jamais été dit dans les réunions officielles, en présence des autorités soudanaises, mais les bouches ne demandaient qu'à s'ouvrir pour parler aux oreilles attentives...
Ainsi le général français, vice-président de la commission internationale de contrôle, représentant l'Union européenne, et qui ne veut pas être accusé de complicité de nettoyage ethnique, garde précieusement le double de toutes les preuves de ce "nettoyage" et de ses rapports hebdomadaires envoyés à "Bruxelles", et avoue organiser des "fuites" vers la presse.
La partie publique de ces rapports est suffisamment explicite pour qui se donne la peine de les lire.
Les forces de l'Union africaine observent le respect du cessez-le-feu.
Pour elles, ce conflit n'est pas un succession de conflits tribaux mais bien une lutte entre une rébellion armée et des forces gouvernementales, "régulières" ou non.
Un général rwandais nous a montré des photos d'atrocités. A la question : "qui est coupable ?" il a répondu :"tout est dans nos rapports".
Un colonel sénégalais nous a expliqué les techniques pour faire fuir les villageois. Pour lui aussi, il n'y a pas de doute sur les coupables. En tête à tête, il confirme le "nettoyage ethnique".
L'opération, qui coûte 300 millions d'euros par an, est financée à 70% par l'Union européenne.
Les ONGs reconnaissent une amélioration de la situation là où l'Union africaine est présente, mais refusent de faire escorter leurs convois de nourriture par des soldats, fussent-ils neutres, malgré les attaques quotidiennes, d'éléments qui ne sont pas toujours identifiables (rebelles, bandits de grands chemins...ou membres de milices gouvernementales)
Selon les gouvernement, mais aussi le SPLM, il ne faut surtout pas que la justice internationale s'en mêle car les Africains ont des mécanismes traditionnels de réconciliation, une autre approche culturelle de la justice ; par contre la communauté internationale peut contribuer à apporter des compensations à ceux qui ont perdu leurs maisons et leurs troupeaux.
Bien entendu, toute pression sur le gouvernement est un mauvais message, qui encourage les rebelles à continuer leurs actes terroristes...
Les membres du gouvernement que nous avons rencontrés ont insisté sur le libre accès au Darfour pour la communauté internationale et les humanitaires, mais pas pour les ONGs qui "font de la politique".
OXFAM est directement menacé d'expulsion, "save the children" est parti, mais toutes les ONGs, qui peuvent témoigner de ce qui se passe, se sentent tenues au silence, sous la pression gouvernementale.
Beaucoup d'entre elles considèrent que seules les pressions internationales sur le gouvernement ont permis des avancées.
Elles m'ont parlé assez librement, en marge des réunions officielles, loin des oreilles gouvernementales.
Il y a au Darfour 10.000 travailleurs humanitaires locaux, encadrés par environ 700 européens, qui louent effectivement très chers, à des bailleurs qui en profitent, les locaux dont ils ont besoin.
En raison de la taille du pays et du manque d'infrastructures le coût de la logistique y est trois fois supérieur au prix de la nourriture elle même.
La sécurité dans les camps, y compris la sécurité alimentaire et sanitaire est bonne. Probablement la meilleure du Darfour, peut-être du pays.
Il est même étonnant que la criminalité ne soit pas plus importante quand des dizaines de milliers de personnes sont ainsi rassemblées.
Les familles y sont prises en charge : eau, nourriture, soins, écoles primaires, rien qui incite à affronter les incertitudes, la violence et la faim qui guettent à proximité immédiate des camps.
Sur une population de 5 à 6 millions, combien vivent dans les camps ? au moins un million et demi ! combien dans les mois à venir ? plusieurs centaines de milliers de plus, chassés par la famine causée par l'absence de récolte !
Les réserves alimentaires sont épuisées. Le Programme alimentaire mondial ne peut acheminer à destination que la moitié des besoins.
Il sera vain de chercher à déterminer qui est là pour fuir la violence, et qui est là pour fuir la faim : les causes et les effets se cumulent, et il faudra construire de nouveaux camps, trouver de l'eau et du fourrage pour le bétail.
Le retour à la vie normale est affiché comme un but gouvernemental, mais il suppose : sécurité, déminage, compensation pour les pertes subies, semences, outils, nourriture pour attendre la récolte suivante.
Il est évident qu'il est plus facile pour les organisations humanitaires de "servir" des populations regroupées dans des camps que dans des villages dispersés, malgré le risque constant d'épidémie qu'implique une telle concentration de population.
Les intéressés ne s'y trompent pas : ils cuisent des briques pour bâtir leurs nouvelles demeures, et même, ils plantent...ce qui en dit long sur leur volonté de départ !
Si un jour ils quittent les camps, il faudra voir s'ils peuvent retrouver leurs villages...ou si ceux-ci sont occupés par d'autres tribus !
C'est alors que l'on pourra constater le "nettoyage ethnique".
18:55 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)
conseil municipal mardi prochain 27 mars
Conseil municipal avec comme principal point à l'ordre du jour, le Budget 2007
Le débat d'orientation budgétaire n'aura servi à rien : malgré toutes les réserves exprimées, y compris au sein de la majorité municipale, en particulier le Premier adjoint, le budget primitif prévoit deux millions et demi d'euros pour l'achat des anciens bêtiments Logidis popur en faire la nouvelle salle des fêtes...
Le Maire serait-il autiste ? Est-il décidé à passer "en force", avant les élections ?
Pourquoi ne pas renvoyer ce sujet après les élections, afin que les électeurs puissent trancher, projet contre projet ?
Comme c'est le cas pour le futur groupe scolaire... pour lequel rien n'est prévu dans le budget primitif !
13:55 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (2)
22/03/2007
l'importance économique d'un canal
09:10 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (0)