21/05/2013
Evasion fiscale : rapport sur ce que cela coute
L'évasion fiscale et l'évitement fiscal pourraient coûter 1000 milliards d'euros aux gouvernements des Etats membres de l'Union Européenne.
Dans un nombre significatif de pays, la perte de revenus fiscaux résultant de l'économie souterraine pourrait s'élever à plus de 20% des dépenses totales du gouvernement, et dans certains cas cette somme excède les 30% des revenus totaux des gouvernements.
En moyenne, la perte de revenus fiscaux résultant de l'économie souterraine en Europe équivaut à 105,8% du montant total des dépenses de santé dans les pays de l'UE.
le montant de la perte de revenus fiscaux est en moyenne plus de quatre fois plus élevé que le montant consacré à l'enseignement.
S'il pouvait être mis un terme à l'évasion fiscale, la dette publique totale de l'UE pourrait être remboursée en seulement 8,8 ans.
il n'y a pas de rapport évident entre le niveau de taxation et l'évasion fiscale dans les Etats membres de l'Union Européenne.
17:09 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
18/05/2013
dernier volet du quatuor algérien
L'automne des chimères
Yasmina Khadra
Folio policier n°510
Le commissaire Llob a 58 ans, il est poussé vers la retraite, en raison de sa "grande gueule".
"La retraite est une nouvelle vie qui démarre, un retour d'âge époustouflant. Les étalons de race meurent d'orgasme."
"Je suis un peu comme le melon. Je prends du ventre au détriment du pédoncule".
Pour ce dernier volet du "quatuor algérien", Yasmina Khadra ne se donne pas la peine d'inventer une intrigue policière. Le commissaire se déplace entre attentats et meurtres perpétrés par les islamistes. Sa haine pour ceux-ci dépasse celle qu'il éprouve pour les nantis du pouvoir. Il soupçonne la caste prédatrice au pouvoir d'instrumentaliser les terroristes pour assoir son pouvoir.
"D'un côté le territoire des magouilleurs, des lèche-bottes et des maquignons, de l'autre, celui des illuminés."
"A quoi sert la guerre aux intégristes si elle ne suscite pas la guerre aux intègres ?"
"Pour unique gloire, le culot d'avoir eu du talent à l'heure où le mérite revenait exclusivement à ceux qui en étaient totalement dépourvus" ; "Compétence, mère de tracasseries".
"Le pouvoir réside dans le degré de menace qu'il exerce"
Lorsque vous êtes hiérarchiquement subordonné, vous êtes censé l'être de galons et d'esprit. Vos talents se doivent de ne pas péter plus haut que vos talons."
"Vous êtes amenés à accrocher votre dignité aux vestiaires et à dérouler votre fierté à hauteur des paillassons"
"Yasmina Khadra, c'est pour rendre hommage au courage de la femme. Parce que, s'il y a bien une personne à les avoir en bronze, dans notre pays, c'est bien elle."
"Comment veux-tu que j'arrête de jacter, si tu te tais tout le temps ?"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
17/05/2013
Hannah Arendt et la "banalité d'Eichmann"
Hannah Arendt
De Margarethe Von Trotta
Avec Barbara Sukowa
En 1961, la philosophe Hannah Arendt, juive allemande, ayant fui un camp, français, pour se réfugier aux Etats-Unis propose à un grand journal américain de suivre le procès d'Eichmann, haut responsable nazi.
Ces articles font scandale dans la communauté juive.
D'une part parce qu'Hannah met en cause l'aveuglement de bien des responsables de communautés juives, qui prônaient la passivité.
D'autre part, elle constate la "banalité" d'Eichmann et échafaude sa fameuse théorie de la "banalité du mal".
Elle a du mal à faire admettre que "chercher à comprendre n'est pas excuser".
Pour sa défense, Eichmann se présente comme un simple rouage, obéissant à des ordres, sans prise sur des évènements qui le dépassaient.
Dans la réalité, ce n'était pas tout à fait le cas. Le film ne le dit pas, mais Eichmann est entré dans les SS dès 1932. C'est Heydrich (le cerveau de Himmler, et de l'extermination des Juifs) qui lui a confié l'organisation des convois de la mort. Il n'était donc pas un simple exécutant, mais un acteur, actif, majeur, militant, puis responsable, d'un parti à l'idéologie raciste.
Comment le philosophe Martin Heidegger, professeur de philosophie et amour de jeunesse d'Hannah, a-t-il pu adhérer au parti nazi, et à sa pensée, si la philosophie sert à apprendre à penser ?
Ce film est une magistrale leçon de philosophie, peut-être un peu difficile à traduire en film. "Comment filmer une femme dont l'activité principale est la pensée ?" s'est demandé la réalisatrice Margarethe Von Trotta. Défi difficile à relever...
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
16/05/2013
Drame syrien : les raisons historiques
Aux origines du drame syrien
1918 - 2013
Xavier Baron
Editions Tallandier
Bientôt 100.000 morts, 1 million et demi de personnes déplacées. Et tout le monde se rend bien compte de cela n'est pas terminé.
"Tant que chaque camp pourra disposer des armements nécessaires, et que les combattants ne feront pas défaut, la guerre pourra continuer".
Pays aux frontières arbitraires, issues de tractations anglo-françaises (accords Sykes/ Picot), "les territoires syriens perdus forment aujourd'hui le Liban, la Jordanie, la Cisjordanie, Israël, l'ouest de l'Irak, et la province d'Alexandrette. Le grand royaume arabe indépendant promis par les Britanniques aux Arabes en échange de leur entrée dans la guerre contre l'Empire Ottoman, en 1916, est oublié. Ce démembrement est l'une des causes du ressentiment à l'égard de l'Occident." "La Syrie moderne n'a jamais réellement oublié les provinces dont elle a été privée à la chute de l'Empire ottoman."
La France, qui a reçu mandat de la Société des Nations, "choisit de s'appuyer sur les minorités", dont les Alaouites. "La puissance mandataire leur ouvre la carrière militaire". "L'armée offre à la communauté alaouite les premières perspectives de promotion sociale".
En Syrie, foyer du nationalisme arabe, "creuset des idéaux unitaires", la "catastrophe" de 1948 a créé un traumatisme durable. Bien entendu, l'armée a rejeté la faute sur les responsables politiques.
"L'entrée de l'armée syrienne dans la vie politique, qu'elle ne quittera plus, a lieu le 30 mars 1949, armée qui, pour la première fois au Proche-Orient, prend la responsabilité du changement politique".
"L'armée est devenue la force principale du pays".
"La nécessité impérieuse de mobiliser toutes les ressources de la nation dans le combat contre Israël justifient tous les excès, toutes les atteintes à une vie politique pluraliste."
La répression de Hama, en 1982, "ville systématiquement bombardée par l'artillerie et les chars", 20.000 morts en trois semaines, a constitué les prémices des affrontements actuels. "Le régime a révélé sa nature en montrant que rien ne peut l'arrêter quand il se trouve dos au mur". Est-ce parce que les initiateurs de la révolte étaient liés aux "Frères musulmans" que le silence de la communauté internationale a été assourdissant ?
Souffrant de la phobie de l'isolement, "les seules alliances stables ont été celles nouées avec la Russie et l'Iran."
Avec l'arrivée au pouvoir de Bachar, "la référence devient le modèle chinois, le monopole du pouvoir n'est pas un obstacle à l'ouverture économique." Mais, "l'économie planifiée ne parvient pas à achever sa transition vers une économie de marché". "Un quart de la population vit dans la pauvreté."
"Le choc qui fait basculer le mouvement de revendications vers un affrontement ouvert avec le régime se déroule à Deraa. Cette ville illustre le désintérêt dans lequel sont tombées les régions rurales." "La révolte syrienne naît dans les régions périphériques et non pas à Damas".
Le régime "réagit avec démesure. La répression devient la norme".
"Les manifestants veulent désormais la chute du régime et non plus quelques réformes".
"Les jihadistes radicaux apparaissent comme les principaux bénéficiaires des fonds et armes envoyés par l'Arabie saoudite et le Qatar, alors que l'Occident hésite à armer l'Armée syrienne libre".
"L'Iran est, de son côté, déterminé à apporter un appui illimité" au régime syrien.
"Les aspirations pacifiques et démocratiques du début ont été progressivement balayées par la violence de la répression et le pays a sombré dans une guerre totale aggravée par l'irruption d'acteurs extérieurs".
"Il restera un pays dévasté, divisé, exsangue, qui devra retrouver la capacité de faire vivre ensemble tous les Syriens."
09:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
15/05/2013
La mort de Staline
La mort de Staline
Une histoire vraie...soviétique
Tome 1 : Agonie
Scénario : Fabien Naury, Dessin : Thierry Robin,
Couleur : Lorien Aureyre
Editions Dargaud
Inspiré de faits réels, mais ne se voulant pas un livre d'Histoire.
1953 : Staline est victime d'un AVC en écoutant le concerto pour piano n°23 de Mozart.
Heureusement pour lui, Mozart avait un alibi.
Il semble avéré que le temps nécessaire pour venir au secours de Staline lui a été fatal, personne ne voulant prendre de responsabilité.
La suite décrit les manœuvres pour s'emparer du pouvoir. Le successeur désigné, Malenko, semble bien faible face à un Béria, chef de la sécurité, sans scrupule.
Nikita Khrouchtchev est minoritaire dans les instances dirigeantes.
L'album se termine par les unes de journaux du monde entier, dont l'Humanité qui titre sur toute la largeur : "Deuil pour tous les peuples".
Les couleurs sont sombres. Probablement volontairement, en raison de l'histoire.
09:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd