21/03/2011
Diffusion des idées xénophobes, racistes, anti-musulmanes
Quand on diffuse les idées du Front National...
Quand un ministre de la République est condamné, deux fois, pour propos racistes, quand son successeur, qui semble pourtant si bien élevé par l'ENA, tient des propos de même tonalité, les idées de l'extrême droite se diffusent, infusent, se banalisent.
Tout le monde sait que lors de la dernière élection présidentielle, le candidat de la droite avait tout fait, avec un succès certain, pour rallier les suffrages xénophobes.
Mais aujourd'hui le mécontentement est tel que ces électeurs en quête de boucs émissaires préfèrent voter pour l'original que pour la version édulcorée.
Le Front National fait donc un score historique. Comme l'abstention. Mais n'est-ce pas le même symptôme d'affaiblissement de l'esprit civique, républicain ?
L'UMP n'a qu'à s'en prendre qu'à ses choix politiques...ou à sa trop grande proximité d'idées.
Il est clair maintenant que la majorité présidentielle ne pourra gagner les prochains scrutins, présidentiel et législatif, qu'en faisant alliance morale et idéologique, sinon politique, avec l'extrême droite. Le refus d'appeler à voter pour les candidats de gauche face aux candidats d'extrême droite n'est qu'un signe de plus de cette alliance implicite.
Cela nous promet des moments difficiles dans le proche avenir...
Faire barrage au Front National : évident si un candidat de gauche est en face, mais si c'est un candidat UMP professant les mêmes idées que le FN ?
J'ai voté Chirac contre Le Pen, traumatisé par l'élimination de Lionel, mais, malgré tous ses défauts, Chirac, s'il a joué sans scrupule sur la corde sécuritaire, ne peut être soupçonné de trop grande proximité avec les idées des Le Pen.
Si j'avais, malheureusement, à choisir entre un candidat du Front National et Mr Hortefeux, ne serais je pas tenter de les considérer comme "blanc bonnet et bonnet blanc" ?
Le PS a fait un bon score, aidé par le fait que le type de scrutin favorise les sortants qu'il avait en nombre. Le mode de scrutin va lui permettre de gagner des cantons, par dizaines ? Par centaines ? J'espère de gagner quelques départements, pour conduire une autre politique.
Mais le PS n'a pas fait le score exceptionnel que j'espérais du fait de l'impopularité du pouvoir en place.
Il y a eu beaucoup d'abstentions, surtout chez les jeunes. Comment vont voter ceux-ci lors du prochain scrutin présidentiel ?
15:37 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
20/03/2011
Polar retro
Du rififi chez les femmes
Auguste le Breton
Edition Plon, collection "Noir rétro"
Réédition, en format de poche, d'un succès de 1957, porté à l'écran l'année suivante. Ce qui n'est pas étonnant tant le livre semble avoir été écrit pour le cinéma, dans l'argot parisien des années 50, partiellement inventé par l'auteur, comme le mot "rififi" qu'il a utilisé dans toute une série de romans de "voyous". Un glossaire se trouve à la fin, mais je n'ai pas eu à l'utiliser.
1957 : la signature du Traité de Rome, donnant la naissance au "Marché commun".
La publication "D'un château l'autre" de Louis-Ferdinand Céline, livre qui a marqué mon adolescence (je ne l'ai pas lu à sa parution !), de "La reine des pommes" de Chester Himes, qui vient également d'être réédité, et dont je parlerai un autre jour.
Albert Camus reçoit le "prix Nobel" de littérature.
Au cinéma je vais voir "Le pont de la rivière Kwaï", mais pas question d'aller voir les nombreux films inspirés des romans d'Auguste le Breton ("Razzia sur la chnouf", "Le clan des Siciliens"...), ou de lire cette littérature argotique.
Ma mère désapprouve vivement mon père qui aime glisser quelques mots d'argot parisien dans ses propos.
"Du rififi chez les femmes" se déroulent essentiellement à Bruxelles, avec quelques incursions à Paris. "La Belgique, un beau pays pour les marlous au parfum de toutes les astuces".
"Vicky de Berlin" est une femme décidée, mais elle trouvera l'amour et son maître, et parviendra même à être docile...
Le féminisme a ses limites chez les hommes, les vrais ! "Rencontrer un mâle qui n'a pas le coup de tringle égoïste, c'est rare".
L'atmosphère sent l'après guerre, et dans les bars à filles, on écoute les microsillons d'Edith Piaf. "Les mâles solitaires cherchaient l'âme sœur pour la valse des braguettes".
Avec de tels romans, les "caves", que nous sommes, peuvent s'encanailler à bon compte...
14:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
19/03/2011
We want sex !
We want sex…equality
(Made in Dagenham)
De Nigel Cole
Avec Sally Hawkins et Miranda Richardson
1968 : les ouvrières de l’usine Ford se mettent en grève, à la surprise générale, pour demander la revalorisation de leurs qualifications. Très vite, elles réalisent qu’elles sont sous payées parce que femmes.
Le syndicat, dont tous les permanents sont des hommes, est très vite dépassé et les patrons de Ford exercent un chantage à la délocalisation. Pourquoi employer des femmes s’il faut les payer autant que les hommes ?
Le gouvernement, travailliste, va-t-il se plier aux arguments patronaux ? Céder à la peur face au chantage (l’arrêt des investissements américains, pas seulement dans l’automobile) ?
Mais il y a au gouvernement une femme énergique et décidée qui n’a pas peur de la lutte : Barbara Castle, que j’ai bien connu une quinzaine d’années plus tard quand elle est devenue députée au Parlement européen, avec un caractère toujours aussi fort que ce que nous montre l’actrice Miranda Richardson dans le film. A ma connaissance Barbara vit encore, elle doit avoir un peu plus de quatre-vingt dix ans, et sa dernière lutte était à la tête des retraités se dressant contre Tony Blair.
C’est un film différent de ce que l’on voit d’habitude et qu’il ne faut pas manquer. Un film comme les Anglais savent en faire, social et humain, avec l’humour « so british ».
Ce que le film ne montre pas, c’est que, malheureusement, l’industrie automobile anglaise a disparu, au mieux rachetée par les Japonais, et Ford a aujourd’hui effectivement délocalisé ses activités et fermé l’usine...
11:33 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
17/03/2011
"Ici on s'occupe du merdier mondial !"
Télégrammes diplomatiques
Voyage au cœur de la politique extérieure de l'Europe
Marc Pierini
Editions "Actes Sud"
Il ne faut pas se laisser décourager par le titre : ce livre n'est pas un cours sur la "Politique Extérieure et de Sécurité Commune" de l'Union européenne.
Il mérite d'être classé dans la catégorie "écrivains voyageurs".
L'auteur, haut fonctionnaire de la Commission européenne raconte son parcours, en particulier ses affectations dans différents postes de "délégué" (ambassadeur) dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Le livre a été publié en septembre de l'année dernière, donc avant tous les évènements qui agitent encore la région. Et il prend aujourd'hui une autre dimension puisqu'il parle de la Tunisie, de la Libye, du Maroc et plus généralement du partenariat euro-méditerranéen.
Pour avoir trop insisté sur les droits de l'Homme, il est menacé d'expulsion par le pouvoir de Ben Ali, ce qui relativise les critiques faites à l'Union européenne qui aurait été trop complaisante. "Malheureusement pour moi, et heureusement pour les droits de l'Homme, c'est là un sujet sur lequel l'Union européenne est, par tradition, insistante".
(Rappel : le livre a été publié juste avant la chute de Ben Ali).
"La question est maintenant de savoir si la Tunisie aura le courage d'être un pays pionnier dans le domaine de l'Etat de droit et des droits de l'Homme"
Il parle de la naissance d'un embryon de politique étrangère commune, difficile puisque certains pays s'alignent systématiquement sur les Etats-Unis.
Diplomatie essentiellement faite de "déclarations" et d'aide humanitaire. "La Communauté européenne répare ainsi avec grand coeur, et des centaines de millions d'euros, les dégâts causés par d'autres"
"Ici on s'occupe de merdier mondial"
"L'un des grands talents des hommes politiques : vendre comme leur initiative personnelle une idée dont ils ignoraient tout la veille"
"Apprenez que le problème principal du voyage officiel, c'est de pisser. Donc, dès que vous trouvez le temps, n'hésitez pas !" (Claude Cheysson ; Chirac disait la même chose des campagnes électorales ; ayant la double expérience, je peux confirmer et les approuver l'un et l'autre !)
"La méthode européenne qui privilégie le dialogue et le compromis dans les situations de conflit, est le plus souvent perçue comme un signe de faiblesse"
"Sois curieux de tout, et, où que tu ailles, ouvre-toi au monde qui t'accueillera, mais n'oublie jamais d'où tu viens" (Elias Sanbar)
08:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2011
Broderies : Histoires de femmes
Broderies
Marjane Satrapi
Editions de l'Association
Ce livre pourrait s'intituler "Femmes entre elles". Et quand les femmes sont entre elles, il parait qu'il leur arrive de parler des hommes, de leurs relations avec les hommes.
Dans cet album Marjane Satrapi ne raconte pas sa vie, elle ne raconte pas la vie en Iran du temps du Shah, puis de la "Révolution islamique", comme dans "Persepolis", elle laisse parler les femmes iraniennes qui racontent leurs expériences sexuelles.
Les "broderies", dont parle le titre, sont celles que l'on pratique pour "recoudre" les hymens déchirés, dans une société où la virginité a encore une valeur ajoutée importante.
Comme les femmes qui parlent sont d'une autre génération que Marjane, il est question de mariages arrangés par les parents, éventuellement avec des différences d'âge considérables, de mères de famille n'ayant jamais vu leur mari nu, mais aussi de chirurgie esthétique et de relations extraconjugales.
"C'est comme ça la vie ! Des fois tu es sur le dos du cheval et des fois, c'est le cheval qui est sur ton dos."
08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd