18/04/2013
Des gardes fous pour les banques
Les nouvelles règles bancaires européennes devraient contribuer à la lutte contre l'évasion fiscale
Malgré le lobby bancaire, mais sous la pression du Parlement européen, l'Union européenne vient d'adopter de nouvelles règles, indispensables après la crise que l'imprudence des banques a fait subir à l'économie réelle.
La lutte pour obtenir plus de transparence a été la plus difficile à mener.
A partir de janvier 2015, toutes les banques devront fournir les informations clés sur leurs profits, pertes, subventions reçues, taxes payées etc.
Les bonus des banquiers et autres traders seront limités afin d'éviter les prises de risques inconsidérées qui ont dû être prises en charge par les contribuables.
Ces mesures sont un premier pas vers un système bancaire plus responsable, mais l'Union européenne devra faire plus sur le long terme.
Il faudra séparer plus strictement les économies déposées par les épargnants des placements à risque des fameux fonds de placements.
Hasard malheureux du calendrier ou choix délibéré ? Au moment du vote par le Parlement européen de ces décisions fortes en matière de réforme bancaire, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a cru bon d’envisager, au nom du gouvernement Merkel, que la création de l’Union bancaire soit conditionnée à la révision du traité de Lisbonne.
Alors même que la procédure de coopération renforcée prévue dans les traités actuels permet d’organiser la supervision bancaire, qu’elle est une condition indispensable à une sortie durable de la crise et que des efforts majeurs d’assainissement de la finance européenne et internationale s’imposent pour éviter de nouvelles dérives, comment ne pas déplorer la frilosité du gouvernement allemand : au motif discutable que sa proposition doterait le projet de « bases juridiques incontestables », ne cherche-t-il pas purement et simplement à l’enterrer ?
Au moment où les députés européens ont décidé la limitation des bonus des banquiers, la droite allemande, à l’heure de passer aux travaux pratiques, semble hésiter à réguler la finance européenne.
Pourtant, il s'agit de la lutte contre la finance folle en Europe et pour le soutien à l’économie réelle et à l’emploi. Là est l’intérêt général européen.
11:32 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : évasion fiscale, europe
17/04/2013
L'OCDE optismiste
Petite réunion au Parlement européen, à Strasbourg, avec le Secrétaire général de l'OCDE.
Résumé :
"Le gros de la crise est derrière nous. La catastrophe s'éloigne."
La nouvelle croissance sera basée sur l'intelligence, et donc sur l'éducation, sur les technologies "vertes", et sur la lutte contre les inégalités.
Des conventions ont été signées sur la responsabilité sociale des entreprises. Il est plus difficile de les mettre en œuvre.
Conclusion personnelle : il me semble que ce que fait notre gouvernement va dans ce sens...
10:03 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0)
16/04/2013
Déclaration
Rien à déclarer
Le moment arrive de la déclaration, au percepteur, des revenus de l'année dernière, puisque notre pays est le seul en Europe à ne pas pratiquer la retenue à la source.
Je n'ai aucune idée de la façon dont se fait la déclaration de patrimoine pour les personnes assujetties à l'impôt sur la fortune.
Mais la saison est aux déclarations, à commencer par celles, obligatoires, des ministres, et celles de quelques autres femmes et hommes politiques voulant attirer l'attention.
N'ayant plus aucune responsabilité politique, et n'étant candidat à rien, je n'ai donc rien à déclarer.
Contrairement à Jean-Luc M., je n'ai aucune raison de préciser la taille de mes chaussures...et encore moins mon tour de taille, qui restera secret !
Contrairement à Jean-Marie Le P., je ne vois pas l'utilité d'avouer la marque de mes slips. J'espère seulement qu'ils sont "made in France", pour ne pas avoir de problème avec le ministre Montebourg.
Contrairement à Marine, je ne trouve pas honteux de rouler dans une petite voiture, et je ne considère pas comme une décadence d'avoir troqué ma Safrane pour une Twingo, que je n'ai l'intention de changer que pour une ZOE électrique.
Contrairement à Nicolas S., je n'ai pas de montre de luxe, et, contrairement à Jacques S., je ne considère pas cela comme un signe d'échec de ma vie.
Contrairement à Aurélie F., je n'ai aucun maillot à l'effigie d'une idole, ni d'idole, d'ailleurs.
Je n'ai jamais été corrompu, probablement parce que je n'étais pas assez important pour intéresser les corrupteurs.
Tout ce que je possède vient de nos revenus salariaux.
Maire-adjoint, je n'étais pas choqué par le système de rétro commissions versées à mon parti. Au parti et pas à moi ! C'était avant les lois d'organisation du financement des partis politiques. Merci François Mitterrand et Michel Rocard. Merci à ceux qui ont été punis pour nous tous.
Comme pour beaucoup de militant(e)s, être candidat m'a, financièrement, coûté beaucoup plus que cela m'a rapporté.
Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, être conseiller municipal (presque vingt ans dans mon cas), ne donne droit à aucune indemnité. Les indemnités de Maires et d'adjoints méritent généralement leur nom, et ne sont pas des salaires.
La majorité des élus de France sont donc financièrement désintéressés.
16:12 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
15/04/2013
l'artiste et son modèle
El artista y la modela
De Fernando Trueba
Avec Jean Rochefort, Aida Folch, Claudia Cardinale
Meilleur réalisateur Festival de San Sebastian
13 nominations aux "Goya" 2013
1943 : dans les Pyrénées, près de la frontière espagnole. Un sculpteur de renom ne travaille plus et vit coupé du monde, jusqu'au jour où son épouse, et ancienne égérie (Claudia Cardinale, 75 ans...), ramène à la maison une jeune et belle réfugiée espagnole s'étant échappée d'un camp d'internement (français).
Non seulement ce nouveau modèle va lui redonner goût à la vie, à son art, mais va le sensibiliser à ce qui se passe à l'extérieur de son atelier : la guerre, la résistance contre l'occupant allemand, alors qu'il est ami avec un officier, historien de l'art dans le civil, et qu'il s'emporte contre le bombardement de Rome par les Alliés ("ces gens n'ont jamais entendu parler de Michel Ange").
Le film, "porté" par l'excellent Jean Rochefort, fait penser au récent "Renoir", incarné par Michel Bouquet, avec la même réflexion sur la fin de vie, sur la création artistique, sur la conscience de l'artiste face à la guerre (la Première pour Renoir). "L'artiste et son modèle", c'est aussi un peu "l'artiste et la guerre"...
Aida Folch n'a probablement pas le plus beau corps du monde, mais elle dégage une sensualité probablement soulignée par le noir et blanc.
17:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
13/04/2013
Sepuveda en Patagonie
Dernières nouvelles du Sud
Texte de Luis Sepulveda
Photographies de Daniel Mordzinski
Editions Métaillié
Luis Sepulveda et son "socio", le photographe Daniel Mordzinski sont partis tout droit vers le Sud, à travers l'immensité de la Patagonie, jusqu'au Détroit de Magellan, au sud duquel commence la Terre de Feu.
Bien loin de la Patagonie des touristes, telle que j'ai pu la voir. Les seuls points communs sont les paysages à perte de vue, les moutons, le vent omniprésent. "La voix puissante du vent raconte toujours d'où il vient et, chargé d'odeurs, dit tout ce qu'il a vu".
Ils ramènent des portraits de personnages hors du temps, comme sur une autre planète, ou d'un autre temps. Un incroyable dépaysement. "On a la nostalgie de ce que l'on vous arrache, non de choses imaginaires".
Sepulveda parle des Indiens, Tehuelches, et bien entendu Mapuches, qui "vivent sur les deux versants de la cordillère des Andes". Mais aussi "les regards bleus des habitants les plus âgés dont la plupart ont des patronymes allemands, suisses, autrichiens ou croates." "Il est très difficile d'écrire l'histoire des vaincus". "La tristesse est tout ce que les vainqueurs laissent sur leur passage".
"Le danger s'annonce chaque fois que les Nord-Américains parlent de liberté, de Dieu ou d'héroïsme" "Champion du néolibéralisme, trafiquant d'armes -l'un ne va pas sans l'autre." "Les privatiseurs, ces nouveaux héros de l'humanité". "Les maquereaux n'exhibent plus d'orgueilleuses cicatrices mais des diplômes de l'école de Chicago".
"Lire ou écrire, c'est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions".
"Selon la devise des Patagons, se hâter est le plus sût moyen de ne pas arriver".
"Le destin est toujours devant et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs".
"L'argent n'est pas stupide, il est lâche".
"Le bon silence fait partie de la communication avec son éloquence particulière et son message sans équivoque".
07:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature