16/12/2007
Thalasso
Avec Gérard Darmon
Théâtre Hébertot
Aristide (Gérard Darmon) a un cancer du poumon. Il va mourir et, en attendant, il passe son temps dans un centre de thalasso, où il se repose de ses traitements.
Il a peur de mourir et se délecte dans l'humour noir, surtout au détriment des autres...
En particulier d'un couple simple, parfois simplet (très bien joué par des acteurs inconnus), qui est là gratuitement, décalé par rapport aux habitué(e)s, parce qu'il a gagné un concours.
Aristide sympathise avec Gérard qui est là pour tenter de reconquérir son ex, qui doit se marier avec un autre. Aristide tente de l'en dissuader, en lui vantant les mérites de son épouse, qui sera bientôt sa veuve.
C'est drôle, mais d'un humour grinçant, pas très optimiste...
08:35 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2007
Bob Morane...et Henri Vernes vivent encore !
Henri Vernes
Editions Le Lombard
Henri Vernes (rien à voir avec Jules), qui a dépassé les 80 ans, a eu droit récemment à la pleine dernière page de Libération.
J'ai alors réalisé que l'aîné de mes petits enfants a maintenant l'âge que j'avais quand je lisais, au début des années 60, les aventures du "commandant" Bob Morane, éditées par Marabout, en petit format, sur un papier de qualité médiocre.
Auteur prolixe et imaginatif, Henri Vernes a aujourd'hui 200 romans d'aventures de Bob Morane à son actif. Une soixantaine a été adaptée, sous la responsabilité directe de l'auteur, en Bandes dessinées, par Coria, dont le trait est précis et les couleurs irréprochables, dans la grande tradition de la BD belge, et éditée, en grand format, avec du papier et une reliure de qualité, par Le Lombard.
L'époque étant à la nostalgie, j'ai profité des fêtes de fin d'année pour y jeter un œil, avant que l'album ne se retrouve au pied du sapin, sous la chaussure de l'heureux destinataire.
Le héros est toujours irrésistible, en particulier avec les femmes qui sont d'une beauté fatale, alliées et/ou traitresses en puissance. Il se met dans des situations impossibles dont il se sort, plus conquérant que jamais. De quoi faire rêver les adolescents...
Malgré les nombreux "clichés", j'avoue avoir trouvé un certain plaisir (adolescent ?) à la lecture de l'album "Le Président ne mourra pas" qui raconte l'histoire d'un complot pour tuer le Président des Etats-Unis. Complot qui échouera grâce à l'action de Bob Morane, of course ! Si la route des Kennedy avait croisée celle de Bob Morane...
08:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
14/12/2007
Pensions alimentaires et frontières
L'Union européenne s'invite dans les affaires de divorce en proposant des mesures visant à faire respecter le versement des pensions alimentaires.
Le Parlement européen doit donner son feu vert à une loi européenne qui permettra le prélèvement direct de la pension alimentaire sur le salaire du parent indélicat même s' il réside dans un autre Etat membre de l'UE.
Aujourd'hui, un parent qui veut obtenir le versement de la pension alimentaire est confronté à un véritable parcours du combattant. Face à des démarches longues, lourdes et coûteuses, les parents baissent les bras et renoncent à faire valoir leurs droits.
Il est inacceptable que des enfants se retrouvent sans ressources parce que leurs parents résident dans des Etats membres différents. Dans la très grande majorité des cas, ces familles monoparentales sont dirigées par des femmes qui sont exposées aux risques de pauvreté si leur ancien conjoint de remplit pas ses obligations alimentaires.
Désormais, les décisions de justice sur les obligations alimentaires seront applicables automatiquement dans le reste de l'Union. En outre, la saisie sur salaire du montant de la pension ou le gel temporaire d'un compte bancaire pourront être ordonnés.
Au moment où de nombreux citoyens doutent de la construction européenne, il est crucial de montrer que l'Union européenne n'est pas seulement une Europe des marchands, qu'elle est aussi un espace judiciaire qui défend les intérêts de ces citoyens et en particulier des enfants.
08:05 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)
13/12/2007
la preuve de l'échec de l'intervention américaine
Aux 500.000 réfugiés palestiniens, certains présents depuis 60 ans dans 13 camps, s'ajoutent, progressivement depuis quatre ans, entre un million et demi et deux millions de réfugiés irakiens (à peine plus de 150.000 sont enregistrés), vivant pour la plupart à Damas et dans sa banlieue.
Parmi eux, des Palestiniens venant d'Irak qui ont, comme les autres Palestiniens déjà réfugiés en Syrie ou au Liban, la même revendication du droit au retour, avec leurs titres de propriétés, conformément aux résolutions de l'ONU, même si le mythe du caractère "temporaire" de l'exil commence à s'écorner.
Au début, les premiers réfugiés irakiens étaient médecins, enseignants, à commencer par les universitaires, ingénieurs, officiers de l'armée de Saddam, journalistes, etc. Ils/elles (une majorité de femmes) sont venu(e)s avec leurs économies, aujourd'hui épuisées.
Ils n'ont pas le droit de travailler mais n'hésitent pas à faire des "petits boulots" non déclarés pour survivre.
Les Syriens assistent à cette dégringolade sociale avec quelque surprise : ils considéraient leurs voisins comme plus éduqués et plus riches qu'eux ! Ce qui était généralement vrai.
Aujourd'hui, ces réfugiés irakiens veulent partir, non pas pour retourner en Irak. Ils n'attendent rien des USA, et pas grand chose des pays membres de l'Union européenne, mais rêvent du Canada, de l'Australie, de la Norvège...
Les USA ont accepté l'immigration de 3.000 d'entre eux, en sélectionnant celles et ceux dont ils pouvaient avoir besoin.
Le Ministre français des Affaires étrangères a annoncé que la France pourrait en accueillir "plusieurs centaines" (sur deux millions !) mais uniquement... des Chrétiens.
Comment un Etat laïc, comme la France, peut-il faire le tri entre réfugiés chrétiens et musulmans ? Là est une autre question...
Puis sont arrivés des réfugiés de plus en plus pauvres qui n'avaient à vendre que leurs filles, parfois très jeunes : soit en les mariant, soit en les laissant fréquenter les bars de nuit.
Ceux-là vivent dans des "bidonvilles" souvent sans eau courante et sans électricité. Du
fait de l'entassement, les violences conjugales se multiplient.
Ils et elles veulent nous raconter leur histoire et celle de leur famille, parfois en anglais. Ils et elles pleurent, la voix étranglée par l'émotion.
Ils en veulent à la "communauté internationale" qui a détruit leur riche pays, sans faire beaucoup de distinction entre les uns et les autres, les alliés des USA et ceux qui ne voulaient pas de cette guerre.
"Rendez nous l'argent de notre pétrole" est une revendication courante.
En Irak, du temps de la dictature, la médecine et les médicaments étaient gratuits. Aujourd'hui, seuls des médicaments basiques leur sont distribués.
Les enfants, qui ont vu la mort de très près, sont traumatisés, même si les garçons jouent au foot dans la cour comme tous les petits garçons du monde.
Les ONGs non syriennes ayant des difficultés pour se faire habiliter, ce sont les agences de l'ONU qui leur apportent un peu d'aide : nourriture, médicaments, papiers.
Au début, la Syrie a accueilli ses "frères" irakiens (même peuple), leur offrant l'hospitalité, les soins et l'éducation.
Aujourd'hui, le Gouvernement comme la population les considèrent comme un fardeau (quelle serait l'attitude des Européens face à presque deux millions de réfugiés européens dans la banlieue de leur capitale, depuis quatre ans ?).
"Nous avons déjà eu deux vagues de réfugiés palestiniens ; notre économie ne nous permet pas de faire plus pour cette troisième vague de réfugiés irakiens" (Ministre des Affaires étrangères).
Non seulement la frontière est fermée pour bloquer toute nouvelle arrivée, alors que jusqu'à présent aucun Arabe avait besoin d'un visa pour entrer en Syrie, mais le sentiment est que les Irakiens doivent repartir.
La Syrie se dit déçue de la faiblesse de l'aide internationale. Selon le Ministre de l'Economie, la présence des réfugiés irakiens coûte 2 milliards de $ par an au budget syrien. Même si l'estimation est exagérée, elle montre que l'aide de l'Union européenne (10 millions d'euros, sous conditions, pour les réfugiés dans tous les pays voisins de l'Irak) ne constitue qu'une goutte d'eau.
"Si vous voulez nous aider, et aider les réfugiés, gardez vos ONGs dont nous n'avons que faire et aidez-nous à construire des écoles, car les enfants s'entassent à 70 élèves par classe, et des hôpitaux". Discours ministériel contradictoire avec la volonté de les voir repartir.
Au moins, la Syrie ne souffle plus sur les braises du conflit interne irakien, car les conséquences de ces incendies sont revenues chez elle très vite et durablement.
L'équivalent de 500 euros est promis pour celles et ceux qui acceptent de retourner en Irak. Mais un cachet sur leur passeport les empêche de ressortir avant 5 ans (pour ne pas toucher plusieurs fois la prime !).
Le Gouvernement irakien a promis 25 millions de $ pour les réfugiés, mais cette somme semble consacrée à l'aide au retour.
08:00 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (1)
12/12/2007
Services publics : que va faire la France pendant sa Présidence de l'Union européenne ?
La Commission européenne prend prétexte du projet de protocole (n°9) annexé au futur Traité pour refuser de légiférer en matière de services publics.
En écartant la perspective d’un texte-cadre à vocation horizontale sur les services publics, pourtant sollicité par les conclusions des Conseils européens de Laeken de 2001 et de Barcelone en 2002, la Commission européenne campe ostensiblement sur une fin de non-recevoir. Cette attitude expose la ratification du futur projet de Traité à un nouveau malentendu, entre l’incontestable progrès juridique qu’il constitue et la crispation idéologique de la Commission européenne.
Ce choix est d’autant plus regrettable que le contentieux juridique qui oppose la Commission européenne aux pouvoirs locaux français et espagnols, sur le statut des intercommunalités (considérées comme des entités juridiques indépendantes des communes, devant être mises en concurrence !), démontre sans appel la nécessité et l'urgence d’une clarification juridique en la matière.
Il est extrêmement douteux que le projet de futur Traité qui affiche un esprit "législateur" à son article 14, en même temps qu'une philosophie résolument "subsidiaire" dans son protocole n°9 y suffise.
Face à cette obstruction manifeste de la Commission européenne à l’égard des services publics, il est légitime d'attendre de la Présidence française de l’Union européenne, au second semestre de 2008, une initiative sans ambigüité en faveur d’une Directive-Cadre sur les services publics.
08:25 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (6)