15/11/2011
croquis politiques
Sanguines
Croquis politiques
Philippe Meyer
Editions Robert Laffont
Je ne sais pas depuis combien de temps j'entends Philippe Meyer sur "France Inter". J'ai l'impression que c'est depuis toujours. Dans des émissions différentes, mais toujours avec la même voix chaleureuse et l'esprit caustique.
Il nous livre une série de portraits politiques. Après "pointe sèche" et "eau -forte", la technique de la "sanguine" porte bien son nom : il y a du sang sur les murs ! Au sens figuré, bien entendu. Morceaux choisis :
Nicolas Sarkozy, qu'il compare à Zébulon. "Sarkozy fait rien qu'à nous énerver". "Un mélange de carriérisme carnassier et d'exaltation puérile" (Dewavrin)."Il a biberonné les conseils des communicants à la mamelle", "pour finir par avoir la gomme qui s'use plus vite que le crayon". "Sa méthode de la provocation est analysée par les experts ès communication comme le moyen d'être toujours au centre de l'attention médiatique".
Dominique de Villepin : "le sous-lieutenant Fracasse". "De l'aristocratie il a toutes les ivresses, toutes les apparences, toutes les poses". "Il se sert des mots comme d'autres de talonnettes".
Martine Aubry : "le socialisme à visage bougon". "Elle partage avec Sarkozy une remarquable capacité à croire à ce qu'elle dit au moment où elle le dit". "Elle est trop méchante pour réussir" (François Mitterrand).
Marine Le Pen, fille de son père, " ce dinosaure de la réaction, ce va-de-la-gueule à imparfaits du subjonctifs, ce tribun, ce fanfaron, ce fier-à-bras, ce m'as-tu-vu, ce bravache, cette momie, ce phénix de carnaval, ce rescapé de tous les naufrages..."
Nicolas Hulot : "notoire comme deux ronds de flan". "Et pourquoi pas Geneviève de Fontenay ?" "Le suffrage universel n'est ni le box-office, ni l'audimat".
Eva Joly : "la déraison de la raison". "Eva Joly est certaine d'avoir raison". "Elle fait une très bonne députée européenne, élue au scrutin de liste. Elle le restera".
Arnaud Montebourg : "le turlupin de Médialand". "On s'essouffle à énumérer les grandes causes dont il s'est proclamé le champion. On s'épuise à chercher celles qu'il a fait triompher, ou simplement aboutir." "Le médiatique lui suffit".
Jean-François Coppé : "l'affamé du sérail". "Sa recherche de satisfaction ne connaît ni trêve ni repos". "Copé a un billet de logement à la télévision". "Communiquer pour lui est synonyme non de convaincre, mais de faire croire".
Jean-Luc Mélenchon, "qui se conduit avec ses adversaires de la manière exacte dont il s'indigne qu'ils se comportent à son égard".
Petite erreur de la part de l'auteur : si le premier "parrain" politique de Mélenchon a effectivement été Claude Germon, maire de Massy, celui-ci n'a jamais été Président du Conseil général. Les deux conseillers généraux de Massy étaient, à l'époque, Mélenchon et Marie-Noëlle Linemann. Germon a été très déçu par les deux...
François Hollande : "certains ont des alliées, d'autres des vassaux, d'autres encore des clients. François Hollande a des amis". "Il dégage une confiance en lui dépourvue de morgue, un sentiment de sa valeur qui n'a pas besoin de mépriser ni de clabauder". "Toute l'histoire de la République est une histoire fiscale".
DSK : "l'argent n'a pas la même odeur selon qu'il est exhibé par un socialiste ou par un sarkozyste". "Il est un de ceux qui gouverneraient bien plus volontiers que de faire campagne, et qui par conséquent, pourraient ne jamais avoir la chance de gouverner". "Un homme qui n'envisage pas d'obstacles entre lui et la satisfaction immédiate de ses appétits, entre lui et la réalisation de ses désirs". L'auteur affirme qu'il avait écrit ce texte avant les accusations portées contre le Directeur du FMI.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
14/11/2011
Combattre le phénomène des mariages forcés en Europe
Il règne le silence sur ce problème et nous ne disposons d'aucunes statistiques officielles en la matière. Il est souvent présumé que ce phénomène touche uniquement l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique. Hors les mariages forcés ou arrangés sont bien présents ici en Europe, notamment via les citoyens issus de l'immigration.
Il est indispensable, au niveau européen, de demander une définition commune, des statistiques de la situation dans nos pays, la mise en place de plans d'actions dans les Etats membres de l'UE et l'échange des bonnes pratiques.
La lutte contre les mariages forcés doit être une action prioritaire dans le cadre des relations extérieures del'Union Européenne par le biais de la 'clause des droits de l'homme' et nous devons y faire référence chaque fois que possible lors de négociations d'accords avec les Etats Tiers concernés.
Le mariage forcé est une coutume culturelle ou religieuse patriarcale qui touche toutes les couches de la société et constitue une véritable violation des droits de l'homme. Elle constitue une des nombreuses formes de violence à l'encontre des femmes qu'aucune motivation culturelle ne peut justifier.
16:25 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
13/11/2011
Milices pachtounes
Lashkars : milices pachtounes face aux talibans. Photos de massimo Berruti. Chapelle de l'école des beaux-arts de Paris. Jusqu'au 3 décembre .
Deux heures et demi d'attente pour Paris Photo, qui se termine ce soir au Grand Palais. Avec un double regret '
Cette année l'Afrique est à l'honneur
Il y avait bien moins de monde quand cette manifestation se déroulait au Carré du Louvre.
Dépité, je suis donc allé voir l'exposition de photos, toutes en noir et blanc, qui se déroule aux Beaux Arts jusqu'au trois décembre .
Et je ne le regrette pas, car je ne connaissais pas la chapelle qui sert de cadre à l'exposition . Chapelle pleine de sculptures , en particulier de magnifiques gisants de Germain Pillon.
Ce sont des photos d'hommes en armes. Leurs femmes sont invisibles. Contrairement au titre nous ne les voyons pas "face aux talibans". Mais nous savons qu'ils sont Pachtounes et pourtant opposés aux Talibans, dans la vallée de la Swat, à proximité de la frontière avec le Pakistan.
Des documents intéressants, dans un cadre qui ne l'est pas moins. Et en plus, l'entrée est gratuite !
10:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo
12/11/2011
souvenirs d'une sale guerre
Les soldats de l'aube
Déon Meyer
Point policier P1159
Déon Meyer est un écrivain vedette en Afrique du Sud. Quand j'étais là bas, il y a quelques semaines, la version anglaise de son dernier livre était dans les vitrines de toutes les librairies. Si la traduction française est littérale, il s'appellera "Traces". Comme je suis un peu paresseux, j'ai préféré attendre la traduction, et je me suis contenté d'un de ses livres plus anciens, en français, et en format de poche.
L'enquête est menée par un ex-policier devenu détective privé, qui lutte contre l'alcoolisme qui lui a déjà fait perdre sa femme.
Il est chargé, contre forte rémunération, de retrouver le testament volé d'un homme torturé et assassiné.
Comme toujours chez Déon Meyer, son enquête l'amène vers le passé de l'Afrique du Sud, le temps de l'apartheid, ces années 70 pendant lesquelles ce pays envoyait ses soldats lutter contre les indépendantistes marxistes de Namibie et d'Angola. "Le grand combat contre le communisme mettait parfois de bien étranges compagnons dans le même lit". "Dieu sait si ce pays avait des secrets ! A en remplir des hangars entiers. Mort, torture, armes chimiques et nucléaires, missiles balistiques et listes d'assassinats".
"44 tonnes de documents brûlés en 93".
"La femme en victime sans défense qu'on doit manipuler, objet de prédilection du tueur en série"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
11/11/2011
intouchables, sauf par les critiques "cinéma"
Les intouchables
D'Eric Toledano et Olivier Nakache
Avec François Cluzet, Omar Sy,
Anne Le Ny et Audrey Fleurot
Deux mondes se rencontrent : l'un est tétraplégique et riche, l'autre sort de prison et vient de se faire virer, par sa mère adoptive, de l'appartement surpeuplé de banlieue où il tentait de s'incruster, mais il ne manque pas d'allant ni de culot.
Cette rencontre de deux mondes étrangers provoque un choc qui se concrétise par des scènes transgressives et des dialogues impertinents, les deux protagonistes ne manquant pas de répartie(s).
La fusion s'opère parce qu'il n'y a ni apitoiement, ni compassion, mais seulement des relations humaines décomplexées.
Le résultat est hilarant, d'une drôlerie de bon aloi.
Les deux acteurs piliers du film sont brillantissimes, et les seconds rôles sont également remarquables.
Un tel rapprochement entre un riche et son employé n'a pas été du goût du critique de l'Humanité. Ce n'est pas un film intellectuel : Télérama est très critique. Moi, j'ai "kiffé".
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma