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15/03/2012

Nicolas Sarkozy a quitté discrètement la Présidence

La presse n'en a guère parlé, mais Nicolas Sarkozy a abandonné, très discrètement, la Présidence...de l'"Union pour la Méditerranée", qu'il avait lancée à grand bruit avec son ami Moubarak.

 

Malgré tous les efforts de notre président pour renationaliser la politique méditerranéenne, aucun pays ne va reprendre cette présidence, qui va échoir...à l'Union européenne.

 

Il est vrai que c'est de l'Union européenne que vient l'essentiel du financement. Pourtant, pour assurer le développement économique de la rive sud de la Méditerranée, et garantir ainsi sa stabilité démocratique, le budget de l'Union européenne ne peut suffire, même avec l'aide de la Banque Européenne d'Investissement. La contribution des Etats serait indispensable, ainsi que les investissements privés.

 

Depuis l'Antiquité, l'avenir de l'Europe se joue autour de la Méditerranée. La Présidence sarkozienne a-t-elle été à la hauteur de l'enjeu ?

 

 

14/03/2012

Vie quotidienne à Jérusalem en BD

Chroniques de Jérusalem

 

Guy Delisle

 

"Fauve d'or", Festival d'Angoulême

 

 

Guy Delisle est originaire du Québec. Sa femme travaille pour "Médecins Sans Frontière". Il l'accompagne dans ses missions, s'occupe des deux enfants. Il est surtout un excellent auteur de BD. J'ai déjà parlé dans ce blog de "Pyongyang" qui retrace bien l'atmosphère de la Corée du Nord telle que je l'avais perçue moi même.

 

Ces "chroniques" sont percutantes. Mieux que tous les plaidoyers et discours sur l'occupation israélienne de la Palestine. Le récit des difficultés de la vie quotidienne d'un habitant de Jérusalem Est. D'un côté,  des Palestiniens dont les habitations sont menacées de destruction, de l'autre des colonies, légales, ou non.

 

Pendant un an, d'anecdotes en péripéties, Guy Delisle nous montre, avec humour,  des scènes de la vie quotidienne qui se passent de commentaires.

Facile d'imaginer la vie quotidienne des Palestiniens avec 70 check points fixes (+ les mobiles) et 600 accès bloqués par une armée d'occupation toute puissante. Drôle pour le lecteur, moins pour celles et ceux qui vivent cela au quotidien.

 

Le hasard fait que cette année passée à Jérusalem est celle de l'opération "plomb durci" contre Gaza. Delisle est à Jérusalem avec les enfants, sa femme à Gaza pour MSF. Facile de comprendre l'angoisse. "Une boucherie sans précédent sur un si court temps, du jamais vu, même au Darfour ou au Rwanda".

 

De simples petits dessins qui valent mieux que de longs discours.

 

 

09:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

13/03/2012

L'itinéraire politique de Jean-Luc Mélanchon

Mélanchon, le plébéien

 

Lilian Alemagna et Stéphane Alliès

 

Editions Robert Laffont

 

 

De l'avis général, Jean-Luc Mélanchon, "Méluche", "Mélanchounet", fait une excellente campagne électorale. Pour reprendre une expression que je l'ai entendue souvent utiliser dans nos années essonniennes, il va chercher les électeurs "avec les dents".

Il profite de la retraite d'Arlette L. et du retrait d'Olivier B.

 

Au delà des désaccords politiques, Jean-Luc Mélanchon est une personne attachante, une forte personnalité, à la fois affective et implacable.

 

Les deux auteurs, journalistes à Libération pour l'un, à Médiapart pour l'autre, retracent bien son itinéraire, avec sympathie mais sans complaisance.

 

Jean-Luc Mélanchon, orateur plébéien,  ne peut que se sentir mal à l'aise au Parlement européen, où le temps de parole dépasse rarement les trois minutes, et où la recherche du compromis est la règle inflexible pour qui veut exister.

"Une institution qu'il juge adémocratique, antidémocratique et sur une pente totalitaire"

 

"Autoproclamé "tribun du peuple", il compte bien jouer son meilleur rôle : celui d'un plébéien contre l'oligarchie"

 

"Pour réussir en politique, il faut avoir ou beaucoup d'ambition, ou beaucoup de convictions"

 

"N'attends pas que les gens pour qui tu te bats te donnent raison. Bas-toi ! Essaie juste de ne pas te tromper" (un responsable trotskyste sud-américain)

 

"Le PS fonctionne sur un modèle féodal, des relations d'allégeance et de service. Quand le service n'est pas là, on prête allégeance à un autre" (François Delepierre)

 

"Jean-Luc est dans une relation "qui m'aime me suive, et si tu ne me suis pas c'est que tu ne m'aimes plus" (Françoise Castex)

 

"Intransigeant, partial, intolérant, et arbitraire, mais sachant prendre des décisions, franc-tireur, très militant, rigoriste, doctrinaire" (François Lamy)

 

"J'ai toujours eu de la sympathie pour Mélanchon parce que c'est quelqu'un qui pense par lui-même, qui réfléchit, qui lit et qui a un certain talent d'expression. Je n'ai pas toujours partagé ses analyses et ses choix, mais j'ai toujours eu de l'estime pour le militant qu'il était" (Lionel Jospin)

 

"Il faut qu'il contrôle tout, tout le temps, tout le monde" (Benjamin Stora)

 

"Il se prétend jauressien mais il est plutôt guediste"

 

Citations de Jean-Luc Mélanchon :

 

"Le militantisme, c'est l'engagement pour des idées mais aussi un acte de construction de soi"

 

"Il y a une dérive épouvantable qui consiste à penser que l'authenticité d'un homme est dans son intimité"

 

 

09:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

12/03/2012

Schengen

Pitoyable

 

Il a fallu plus de trente ans pour passer d'une Europe de la libre circulation des marchandises (avec toutes les réglementations pour trouver des "normes européennes")- Traité de Rome, à une Europe de la libre circulation des personnes- Traité de Schengen. Et encore, avec bien des règlements et des restrictions. S'il n'y a plus de postes de contrôles aux frontières, il y a des contrôles partout et à tout moment sur le reste du territoire (voir le film de Dany Boon).

 

Contrairement à ce que j'ai lu et entendu aujourd'hui, il ne s'agit pas d'un nouveau virage de la campagne du candidat sortant, mais de la poursuite de la même ligne nauséabonde pour tenter d'arriver en tête au premier tour en détournant quelques électeurs d'extrême droite.

 

L'Europe n'est pas populaire, voir Le Monde de samedi : il faut donc taper sur l'Europe le dimanche, et mieux encore sur les "technocrates" qui décideraient des flux migratoires (sic !).

Avec l'Europe l'autre ennemi, encore et toujours, c'est l'étranger, le bouc émissaire des problèmes. Chacun sait qu'en période de crise, depuis l'Antiquité,  la xénophobie rencontre toujours un grand succès.

 

16:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : schengen

10/03/2012

le chef d'oeuvre d'Octavio Paz

Le labyrinthe de la solitude

 

Suivi de Critique de la pyramide

 

Octavio Paz

 

Prix Nobel de littérature 1990

 

Editions NRF Gallimard

 

 

1949 (excellente année), Octavio Paz est à Paris. Il occupe un poste subalterne à l'ambassade du Mexique. Il a du temps libre, en particulier pendant les vacances. Il se plonge dans la rédaction d'un essai sur "l'essence du Mexique" et des Mexicains.

 

Son texte dépasse de loin ce cadre. Non seulement le "Labyrinthe" se veut "une dénonciation passionnée de la société moderne dans ses deux versions, capitaliste et totalitaire", mais il souligne que "nous devons penser pour notre compte, afin d'affronter un futur identique pour tous". "Chacun dépend des autres, il réclame leur présence", dans "le labyrinthe de la solitude". "Les masses modernes sont des conglomérats de solitaires", selon "le rythme double de la solitude et de la communion".

"Nous allions à la recherche de nous mêmes et nous avons rencontré les autres".

 

"Chaque homme recèle la possibilité d'être, ou plus exactement d'être à nouveau, un autre homme"

 

"La femme ne cherche pas, elle attire. Dans la vie quotidienne, sa fonction est de faire régner la loi et l'ordre, la piété et la douceur"

 

"Dis moi comment tu meurs, je te dirai qui tu étais"

 

"Les Espagnols, en arrivant au Mexique, rencontrèrent des civilisations complètes et raffinées" ; "ensemble de peuples, nations et cultures autonomes, avec leurs traditions propres, exactement comme le monde méditerranéen"

"La conquête du Mexique serait inexplicable sans la trahison des dieux, qui renièrent leur peuple"

"Les dieux ne sont pas de simples représentations de la nature. Ils incarnent aussi les désirs et la volonté d'une société qui se divinise en eux" ; "l'homme invente des dieux à sa ressemblance"

"L'Espagnol est simple : il insulte Dieu parce qu'il croit en lui"

 

"Les idées et le travail comptent peu. La seule valeur est la virilité qui s'impose par elle même"

 

"Tous pensent, avec un optimisme hérité de l'Encyclopédie, qu'il suffit de décréter de nouvelles lois pour que la réalité soit transformée"

 

"Le positivisme offre une nouvelle justification aux hiérarchies sociales. Mais ce n'est plus le sang, ou l'héritage, ou Dieu qui expliquent les inégalités : c'est la Science".

"Toute révolution tend à établir un âge mythique"

 

"L'amour est  scandale et désordre, transgression : celle de deux astres qui rompent la fatalité de leurs orbites et se rencontrent" ; "Dans notre monde, l'amour est une expérience à peu près irréalisable. Tout s'oppose à lui : la morale, les classes, les lois, les races et jusqu'aux amoureux eux-mêmes"

 

"Vivre, c'est se séparer de celui que nous avons été pour nous interner dans celui que nous allons être, dans un avenir toujours étranger"

"Nous vivons en orphelins du passé, et avec un avenir à inventer. L'histoire universelle est une tâche commune. Et notre labyrinthe, celui de tous les hommes"

 

 

La "Critique de la pyramide" a été écrite vingt ans plus tard. "La critique de l'autre commence par la critique de soi-même" ; "La critique nous dit que nous devons apprendre à renverser les idoles, apprendre à les annuler en nous-mêmes"

 

"La définition de l'homme comme être qui travaille doit être échangée comme celle de l'homme être qui désire"

 

"Ou bien le Mexique développé absorbe et intègre l'autre, ou bien le Mexique sous-développé, par le simple poids mort de la croissance démographique, finira par asphyxier le Mexique développé"

 

"La valeur suprême n'est pas l'avenir : c'est le présent. L'avenir est un temps fallacieux qui ne cesse de nous dire : "l'heure n'est pas venue", ce qui revient à nous nier. Le futur n'est pas le temps de l'amour : ce que l'homme aime vraiment, il l'aime maintenant"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature