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08/04/2012

Bakou : la vitrine

Bakou prépare le grand prix de l'Eurovision, émission que je ne regarde jamais. L'Azerbaidjan serait donc en Europe, et ne devrait pas être confondu avec le Rajastan...
Tout devrait être prêt pour la fin mai. A commencer par l'aéroport , encore dans les travaux, ainsi que le bâtiment, aux formes futuristes, construit pour le concours.
De l'aeroport au centre ville, les huit voies sont éclairées, ainsi que les immeubles neufs qui les bordent.
En centre ville les boutiques de luxe se succèdent : Bentley, Dior, Yves Saint Laurent, Versace, etc.
Les rues piétonnes sont seulement un peu plus larges, un peu mieux achalandées, un peu mieux éclairées, un peu plus animées que chez nous.
Le long du bord de mer, une large promenade piétonne .
La vieille ville médiévale a été rénovée, son caravansérail transformé en restaurant au décor onirique.
En haut de la ville, trois immeubles de verre et d'acier veulent évoquer une flamme. Ils font penser aux Emirats pétroliers.
Tout est d'une propreté irréprochable, malgré le vent qui apporte la poussière.

L'Azerbaïdjan est un pays musulman, majoritairement chiite ( souvenir de l'occupation iranienne), mais les femmes se distinguent plus par la hauteur de leurs talons, et leurs pantalons serrés que par leur ferveur religieuse. Les tchadors sont totalement absents. Héritage pré islamique et/ ou du communisme ?
Il y a de l'argent à Bakou, et à voir le nombre de voitures de luxe, toute une catégorie de la population en profite.
La femme du President Aliev vient de recevoir les insignes d'officier de la Légion d'Honneur du President Sarkozy lui même. Pourquoi l'épouse ? Parce qu'Aliev l'avait déjà ?
Le President Aliev a hérité du pouvoir de son père, ancien responsable local du KGB, qui, au moment de l'éclatement de l'URSS, s'est emparé des rênes de cet Etat pétrolier , rendu plus riche encore grâce à de nouvelles techniques de forage "off shore".
Pays de rêve ?
Sauf qu'il est un des plus mal classé dans l'indice de corruption et pour le respect des Droits de l'Homme.
Les opposants croupissent en prison, et les médias sont muselés.
L'argent ne fait pas toujours le bonheur, même avec la Légion d'Honneur...

11:26 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage

07/04/2012

qui est-on sans mémoire ?

Palestine

 

Hubert Haddad

 

"Prix Renaudot Poche 2009"

 "Prix des cinq continents de la francophone 2008"

 

Livre de poche n°31461

 

 

 

A proximité d'Hébron, point "chaud" de contact entre colons israéliens et Palestiniens, un jeune soldat israélien est blessé et choqué, rendu amnésique.

"Qui est-on,  sans mémoire ?"

En vêtements civils, il est recueilli par deux Palestiniennes. Sans identité, il devient Palestinien, et vit la vie et les souffrances, l'humiliation et la répression,  d'un peuple occupé.

 

Eternelle question du hasard qui nous fait naître d'un côté ou de l'autre d'une frontière. Un film récent, "Le fils de l'autre" l'évoque également.

 

 

"La violence consommée a une étrange douceur. Tout se passe dans une boucle du temps qu'aucune raison ne contrôle"

 

"Il faut toujours parler. Aux moribonds, aux fous, aux ânes, même aux ennemis !"

 

"Tu détisses chaque nuit le temps passé pour garder l'âge de ton amour"

 

"Cette Cisjordanie morcelée que les colons débarqués de New-York ou de Paris appellent Judée-Samarie en héritiers définitifs".

 

"A part le Cantique des Cantiques, il n'est jamais question d'amour dans la Bible, pareil pour le Coran..."

 

"Nous sommes bannis de chez nous, délogés, dépossédés, tous captifs. Partout des murs dressés, des barrages, des routes de détournement. Est-ce qu'on peut vivre comme ça, parqués dans les enclos et les cages d'une ménagerie ? Veut-on nous pousser au suicide, à la dévastation ?"

 

"La paix ? C'est le droit du plus fort !"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

06/04/2012

après la retraite, une nouvelle vie

 

The best exotic Marigold Hotel

 

De John Madden

 

Avec Judi Dench, Maggie Smith, Tom Wilkinson, Bill Nighy, Dev Patel

 

 

 

Une bande de retraités anglais, qui ne se connaissaient pas, part, seul(e) ou en couples, pour une « maison pour anciens », en l’Inde. La plupart parce que la vie y est moins chère. Comme d’autres partent vivre en Espagne, au Maroc ou en Tunisie.

 

Bien entendu, la réalité ne correspond pas à la publicité, et presque tous, après s’être laissé attendrir par le sourire du gérant (Dev Patel de « Slumdog Millionaire),  finiront pas aimer ce pays coloré, mais plus bruyant que l’Angleterre.

 

« A la fin, tout finit par s’arranger, et si ce n’est pas arrangé, c’est que ce n’est pas la fin ». Le seul problème est que la fin est prévisible, et que malgré le charme, tout british, des rides de cette sympathique bande, elle met plus de deux heures à arriver, et se fait, par moments, un peu attendre.

 

 

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

05/04/2012

Israël - Palestine : garder espoir ?

Les Arabes et la paix

 

Entre guerre et diplomatie 1977 / 2010

 

Denise Ammoun

 

Editions Fayard

 

Denise Ammoun est la correspondante au Caire de "La Croix" et du "Point".

Elle nous parle beaucoup du rôle de l'Egypte, pays où elle vit, du Liban, son pays d'origine, de la Cisjordanie et de Gaza, de Kadhafi qui "s'était juré de faire assassiner Sadate",  un peu de la Jordanie, du rôle d'intermédiaire très discret du Maroc,  pratiquement pas du rôle des Etats du Golfe, et c'est dommage.

 

L'auteur retrace, longuement, le cheminement de Sadate vers un Traité de paix avec Israël. "La paix contre le Sinaï", mais sans rien sur l'autonomie palestinienne. Sous la pression des USA, et du FMI. La poursuite de l'implantation de colonies en Cisjordanie, malgré la promesse faite au Président Carter à Camp David.

 

Les guerres du Liban, partagé entre Israël et la Syrie. "Pour la première fois, l'armée israélienne a envahi une capitale arabe". "L'invasion a favorisé la naissance du Hezbollah."

 

1980 : l'Union européenne affirme "le peuple palestinien doit être en mesure d'exercer pleinement son droit à l'autodétermination".

Un mois plus tard, la Knesset annonce officiellement l'annexion de Jérusalem-Est, "capitale éternelle et indivisible de l'Etat hébreu".

Presque vingt ans plus tard l'Union européenne précisera "droit à l'autodétermination, "y compris à avoir un Etat".

Arafat au Parlement européen qui "évoque la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël et la création d'un Etat palestinien".

 

1991 : Madrid "pour la première fois une conférence réunissant les délégués de l'Etat hébreu avec tous ses voisins arabes, sans aucune exclusion", "possible grâce à la fin de la guerre froide". "Le chef de la délégation palestinienne rappelle que toutes les résolutions de l'ONU relatives à la Palestine n'ont jamais été appliquées".

 

1993 : Oslo : "Gaza d'abord". "L'OLP reconnaît un Etat et Israël une organisation." ; "Absence de référence à un futur Etat palestinien". "La fin de l'occupation n'est pas mentionnée, le gel des implantations n'a pas été exigé". Mais "l'OLP est enfin un interlocuteur à part entière". "La perspective d'un Etat se dessine".

 

1995 : accord de Washington : la Cisjordanie est découpée en trois zones, dont 3% sous autorité palestinienne. Rabin est assassiné.

 

2002 : La "feuille de route" américaine, "jamais véritablement appliquée",  et la création du "Quartet".

 

2007 : Annapolis, dernier accord en date. "Abbas gouverne un territoire réduit à sept agglomérations".

 

2008 : "Plomb durci" sur Gaza : 1 400 tués, en majorité des civils et des enfants, et des milliers de blessés".

 

J'ai été déçu. J'espérais une analyse du cheminement des Etats arabes pour effacer la condamnation de Sadate et parvenir, à l'unanimité,  en 2002, à une initiative historique, proposant à Israël "l'échange de la terre contre la paix".

Cette proposition de reconnaissance d'Israël par tous les Etats arabes, contre la création d'un Etat palestinien,  dans les frontières de 1967, est toujours sur la table.

On se souvient de la réponse donnée par le gouvernement israélien de l'époque : réoccupation de toutes les villes de Cisjordanie et début de la construction du "mur de séparation"...sur le territoire palestinien.

 

"La restitution des territoires est le seul moyen de freiner l'extrémisme régional"

"Celui qui est incapable de modifier son mode de pensée ne peut en aucun cas initier un changement dans la réalité et donc ne peut réaliser aucun progrès."

 

Conclusions de l'auteur : "les Arabes ont étalé leurs faiblesses, leurs divisions, et leurs surenchères". "La poursuite de la colonisation découpe la Cisjordanie en bantoustans, et finira par entraver tout possibilité de créer un Etat palestinien viable". Mais "il faut garder espoir !"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

04/04/2012

les relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient

Les meilleurs ennemis

 

Une histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient

 

Première partie 1783 / 1953

 

Jean-Pierre Filiu et David B.

 

Editions Futuropolis

 

 

Jean-Pierre Filiu est un spécialiste du Moyen-Orient. J'ai déjà parlé,  dans ce blog, de son dernier livre "La révolution arabe. 10 leçons sur le soulèvement démocratique".

Je ne connaissais pas le travail de David B.

 

Le livre, tout en noir et blanc, sauf la couverture, se découpe en quatre parties :

 

D'abord l'Antiquité, ce qui fait mentir le sous-titre qui mentionne 1783. Avec l'épopée de Gilgamesh au "pays des cèdres", en 2 400 avant JC. Un des textes irakien les plus anciens retrouvés à ce jour, et qui a imprégné l'imaginaire de toute la région. Malicieusement, les auteurs ont placé dans la bouche de Gilgamesh des propos tenus par George Bush lors de l'invasion de l'Irak.

 

Deuxième partie : la "barbarie", l'histoire des pirates, chrétiens et musulmans qui sillonnaient la Méditerranée. La capitale des pirates musulmans est Alger, tenue par les frères Barberousse, pour le compte du sultan de Constantinople.

Quand l'Amérique devient indépendante, ses navires ne sont plus protégés des pirates par les navires de guerre anglais.

Les pirates ignorent les Etats-Unis, mais cela ne les empêchent pas de rançonner les navires américains.

A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, les Américains organisent leur première expédition maritime dans la région, contre le pacha de Tripoli et ses pirates libyens, puis contre Alger, pour obtenir des conditions favorables pour naviguer en toute liberté.

 

Troisième partie : le pétrole.

Les Etats-Unis n'établissent des relations formelles avec l'Empire ottoman qu'en 1862. Ses représentants sont très actifs dans la corruption des fonctionnaires locaux, et ses missionnaires religieux sont nombreux.

Mais ce n'est qu'avec le besoin vital en pétrole, à partir de la deuxième guerre mondiale,  que les Etats-Unis s'impliquent réellement au Moyen-Orient.

Le seul pays qui puisse satisfaire les besoins américains et qui ne soit pas sous la coupe britannique est l'Arabie Saoudite, seul pays au monde à porter le nom de la dynastie régnante, qui a chassé les Hachémites, soutenus par les Britanniques, entre les deux guerres.

Depuis, "la sécurité énergétique des Etats-Unis est assurée en échange de la sécurité stratégique du royaume saoudien".

 

  La quatrième partie est consacrée à la description du Coup d'Etat organisé par la CIA, avec l'aide des mollahs et de quelques militaires et journalistes,  contre le premier ministre iranien progressiste,  Mossadegh, qui avait eu l'impudence de nationaliser le pétrole.

"Le contre coup de l'opération est l'élimination de la Grande-Bretagne de la région. Le temps des puissances coloniales est révolu, vient celui des Etats-Unis."

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, moyen-orient