30/04/2013
Comprendre Angela Merkel
Devenue un symbole
Volontairement, ou non, Angela Merkel est devenue un symbole. Pas seulement en France, pas seulement dans les pays qui ont besoin de l'argent européen, donc allemand.
Symbole de puissance et d'exigence, avec les bons et les mauvais côtés, dont une austérité contre-productive.
Pour comprendre la Chancelière allemande, il faut avoir en tête qu'elle est une femme politique, qui veut être réélue en septembre, et que son électorat a le sentiment que "ce sont toujours les Allemands qui paient pour les autres". Ce n'est pas vrai, mais entre faire de la pédagogie, expliquer que les entreprises allemandes ont besoin d'un marché européen solvable et aller dans le sens du vent, à quatre mois des élections, elle a choisit de faire de la politique.
Elle préfère être populaire chez elle et impopulaire ailleurs que l'inverse !
Il faut se souvenir qu'il y a un an, Angela avait proposé à Nicolas de battre les estrades de la campagne présidentielle à ses côtés. Proposition poliment repoussée, tant "Merkozy" servait de repoussoir.
Le parti socialiste a raison d'espérer une autre politique pour l'Allemagne et pour l'Europe.
Un gouvernement de "grosse koalition" est plus vraisemblable qu'une victoire des sociaux-démocrates du SPD.
Mais, en attendant, le gouvernement de la France est à gauche, et le PS doit appliquer le principe de responsabilité et de solidarité.
16:01 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, europe
27/04/2013
Pierre de patience
Syngué sabour
Pierre de patience
Prix Goncourt 2008
Atiq Rahimi
Folio n°5043
Une femme veille un homme, son mari, ayant reçu une balle dans la nuque.
Dans la tradition afghane, une "pierre de patience" est une pierre à qui il est possible d'exposer tous ses malheurs, toutes ses frustrations, tous ses secrets, jusqu'à délivrance de toutes les peines. Cette pierre "à qui tu confies tout ce que tu as sur le cœur et que tu n'oses pas révéler aux autres." Son mari, inerte, mais qui n'est pas mort, puisqu'il respire, devient sa "pierre de patience".
L'auteur a obtenu l'asile politique en France en 1984.
"Il ne faut jamais compter sur celui qui connaît le plaisir des armes"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
26/04/2013
Rencontre dans un train
Le temps de l'aventure
De Jérôme Bonnell
Avec Emmanuelle Devos et Gabriel Byrne
Un regard échangé dans un train. Le coup de foudre. La passion, le temps d'une journée, le temps de reprendre le train dans l'autre sens, vers la réalité.
Le fantasme de vouloir vivre l'instant présent, en oubliant toutes les contingences, toutes les convenances, au delà du fantasme sexuel.
J'ai pris des centaines de trains dans ma vie, sans connaître ce genre de situation. Est-ce pour cela que je n'ai pas "accroché", pas trouvé l'histoire crédible ? Pourtant, j'ai le même âge que le ténébreux Gabriel Byrne...
Pourtant, et heureusement, il y a la rayonnante Emmanuelle Devos, qui sauve le film de l'ennui. Bientôt cinquante ans, mais elle peut déclarer fièrement dans le film "j'ai 43 ans, et je veux vivre cela !".
09:49 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
25/04/2013
Cohn-Bendit prépare sa nouvelle vie
Pour supprimer les partis politiques ! ?
Réflexions d'un apatride sans parti
Daniel Cohn-Bendit
Editions "Indigène", collection "Ceux qui marchent contre le vent"
Chez Dany, il y a d'abord l'aspect humain. Il raconte le parcours de ses parents, réfugiés en France pendant la guerre, puis le sien, né à Montauban, reparti en Allemagne, choisissant de devenir Allemand pour ne pas avoir à faire son service militaire, revenu en France pour faire ses études supérieures.
Pacifiste dans l'âme, il se heurtera au courant pacifiste allemand au moment de la guerre d'éclatement de la Yougoslavie : il demande alors que les soldats allemands soient "aux avant-postes de la protection de ceux qui se font massacrer ou jeter dans des camps de concentration."
Il raconte son itinéraire politique, teinté de pensée libertaire, "dans une opposition à tout concept d'autorité qui s'imposerait autrement que par une volonté collective autonome", dans la ligne antitotalitaire et autogestionnaire de "Socialisme et barbarie". "Contre la dictature du prolétariat et contre la dictature du capitalisme".
Quand il s'engage dans un parti, les Verts allemands, il choisit le courant "écolo-réformiste". "La grande leçon de la perestroïka, c'est que le réformisme peut être subversif."
"Dans la radicalité, il y a un danger majeur : le refus de l'autre, son déni, la volonté de l'anéantir". "Le rassemblement se fera non pas sur la position la plus radicale, mais sur des intérêts, des intuitions, des émotions et des désirs différents."
S'il a raison de dire qu'"un parti capte une grande partie de l'énergie des militants pour régler des problèmes internes", son appel à créer une "Coopérative politique" laisse plus sceptique.
Il prône le "réformisme subversif" constitué en "force de propositions".
Ce soixante-huitard assumé veut se "réinventer à l'aune de (ses) 68 ans" : "lecture, cinéma, football et rock'n'roll...autant de parades contre l'obscurantisme de la politique."
08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
24/04/2013
Patagonie de 1888 à2009
Chère Patagonie
Jorge Gonzalez
Editions "Aire Libre"
Une fresque épique, violente et poétique.
La Patagonie en 1888, 1915, 1926, 1939, 1973, 2002, 2009.
Le génocide des Indiens par des mercenaires à la solde des grands propriétaires anglais. Pour les moutons, et donc la laine.
Les Indiens exhibés comme des bêtes curieuses à l'Exposition universelle de Paris de 1889.
Les relations entre les Indiens et les colons, partageant la même vie rude au contact d'une nature souvent hostile. L'opposition récurrente entre la ville (Buenos-Aires), et la pampa.
La grande grève des ouvriers agricoles, qui se solde par 15.000 fusillés.
Les camps patagons où une dictature militaire enferme les militants de gauche et les péronistes.
Les tentatives de récupération des territoires mapuches (nom devenu générique pour la plupart des Indiens du Sud), contre Benetton et ses 900.000 hectares.
"Personne n'est coupable de ce qu'il doit vivre"
Une BD sombre dans son propos et ses couleurs.
08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd