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02/12/2007

John Le Carré de nouveau en Afrique

Le chant de la mission

 

 

De John Le Carré

 

 

Editions du Seuil

 

 

 

Après "La patience du jardinier", John Le Carré revient en Afrique. Après avoir dénoncé, sous forme de roman d'amour,  les expérimentations pharmaceutiques sur les populations africaines (n'hésitez pas à louer le DVD pour voir le film tiré du roman), il évoque, fort bien, le pillage des richesses par des "Occidentaux", sous forme d'un roman d'aventures, qui s'apparente à ses romans d'espionnage.

 

Il a reçu la documentation de l'"International crisis group", bien connu dans les milieux spécialisés pour le sérieux de ses études.

 

Le lecteur ressort de ce livre dégoûté par les élites politico-financières européennes, américaines et africaines qui pillent, sans vergogne, les matières premières d'un pays, au prix de la misère de la population, au prix de guerres qui n'ont de "civiles" que les victimes. Cela se passe dans l'Est du Congo, c'est donc de pleine actualité (voir mon billet sur le drame humanitaire dans cette région), malheureusement cela pourrait se passer dans d'autres pays...

 

 

Le seul bémol, c'est que l'on se demande comment le héros, tellement intelligent, peut être aussi naïf.

 

 

Citations tirées du livre :

 

 

" La couronne est toujours échue à son voisin parce que lui n'était pas assez féroce, pas assez corrompu, pas assez fourbe".

 

"Nous sommes fiers de notre négritude, mais tous les camelots de la ville vendent du produit de blanchiment garanti cancérigène"

 

"Les élections n'apporteront pas de solution, mais ce sont nos élections à nous !"

 

 

 

07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

01/12/2007

Une lutte historique : les canuts

Le chant des canuts

 

 

Louis Muron

 

 

Editions Presses de la cité

 

 

Lyon 1830 / 1835

 

 

 

"C'est dans les masses profondes des travailleurs que réside la vie réelle de la Nation"

 

Edouard Herriot, maire de Lyon, Radical-socialiste.

 

 

 

1830 : Charles X est obligé d'abdiquer et de laisser la place à son cousin Louis-Philippe d'Orléans.

 

 

Les "canuts", ce sont les travailleurs de la soie, 50.000,  regroupés en 8.000 ateliers lyonnais, travaillant "à la pièce" pour 1.400 négociants.

 

Ce livre raconte, sous forme de roman,  leur révolte ("vivre en travaillant ou mourir en combattant"), en novembre 1831, puis en avril 1834, la répression sanglante du mouvement, et enfin la condamnation en "justice" des "meneurs",  en 1835, par une juridiction spéciale.

 

 

Ces travailleurs ont la nostalgie de l'Empire, qui était synonyme de commandes.

 

Ils subissent une importante baisse de leurs revenus, en raison de la concurrence étrangère (suisse : souvent des Lyonnais partis en exil à cause de la répression contre les girondins en 1793), et surtout de l'essor du coton et du tissage industriel, moins luxueux mais beaucoup moins cher.

 

La monarchie bourgeoise connait l'essor de l'industrie textile, mais également ferroviaire qui favorise les transports, et donc la concurrence.

 

Les canuts sont majoritairement des maîtres artisans,  instruits, fils de la philosophie des "lumières" (voir la note sur "Sophie, la libertine") qu'ils abordent souvent à travers les mutuelles et la franc-maçonnerie. Ils considèrent que "le progrès doit libérer l'Homme de la peine".

 

Comme le raconte le "Journal des débats" : "la sédition de Lyon a révélé la lutte entre la classe qui possède et celle qui ne possède pas".

 

Le Maire de Lyon, qui voudrait la paix sociale dans sa ville, invite ceux qui n'ont pas de travail à partir coloniser l'Algérie.

 

Lamennais, catholique social, dénonce "le manque d'engagement de l'épiscopat aux côtés des populations défavorisés", et Lamartine lui reproche d'être "l'évangile de l'insurrection".

 

 

Citations :

 

"Si les hommes font les Lois, les femmes font les mœurs" ;

 

"Nous autres, pauvres canuts, nous ne pouvons pas nous payer le médecin : alors nous mourrons nous mêmes !" ;

 

"Il va falloir s'engager politiquement,  si c'est le moyen de changer cette société où nous sommes exploités" ;

 

"La véritable et difficile question, c'est d'empêcher que les améliorations tournent au profit exclusif de quelques individus" ;

 

"Votre sang a fécondé le sol où doit croître l'arbre de l'émancipation des prolétaires. Votre mémoire ne sera pas oubliée dans l'histoire du prolétariat" ;

 

08:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)